Maroc_Telecom_Wana_Meditel
Maroc_Telecom_Wana_MeditelAvec un taux de pénétration du mobile de plus de 88% au terme du premier semestre, le marché a atteint une certaine saturation. Un seuil qui limite d’abord la croissance des revenus. Ensuite il suppose que le recrutement de nouveaux clients devrait certainement se faire au détriment du concurrent.
Jusque-là la bataille des parts de marché a affecté en particulier l’opérateur historique qu’est Maroc Telecom. Certes, la filiale du groupe français Vivendi détient encore 57,03% du marché des télécoms à fin juin. Mais, elle a perdu en deux ans plus de 9 points de pourcentage au profit principalement de Méditel. Celui-ci détient désormais une part de marché de 37,29% au terme du premier semestre 2010. Wana reste à l’affût avec 5,68%.
· Un taux de pénétration du mobile de 88%

· Ce qui rend plus cher le recrutement de nouveaux clients


· 5% de clients prévoient de changer d’opérateur cette année
Selon les prévisions de Attijari Intermédiation (dont nous avons fait état dans nos colonnes), Maroc Telecom stabiliserait ses parts de marché autour de 55% à moyen terme contre 30% à Méditel (-7,29%) et 15% à Wana (+9,32%), sauf bien entendu un retournement de situation. L’éventualité d’une entrée de France Télécom dans le capital de Méditel pourrait invalider ces pronostics.
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La dernière enquête de l’ANRT révèle que 7% des détenteurs d’un téléphone mobile ont déjà changé d’opérateurs en 2009 et 5% prévoient de le faire cette année. Bien entendu l’une des principales motivations du changement est le coût élevé de la communication juste derrière la couverture réseau. Sur ce dernier point, Maroc Telecom bénéficie d’une certaine avance sur ces concurrents. En 2009, l’opérateur a investi 2,8 milliards de DH pour le développement et la maintenance de ses réseaux mobile, soit 60% de ses investissements, relève la banque d’affaires CFG Group. Un chiffre que, curieusement, IAM n’a pas mis en valeur lui-même.
Au-delà des investissements consentis dans le développement du réseau par les opérateurs, la physionomie du marché pèse également dans les projections de croissances futures. Le parc clients prépayés représente 96% du total. Les cartes prépayées sont largement préférées au système d’abonnements forfaitaires (post-payés). Le client préfère davantage jouer sur la concurrence entre les opérateurs et en même temps sur les tarifs les plus intéressants. La configuration du marché marocain n’est pas si isolée. La Turquie qui a un taux de pénétration du mobile similaire au Maroc, selon l’Icta, l’homologue de l’ANRT en Turquie, recense 75% de clients prépayés. La proportion de clients prépayés en Italie évolue dans les mêmes latitudes que celui du Maroc. Mais, la moyenne européenne est plus équilibrée avec un ratio de 58 et 42% respectivement pour le prépayé et le post-payé.
Ce schéma de marché permet non seulement à l’opérateur d’avoir une certaine maîtrise de son parc clients, mais surtout, il s’assure des revenus stables avec le système des abonnements. L’enjeu pour les opérateurs locaux est non seulement de stabiliser leur part de marché dans un contexte de concurrence accrue, mais également d’opérer un certain équilibre entre les clients prépayés et post-payés. La migration du prépayé vers le post-payé aura-t-elle vraiment lieu? Il ne fait aucun doute qu’elle ne pourra se faire sans jouer sur les tarifs.

Le retour de France Télécom?

Le groupe FinanceCom a confirmé les discussions avec l’opérateur France Télécom dans le cadre d’une entrée du français dans le capital de Méditelecom. Mais, rien n’a été encore signé et « l’opération pourrait capoter à tout moment», disent des sources autorisées. Il se dit que France Télécom rachèterait 20% auprès de FinanceCom et 20% auprès de la CDG. Si les négociations aboutissaient, ce serait une revanche pour France Télécom qui avait été battu par le groupement mené par Telefonica lors de la concession de la deuxième licence GSM en 1999.

Le groupe FinanceCom et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) avaient repris, en septembre dernier, les participations de Telefonica et Portugal Telecom dans Méditel pour un montant de 9 milliards de DH, portant leurs parts respectives à 50%. Suite à l’opération, Anas Alami, directeur général de la CDG avait annoncé qu’ils sortirait du capital dès que l’opportunité se présenterait. Rappelons que France Télécom avait été un candidat malheureux à la privatisation de Maroc Telecom. C’est Vivendi avec son flamboyant PDG, Jean-Marie Messier qui avait remporté l’appel d’offres. France Telecom qui était à l’époque à peine moins flamboyant, avait été un fort mauvais perdant. Il avait multiplié les insinuations sur la passation du marché.

Négligence coupable

Le taux de pénétration du mobile au Maroc est de 88%. Cependant, nul n’a songé à faire corriger les données des organisations internationales. Ainsi, dans l’annuaire de l’Ifri, le Maroc est à …41%, bien loin derrière la plupart des pays africains!

F. Fa

[readon1 url=”http://www.leconomiste.com”]Source :leconomiste.com [/readon1]

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