La cession des actifs de la Sotelma-Malitel à Maroc Télécom, après avoir été perçue comme un partenariat public-privé gagnant-gagnant devait aussi être une aubaine pour le consommateur Malien qui s’attendait à une diversification des ventes promotionnelles. Une cession dont les retombées tardent à se faire sentir puisqu’à ce jour, le service reste le même avec son lot de désagréments.Même si la répartition 180 milliards récoltés à l’issue de cette cession permettront à notre pays de poser des actes majeurs dans tous les secteurs de développement, il n’en demeure pas moins que les Maliens s’attendaient aussi à une grande amélioration du service à Sotema-Malitel. Hélas ! Le changement tant voulu tarde à se faire sentir. Le service clients continue de décevoir les nombreux fidèles dont les sollicitations sont toujours restées sans suite. La seule faveur enregistrée a été opérée au niveau des puces dont le prix chute souvent. Ce qui du reste leur permet de grossir le rang des potentiels consommateurs. Quant à la vente promotionnelle des recharges, les bonus n’ont pas variés.
En outre, cette cession était attendue pour mettre du baume au cœur de nombreux travailleurs de la société qui, au vu de la concurrence, avaient la peur au ventre quand à l’avenir de leur société. Mirage ! Mais les espoirs se sont vite amenuisés avec le licenciement d’une grande partie des travailleurs de l’opérateur historique de téléphonie au Mali. Une décision qui tranche avec cette volonté politique affichée de lutte contre le chômage des jeunes. Or, son concurrent participe à toutes les opérations de promotion socioéconomique au Mali.
Dans un pays comme le nôtre, 180 milliards de francs CFA c’est beaucoup d’argent. Mais dans la cession des actifs de la Sotelma-Malitel, cela est dérisoire en ce que le patrimoine de la société était estimé à 150 milliards FCFA. En s’acquérant Sotelma-Malitel à la somme sus indiquée, Maroc Télécom bénéficie du coup des installations déjà existantes composées d’antennes, de pylônes, des kilomètres de lignes téléphoniques, d’une couverture nationale en téléphones fixes et portables, d’artères de transmission en fibres optiques, faisceaux hertziens et satellites, d’Internet haut débit (ADSL, EDGE), Interconnexion des réseaux d’entreprises (IRE) en fibre optique et cuivre et accès libre à Internet par RTC.
A la lumière de tout ce qui précède, il convient de noter que Maroc Télécom a seulement déboursé 30 milliards FCFA.
Contrairement à cette opération, Orange Mali a acheté sa licence à qui n’était que du papier à 30 milliards en 2003. De cette date à aujourd’hui, elle a investi plus de 200 milliards dans ses installations et autres infrastructures et formation de son personnel.
Sans avoir la prétention de s’en prendre déjà à cette privatisation, il est utile de faire remarquer que les deux opérations ne nous ont pas été faites sous le même angle.
Abdoul Karim Maïga
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