« Une véritable bouffée d’oxygène ». Pour le Président du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), Denis Kah Zion, c’est, ni plus ni moins, ainsi qu’il convient d’apprécier les “fleurs” fiscales que l’Etat vient de faire aux entreprises de presse écrite et audiovisuelle ivoiriennes : une sorte de « trêve fiscale » de trois (3) ans. L’adoption de cette « période verte » décomptée à partir de l’exercice clos le 31 décembre 2008 de cette année, tient, selon les pouvoirs publics, de « l’incapacité des organes de presse à faire face à leurs obligations sociales et fiscales ». Elle n’est pas moins motivée également par un souci de mettre un peu plus d’allant dans la modernisation, encore trop timorée, d’un secteur ivoirien de la presse, à cheval entre le formel et l’informel.
Pour parer au plus pressé, la survie des organes de presse, le Gouvernement a décidé de quelques mesures … fiscales pour les soutenir. L’annexe fiscale au budget de l’Etat pour l’exercice 2009, entrée en vigueur le 4 mai seulement, accorde ainsi aux entreprises de presse, jusqu’au 31 décembre 2011 : « l’exonération d’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou d’impôt minimum forfaitaire, d’impôt sur le patrimoine foncier (à l’exception des immeubles donnés en location) et de contribution nationale pour le développement économique, culturel et social de la nation au titre du personnel local ».
Cerise sur ce “gâteau”, dont les premiers ingrédients ont été élaborés par les « Assises de la presse (ivoirienne) tenues en octobre 2004 », « Les arriérés d’impôts et taxes de toute nature dus (par les entreprises de presse) au 31 décembre 2008 sont annulés ». Petite précaution tout même pour bénéficier de cette cure de désendettement fiscale, « les entreprises de presse devront préalablement déclarer auprès de l’administration fiscale, leur stock d’arriérés ». Et elles ont jusqu’au 2 juin 2009, soit « 30 jours après l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale » à cette conditionnalité.
Pour une aubaine, cette largesse fiscale en est une bien bonne, en conviennent les éditeurs de presse ivoiriens. « Ces mesures fiscales vont permettre à nombre de nos structures d’assainir leur comptabilité, asseoir des bases financières plus saines et opérer sereinement la mutation en entreprise véritable que prescrit la nouvelle Loi sur la presse en Côte d’Ivoire » se réjouit-on.
Il faut cependant espérer, que cette autre mansuétude, après la dépénalisation du délit de presse et la mise en place d’un Fonds de soutien et de développement de la presse dont la dotation financière est attendue, s’inscrit dans une démarche globale visant à permettre d’asseoir les bases d’un développement durable du secteur ivoirien de la presse. Car le malaise du secteur est profond. En effet, alors qu’avant 1990, le seul quotidien Fraternité Matin tirait à plus de 100 000 exemplaires /jour, le tirage de l’ensemble de la presse ivoirienne (plus de 16 quotidiens) avoisine difficilement aujourd’hui cette moyenne avec pour corollaire une précarisation continue des nombreux emplois créés par le secteur au cours de 20 dernières années. C’est dire, s’il y a besoin d’une restructuration profonde du secteur. « Le gouvernement compte bien s’attaquer à cet important chantier, car il s’agit d’un secteur important pour tout Etat moderne » rassure un cadre du Ministère de la Communication. Mais cela, à un rythme dicté par l’état de la trésorerie publique qui par les mesures de soutien accordées aux entreprises de presse sera privée d’une manne estimée aux alentours des 30 milliards de F CFA pour l’ensemble de la période. Un sacrifice, dont l’Etat attend, bien que pas dit à haute voix, qu’il permette aux bénéficiaires de définitivement inscrire le management des entreprises dans la modernité et à l’ensemble du secteur de la presse de « réduire, selon le constat du ministre ivoirien de la Communication, Ibrahim Sy Savané, la part d’informel qui domine encore ».
En attendant de pouvoir faire plus, par la trêve fiscale de trois ans et l’effacement des arriérés d’impôts et taxes qu’il a décrété, l’Etat a mis la balle dans le camp des entreprises ivoiriennes, qui devront savoir surfer sur cette vague heureuse pour s’offrir un nouvel avenir.
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