On savait que le marché espagnol des télécommunications avait été touché de plein fouet en 2009 par la violente crise économique qui avait frappé le pays. La publication des comptes 2009 des principaux acteurs a confirmé cette analyse. Fin janvier, c’est Telefonica qui a communiqué ses résultats. Son chiffre d’affaires a reculé de 5,4 % en Espagne (à 19,7 milliards) et son chiffre d’affaires total a reculé de 2,1 % à 56,7 milliards d’euros.
Fin février, c’est France Télécom qui avait indiqué que ses revenus espagnols étaient en baisse de 4,4 % (à 3,9 milliards). Et c’est Vodafone qui semble plus touché avec une chute sévère de ses revenus. Durant les deux premiers trimestres de 2009, le recul était supérieur, chaque trimestre, à 8 %. Il est ensuite passé à un peu moins de 7 % lors des deux trimestres suivants.
Dans cet environnement très difficile, les opérateurs télécoms se sont contentés de limiter l’impact de la baisse des revenus sur leur rentabilité. Ainsi, Telefonica, l’opérateur historique espagnol, a limité la baisse de son Ebitda à 5,1 % (à 9,7 milliards), lui permettant de conserver une marge très élevée de 49,5 %.
Son concurrent français a su faire mieux : son Ebitda progresse de 3,7 %, à la fois en raison d’une progression dans la téléphonie mobile (+1,1 %) et d’une nette amélioration dans le fixe-haut débit où sa perte diminue de 9,7 % à 65 millions. Mais cet environnement n’a guère été propice à une vaste remise en cause des parts de marché des uns et des autres.
Le marché du mobile est en hausse de 2,3 millions d’abonnés (à 54,7 millions). Pourtant la part de marché de Telefonica a perdu un point à 43,58 %, celle d’Orange est restée quasiment stable (20,39 %) et celle de Vodafone a très légèrement reculé à 30,6 %. La croissance du marché a en fait profité aux petits acteurs : Yoigo (le dernier entrant) a ainsi vu sa part passer de 1,9 % en 2008 à 2,5 %. Quant aux MVNO ils représentent maintenant 2,9 % du marché.
Le marché du haut débit fixe demeure, pour sa part, toujours aussi peu concurrentiel et actif. Sur l’ensemble de l’année, seulement 690 000 nouveaux clients se sont abonnés aux différents services, portant l’ensemble du marché à 9,75 millions d’abonnés.
Telefonica, qui a gagné 210 000 clients, reste archi-dominant avec une part de marché de 55 %. Les concurrents dans l’ADSL ont, quant à eux, engrangé 390 000 nouveaux abonnés à 2,13 millions, soit une part de 25,8 %.
L’essentiel de la croissance du parc alternatif est à mettre au compte de Vodafone, alors qu’Orange affiche une perte de près de 80 000 clients en 2009 dans le haut débit. Néanmoins, la situation du dégroupage s’est, un peu améliorée, avec un gain de plus de 300 000 nouveaux clients (à 1,4 millions) qui ont décidé de couper tout ou partie des liens avec Telefonica.
Enfin, le haut débit par les réseaux câblés a gagné 90 000 clients en 2009 à 1,78 million. Si le dernier trimestre 2009 a montré un net ralentissement dans la décroissance des revenus des opérateurs, les premiers mois de l’année 2010 risquent toutefois d’être encore difficiles.
Ainsi, dans la téléphonie mobile, le marché a perdu plus de 76 000 abonnés en janvier, en raison, semble-t-il, d’un gros ménage effectué par Telefonica dans sa base de clients prépayés. Le marché du haut débit progresse lui toujours aussi lentement (un gain de 100 000 abonnés). L’année devrait donc être encore marquée par une gestion serrée des coûts, en attendant une hypothétique reprise de la consommation des ménages.
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