Censée être un fleuron de l’industrie informatique nationale, la Société industrielle algérienne de télécommunication, (Sitel), créée depuis 1988 en actionnariat avec Ericson Suède (35%) et la BEA (10%), se trouve, aujourd’hui, confrontée à de sérieux problèmes financiers. Quelle bouée de sauvetage faut-il pour éviter à cette entreprise de mettre la clé sous le paillasson ? De l’avis du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et des télécommunications, (PTIC), Moussa Benhamadi, il n’y aurait éventuellement que cette solution de “fusionner” cette entreprise, implantée à Tlemcen, avec AMC, (appareils de mesure et de contrôle) d’El-Eulma, (Sétif), une entreprise activant dans le même domaine, pour la remettre sur pied. Ce qui permettra à Sitel, fabriquant des compteurs mécaniques d’électricité, alors qu’ACM fabrique des compteurs électriques, d’avoir plus de marchés auprès de Sonelgaz, acquéreur exclusif de ce produit. D’où la suggestion du ministre au premier responsable de Sitel, inspectée dans la foulée de sa visite de trois jours effectuée dans la région de l’Oranie, de recourir au Conseil des participation de l’État, (CPE), organisme habilité à trancher sur cette question de fusion entre les deux entreprises. Le ministre soutien que ce rapprochement sera bénéfique à la fois pour les entreprises tant est qu’elles sont, dit-il, complémentaires. La fusion de ces deux entreprises, ajoute le ministre, permettrait en fait la complémentarité entre les domaines de l’énergie, des télécoms et des services. Cette solution serait la plus plausible devant l’incapacité de Sitel à racheter les actions de son associé suédois lequel, révèle-t-on, aurait fixé des prix hors de portée.
Selon des sources proches du ministère, il y a même eu récemment, un “tête-à-tête”, à Genève, entre M. Benhamadi et le président du groupe Ericson, dont l’objectif serait de tenter de convaincre le responsable suédois à revoir à la baisse les prix fixés pour la vente de ses actions et trouver une solution satisfaisante pour les parties. La volonté de racheter les actions de ce groupe étranger, répond-elle aux besoins de la nouvelle orientation économique adoptée par le gouvernement algérien, visant la restructuration des entreprises publiques et la reconstitution du tissu industriel national ? S’il est difficile de répondre à cette question, il n’est pas dit que le groupe suédois, aujourd’hui confronté à la crise économique frappant toute l’Europe, demeurerait encore ce favori de l’ère de la politique d’attirer un maximum d’IDE tous azimuts. À moins de trouver une solution politique, le groupe suédois ne semble pas prêt à quitter le marché algérien de plus en plus attractif. D’où peut-être cette “manœuvre” de M. Benhamadi, cherchant à trouver plutôt une solution qui arrangerait les deux parties, et travaillerait à la fois l’intérêt de l’entreprise et celui de l’économie nationale.