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france_telecom_logoDepuis le début de cette affaire de surtaxe qui oppose la Sonatel et l’Etat sénégalais sur les appels téléphoniques entrants au Sénégal, on ne les avait pas entendus. Les responsables de France Télécom, propriétaire à 42,5% de la Sonatel, sortent de leur réserve et embouchent, à moitié, la même trompette que les sonatéliens.

Dans un entretien accordé il y a trois jours au journal français Les échos, Gervais Pellissier, directeur financier de FT, explique que « le problème, c’est d’abord que la collecte de cet impôt va coûter cher. Nous estimons que pour 100 francs CFA prélevés, seuls 30 à 50 iraient à l’Etat ». Par ailleurs, selon M. Pellissier, « mécaniquement, cette taxe va faire grimper le prix des appels venant de l’étranger, de 53% pour les appels sur le mobile et de117% pour les appels sur un fixe. Ce qui va très probablement faire baisser le nombre d’appels et pénaliser fortement les diasporas. »

Pour le directeur financier de FT, « Certains pays de l’Afrique sub-saharienne vont être tentés de répliquer et de taxer eux aussi les appels venant du Sénégal. In fine, nous estimons à 0,8 point de PIB l’impact négatif de cette mesure sur l’économie sénégalaise », avance le directeur financier de France Télécom dans l’interview en question.

Cependant, si à l’instar de Sonatel, France Télécom est opposé à la mesure de la surtaxe, Gervais Pellissier met sa filiale sénégalaise devant ses responsabilités en déclarant : « Le Conseil d’administration de Sonatel, sa direction et les syndicats sont contre cette taxe. Mais si cette mesure entre en vigueur, Sonatel respectera la loi. »

Une déclaration qui sonne un tantinet comme une sorte de cacophonie quand on sait que les travailleurs de la Sonatel le clament tout haut et sont déterminés à ne pas appliquer la mesure. A moins que cette déclaration du Directeur financier de FT ne soit empreinte d’une démarche « politiquement correcte » qui n’entache en rien la même détermination de FT.

En tout état de cause, cette taxe, selon M. Pellissier, « ne remet pas en cause notre stratégie. Nous sommes maintenant présents dans 20 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Orange est la première marque occidentale en Afrique. » Entre 2009 et 2015, FT vise un doublement de son chiffre d’affaires dans la zone Afrique-Moyen-Orient où l’opérateur compterait 180 millions de clients, à environ 7 milliards d’euros.

En outre, fait valoir M. Pellissier, le marché de la téléphonie mobile génère 7% des recettes fiscales totales de la région (parmi les pourcentages les plus élevés : le Tchad (11 %), le congo(10%), le Gabon(9%), la Tanzanie (8%) et le Cameroun(8%)). Somme toute, le secteur de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne générera près de 71milliards de dollars en recettes fiscales entre 2000 et 2012. « Pour l’instant, cela n’a pas empêché les opérateurs mobiles de croître en Afrique », répond le directeur financier de FT.

[readon1 url=”http://www.sudonline.sn”]Source :sudonline.sn [/readon1]

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