Pour remporter son pari, l’opérateur a prévu d’appliquer la recette à l’origine de son succès en Inde. Haro donc sur les coûts. Déjà, annonce un expert du secteur, les juristes de l’entreprise passent au crible tous les contrats signés par Zain pour les renégocier… à la baisse. Bharti entend utiliser le volume de ses achats pour faire baisser le prix des matériels. Antennes, systèmes d’informations, frais de communications?: tout doit y passer. Les contrats d’externalisation pour l’entretien du réseau vont se multiplier, et les possibilités de mutualisation avec d’autres opérateurs seront étudiées partout où cela sera possible.
Vague de licenciements
Sur les rangs pour ces prestations, on trouve bien sûr Sony Ericsson, Nokia ou Siemens, et des acteurs spécialistes de l’Afrique comme Gateway Communications et Helios Tower, qui promet à ses clients 20 % d’économie sur les coûts d’infrastructures. Côté ressources humaines (le groupe emploie 6?500 salariés en Afrique), tous les observateurs s’attendent à une vague de licenciements, même si des sources internes au groupe assurent que cette option n’est pas à l’étude.
Autant de coupes franches qui doivent permettre à l’opérateur de proposer des tarifs très compétitifs sans compromettre ses objectifs comptables. En 2012, Bharti vise les 100 millions d’abonnés en Afrique, contre 42 millions aujourd’hui, pour un revenu de 4 milliards d’euros, contre 2,8 milliards actuellement. Le tout avec un résultat avant taxes et amortissements également en progression, passant de 1 milliard à 1,6 milliard d’euros. Une partie loin d’être gagnée, si l’on se réfère aux mauvais résultats de Zain au Nigeria, voire au Ghana ou en RD Congo en 2009.
Effort financier
Les ambitions de Bharti passent paradoxalement par des investissements importants dans ses nouvelles filiales. Plus de 1,3 milliard d’euros dans les trois prochaines années (dont 475 millions au seul Nigeria), en compilant les annonces effectuées au cours de la tournée africaine. Cet effort financier permettra à l’opérateur d’étendre ses réseaux GSM dans des zones aujourd’hui non couvertes. À très court terme, il souhaite aussi améliorer la qualité de ses communications dans des pays comme le Gabon, avant de généraliser le déploiement de la technologie 3G en 2011.
Octobre devrait donner les premières indications sur la capacité du groupe indien à réussir son pari africain. C’est à cette période que Zain cédera la place à la marque Airtel dans toutes les filiales du continent. Un changement de nom qui pourrait déstabiliser la clientèle et s’avérer périlleux au niveau commercial, quand on sait par exemple que la filiale nigériane connaîtra là son quatrième « rebranding » en six ans.
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