Programme “populiste” des régulateurs
Cette annonce « suggère que les opérateurs vont avoir du mal à obtenir le feu vert réglementaire pour se concentrer davantage dans certains pays européens, ce qui pourrait nuire aux perspectives de croissance et d’investissement », par exemple dans la technologie mobile 4G, selon les experts de l’agence Fitch. « Les régulateurs, aussi bien nationaux qu’à Bruxelles, se focalisent sur un programme populiste de réduction des terminaisons d’appel et des tarifs, en particulier en cette période contrainte du cycle économique » dénonce Michael Dunning, le responsable du pôle Télécoms, Médias et Technologies de Fitch. « Le paysage des opérateurs mobiles européens va probablement rester ce patchwork de trois à quatre propriétaires de réseau par pays sans opportunité pour un acteur d’agrandir sa part de marché » déplore-t-il.
Les contre-exemples de l’Autriche et de la Grande-Bretagne
On notera tout de même que le français Orange vient justement de vendre sa filiale en Autriche à Hutchison 3G, ce qui va ramener de 4 à 3 le nombre d’opérateurs sur le marché réputé le plus concurrentiel d’Europe. Et en 2009, Orange a fusionné sa filiale britannique avec celle de Deutsche Telekom, ce qui a réduit de 5 à 4 le nombre d’opérateurs de réseau outre-Manche. Enfin, aux Etats-Unis aussi, les régulateurs des télécoms et de la concurrence ont mis en échec en décembre la mégafusion à 39 milliards de dollars d’AT&T avec T-Mobile USA : ils avaient estimé que les consommateurs seraient les grands perdants de ce rapprochement entre le numéro deux et le numéro quatre du marché américain. La France, toujours friande d’exception, vient quant à elle de passer de 3 à 4 opérateurs mobiles avec l’arrivée de Free qui a lancé son offre mobile le 10 janvier. Mais certains experts n’excluent pas un mouvement de consolidation entre opérateurs virtuels à court terme puis entre opérateurs de réseau à moyen terme.
Source: latribune.fr