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internet_pubLe faible taux de fréquentation locale des portails d’informations et la quasi-inexistence du haut débit expliquent cette situation. Même si des études ne le montrent pas, Internet n’est pas encore le support de communication le mieux partagé au Cameroun. Aucun chiffre n’est d’ailleurs aujourd’hui disponible sur les taux de fréquentation du web. Mais une chose au moins est sûre: les annonceurs locaux ne lui accordent pas une place importante dans leur stratégie de communication. Les grandes entreprises disposent certes de sites, mais elles hésitent à vendre leur image sur les portails d’informations. Au regard du «tout numérique» de ce 3ème millénaire et des multiples avantages qu’offre la Toile, une telle attitude peut surprendre.

Faut-il rappeler qu’Internet est un média complet? Il permet l’utilisation de «tous les supports connus jusqu’ici: le son, le texte, la vidéo, la photo», fait remarquer Elvis Mbimba, spécialisé en web journalisme. Dès lors, comment expliquer l’étonnante posture des annonceurs au Cameroun? On peut lui trouver quelques pistes de réponses. La première viendrait du taux de pénétration du Net dans les foyers camerounais. Ce taux est encore très faible. La seconde viendrait des réflexes entretenus depuis longtemps. Les sociétés brassicoles par exemple qui sont parmi les premiers annonceurs locaux, savent que c’est par la Plv (publicité sur lieu de vente) qu’elles écoulent le maximum de leurs produits ; or la cible de ces lieux ne connait presque pas le Net. Il y a enfin l’élément culturel, déterminant dans les comportements à la fois du consommateur et de l’annonceur. Celui-ci les oblige encore à recourir au support papier sur toutes ses formes, à la radio et à la télé. Il y a un temps, souvent très long pour trouver un espace dans cet environnement à autre chose.

L’une des analyses les plus pertinentes de cet apparent paradoxe nous vient de Paul «Menessier» Ngallè. Selon l’animateur de KaiWalai.com, les sociétés camerounaises ne perçoivent pas encore suffisamment l’étendue des bénéfices qu’elles pourraient tirer en exposant leurs marques sur les portails. Et ce raisonnement n’est pas totalement dénué de fondement. Même si les cybercafés envahissent actuellement les paysages urbains, la relative qualité de leurs prestations décourage plus d’un inconditionnel de la Toile. Les enseignes annoncent toujours «haut débit», mais ne disposent en réalité que de faibles connexions que Paul «Menessier» évalue à «256 Mo (mégaoctets, ndlr)».

Aussi, les visiteurs locaux se font-ils rares sur les portails d’informations, entraînant de facto la réduction de la cible des annonceurs. Le webmaster confie par exemple que «sur les plus de 600 visiteurs quotidiens de KaiWalai, à peine 50 se connectent à partir du Cameroun. Le reste, c’est la diaspora». Il est donc compréhensible que l’on peine à trouver les grandes marques du terroir sur les espaces publicitaires des portails camerounais.

Difficultés

Paul Menessier relève une autre difficulté, et non des moindres, qui découle de la faiblesse des débits disponibles au Cameroun. «Sur Internet, une bonne publicité doit, en principe, être montée avec le logiciel ‘Adobe Flash Player’. Or, le débit local permet rarement à l’internaute local de découvrir les annonces ainsi montées. Ce qui nous met face à un véritable dilemme: monter des publicités futuristes en courant le risque qu’elles ne soient presque jamais visualisées au Cameroun, ou réaliser des annonces classiques, plus en accord avec le débit du web local?». C’est donc cette conjonction de difficultés qui semble expliquer le désintérêt des annonceurs locaux pour la publicité en ligne.
Un rapide tour des principaux portails camerounais permet de s’en rendre compte. KaiWalai, par exemple, décline deux marques sur sa page d’accueil: Orange et Nestlé. Et le site n’est d’ailleurs en contrat qu’avec Orange. Ce qui signifie que le logo de Nestlé que l’on y aperçoit est un simple «appel de balle». Mais, comme une «belle», l’annonceur se fait encore désirer. Quant à Orange, Paul «Menessier» nous a confié que «ce n’est qu’après deux années de négociations» qu’ils ont accepté. Nul doute que les autres portails vivent les mêmes désistements au quotidien. Sur MboaBlog, deux bannières présentent deux produits de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc).

Il s’agit de Mützig et Coca-Cola. Sur Camfoot, outre Orange, le site fait également la publicité d’un hôtel, Les Gîtes de Kribi. Les autres annonces s’adressent invariablement aux internautes vivant en Occident. Les Gîtes de Kribi reviennent pratiquement sur tous les autres portails camerounais d’informations visités. Et ceux-ci contiennent surtout des publicités qui ne sont en réalité que des échanges de bons procédés avec Google. En retour, le moteur de recherche renvoie prioritairement vers eux les internautes qui cherchent des informations sur le Cameroun. C’est ce qui fait dire à Paul «Menessier» que «il est utopique de croire qu’un site camerounais puisse vivre aujourd’hui de la pub». Au regard de la forte présence de la diaspora sur les portails, il estime, en outre, que «Western Union et Moneygram, devraient être les partenaires «naturels» des portails»
Pour enrayer la situation, Steve Bong, chroniqueur-blogueur, propose que «les pouvoirs publics commencent par augmenter les débits de connexions, jusqu’à atteindre des minima de 1024 Mo». Avec le projet d’extension de la fibre optique, les cyberjournalistes se mettent désormais à rêver de lendemains qui chantent.

[readon1 url=”http://www.quotidienmutations.info”]Source :quotidienmutations.info[/readon1]

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