Le régulateur des télécoms souhaite que le prix des « terminaisons d’appel mobile » baisse de 73 % d’ici à 2013, pour atteindre 0,8 centime d’euro par minute. Cette baisse a déjà permis l’apparition d’offres incluant les appels illimités vers les mobiles. C’est parti pour une nouvelle baisse des tarifs de gros dans le mobile. L’autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, a annoncé mercredi son intention de réduire de 73 % ces tarifs à l’horizon 2013, ce qui correspond peu ou prou aux demandes de la Commission européenne. Bruxelles exige en effet que les tarifs de terminaison d’appel soient équivalents aux coûts à la fin 2012. Les terminaisons d’appel mobile sont le prix que l’opérateur d’un abonné qui appelle paie à l’opérateur du client appelé pour acheminer la communication. Aujourd’hui, Orange et SFR touchent 3 centimes d’euro par minute pour chaque appel sur leur réseau et Bouygues Telecom, plus petit, 3,4 centimes par minute. La baisse est continue depuis dix ans, puisqu’en 2002, ce tarif s’établissait à plus de 20 centimes. La nouvelle baisse proposée par l’Arcep se déroulera en plusieurs phases. Au 1er juillet prochain, tous les opérateurs recevront 2 centimes d’euro par minute. Puis, début 2013, les terminaisons d’appel passeront à 0,8 centime d’euros par minute.
Le sujet peut paraître technique, mais il est important à plus d’un titre. Pour les opérateurs, d’abord. La terminaison d’appel mobile représente de 10 à 15 % de leur chiffre d’affaires. Toute baisse de ce tarif régulé a donc un impact important sur leurs ventes. Là, dans le cas d’une baisse de 1 centime, le manque à gagner pour SFR et Orange sur une année pourrait atteindre 200 millions d’euros. D’ailleurs, SFR, tout comme Orange, fait partie des opposants à toute réduction rapide de ces prix. L’année dernière, les dirigeants de SFR indiquaient qu’il ne fallait pas continuer à « défavoriser les opérateurs français par rapport à leurs homologues européens, alors même que les plafonds tarifaires de terminaison d’appel mobile retenus par l’Arcep ont été systématiquement très largement inférieurs à la moyenne européenne sur les quatre dernières années ».
Free favorable à une baisse rapide
Ensuite, la baisse des terminaisons d’appel a un impact important sur les consommateurs. Elle a permis aux opérateurs mobiles de multiplier les forfaits offrant la possibilité d’appeler de façon illimitée ses correspondants, même sur d’autres réseaux que le sien. Selon l’Arcep, en France, le nombre de ces formules d’abondance est passé « de 2 à 30 en seulement deux ans », entre début 2008 et début 2010. En outre, la baisse de ces tarifs a permis aux opérateurs fixes d’intégrer les appels illimités vers les mobiles dans leurs forfaits « triple play », tout comme les appels vers les fixes l’avaient été auparavant. En effet, le coût de telles offres se réduisait au rythme de la baisse des terminaisons d’appel. Free, qui a dégainé le premier en décembre dernier une telle offre, est favorable à une baisse rapide des terminaisons d’appel. « Les tarifs de terminaison d’appels mobiles doivent encore baisser d’au moins 2 centimes d’euro par minute », estimait Free en fin d’année dernière.
Free n’est pas encore véritablement un opérateur mobile. Cette décision de régulation ne concerne pas Free Mobile, précise l’Arcep. Le niveau de terminaison d’appel sera une des composantes essentielles du « business model » du quatrième opérateur mobile.
G. DE C.
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