sonatel_orange_3g
sonatel_orange_3gAu moment où plusieurs réseaux 3G sont entrain d’être déployé en Afrique, le premier opérateur de télécommunication de l’espace UEMOA n’arrive toujours pas à avoir des autorités le sésame devant lui permettre de déployer et d’exploiter un réseau GSM de  troisième génération. Pendant ce temps le deuxième opérateur global du pays, Expresso Telecom, a acquis cette même licence lors de son implantation au Sénégal. Le troisième opérateur Tigo étant en contentieux avec l’Etat du Sénégal sur la validité de sa licence 2G n’est pas réellement dans une situation lui permettant, pour le moment, de prétendre à une licence 3G.

D’après les déclarations parues dans la presse, la Sonatel aurait reçu en décembre 2009 un courrier de l’agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) lui confirmant un accord sur les conditions financières de l’attribution d’une licence. A la suite de cela, il ne restait plus que la signature du décret présidentiel donnant officiellement à SONATEL le droit de mettre en place et d’exploiter un réseau GSM de troisième génération. C’est cette ultime étape de la procédure qui a du mal à se faire et entre temps Expresso qui n’était que sur du CDMA s’est mis au GSM en lançant sa fameuse SIM 3G+ fonctionnant tant sur un mobile Gsm que sur un mobile CDMA. Inutile de rappeler que cette nouvelle offre fut lancée en grande pompe par le président de la république du Sénégal himself, ce qui fut une preuve de plus des faveurs que les autorités sénégalaises accordent au soudanais qui s’acquitta du montant non négligeable de 200 millions de dollars US pour une licence globale .

Et si les lenteurs constatées dans l’attribution d’une licence 3G à SONATEL était une exigence de son concurrent ? Surtout lorsqu’on sait que Expresso a réellement raté ses débuts au Sénégal, ce nouvel entrant n’a, pour le moment, pas encore réussi à redynamiser le marché et surtout à faire baisser les prix.

Devant cette situation ubuesque, que pouvait faire SONATEL ? Eh bien figurez-vous qu’un peu partout dans Dakar, les abonnés qui ont un téléphone compatible 3G ont constaté la présence d’un réseau Orange 3G, alors qu’officiellement cet opérateur ne peut pas faire de la 3G. SONATEL serait-elle entrée dans l’illégalité devant l’attitude des autorités sénégalaises ayant décidé de tout faire pour retarder la signature du fameux décret ? Il semblerait que oui.

Il se pourrait aussi que ce soit une phase test en vue d’une future attribution de la licence, si c’est le cas, l’étendue géographique de ces tests est volontairement et excessivement exagérée.

L’audience que le Président Wade a accordée la semaine dernière au directeur général de SONATEL pourrait être un signe avant coureur d’une future attribution d’une licence 3G. Suite à cette audience, le président Wade a proposé au PDG de la Sonatel de devenir administrateur de la Société Nationale d’Electricité du Sénégal (SENELEC) et d’en devenir le président du conseil d’administration, proposition que M. Mbaye accepta. Le jour même ( et en échange), le président Wade signa un décret suspendant les articles instaurant une surtaxe sur les communications internationales entrantes, décret à l’origine du bras de fer entre l’Etat du Sénégal et la régulateur d’une part et la Sonatel et son personnel d’autre part. Ce compromis met fin (du moins temporairement) à la houleuse affaire dite « Globalvoice ».

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Autre chose que nous avons constaté, depuis quelques jours, Orange/Sonatel a lancé une offre dénommée « Pass Internet Everywhere ». Celle-ci permet d’avoir une carte SIM data qui donne la possibilité d’accéder à Internet. Cette carte SIM data peut soit être insérée dans un téléphone portable, ou alors être utilisée à partir d’un ordinateur à l’aide d’un dongle USB compatible GPRS/EDGE/3G/3G+. Nous pouvons très simplement nous demander si ce service internet mobile, qui se vendrait comme des petits pains, n’utiliserait pas par endroit le réseau 3G détecté ça et là par nos terminaux.

Lors de la rédaction de cet article, toutes nos tentatives pour rentrer en contact avec SONATEL afin d’avoir d’amples explications sur cette situation sont restée vaines.

Du coté de l’agence de régulation des télécommunications et des poste (ARTP), notre interlocuteur n’a pas été plus loquace mais a néanmoins tenu à nous préciser que la Sonatel ne disposait officiellement pas de licence 3G devant lui permettre de déployer ce type de réseau.

Rappelons que cette situation n’a été possible que parce que les autorités sénégalaises ont eu une attitude impartiale vis-à-vis des acteurs du secteur des télécommunications au Sénégal. L’attribution des licences, telles qu’elles soient, doivent faire l’objet d’appels à candidature, ce qui évite toute forme de discrimination et de favoritisme. Pour les besoins d’une concurrence saine et loyale dans ce secteur et à l’avantage du consommateur sénégalais, il est urgent que la SONATEL ait sa licence 3G qui lui permettra de mieux servir ses abonnés et de contribuer au développement l’Internet mobile au Sénégal.

La rédaction

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