Jusque là, les communications entre le Ghana et le Burkina étaient très difficiles. Grâce à ce projet majeur d’ONATEL-SA en collaboration avec les opérateurs ghanéen et togolais, cette difficulté relève désormais du passé. Ce point supplémentaire de liaison à fibre optique permet d’augmenter la bande passante Internet des trois pays. Cette interconnexion aura l’avantage de fluidifier l’accès à Internet et d’améliorer la qualité des services offerts aux abonnés de l’ONATEL-SA en ce qui concerne la partie burkinabè. Avec cette interconnexion, le Burkina dispose d’un accès supplémentaire aux câbles sous-marins d’Accra, après ceux d’Abidjan, de Dakar via le Mali et de Cotonou via le Togo.
La connexion Internet du Burkina provenait à plus de 60% du câble sous-marin d’Abidjan. Et, l’on se rappelle encore les temps forts de la crise ivoirienne où le Burkina avait été privé d’Internet, du moins la qualité avait connu une baisse très importante en début de l’année 2011. Ce triangle d’interconnexion (Ghana-Togo-Burkina) « vient sécuriser l’accès du Burkina au réseau Internet », selon Jacques Arsène Louari, directeur Réseaux d’ONATEL-SA. L’infrastructure permettra également d’augmenter la bande passante Internet et fluidifier la connexion, facilitant ainsi la mise en service d’autres produits dérivés des télécommunications. Les intervenants ont souhaité qu’ONATEL-SA, Vodafone Wholesale et Togo Telecom facilitent l’accès à leurs services par les différents opérateurs de leurs pays respectifs.
Etape importante dans l’histoire du développement des télécommunications dans notre sous-région, cette interconnexion participe de la réalisation de l’engagement de connecter toutes les capitales africaines, décision prise par les chefs d’Etat du contient lors du sommet « Connecter l’Afrique » en 2007 à Kigali.
Cette opération permet aux trois pays d’avoir accès aux câbles sous-marins et d’accroitre leurs échanges. « L’entretien de l’infrastructure est assuré par Togo Telecom à 100%. Le Burkina et le Ghana ont fait parvenir leur câble », soutient Assoki Bahan, responsable du service transmission de Togo Telecom qui précise par ailleurs que le travail d’interconnexion des trois pays n’a pris que trois mois. « A partir de maintenant, techniquement les trois pays sont prêts pour pouvoir augmenter le débit de leur connexion Internet », précise-t-il, tout heureux en présentant cette infrastructure d’une capacité de 350 Gigabits, logée sur la colline de Cinkansé et qui devrait faire le bonheur des populations des trois pays.
Représentant le ministre des Transports des Postes et de l’Economie Numérique du Burkina, le conseiller technique Lucie Ouangraoua a exhorté les populations riveraines « d’accorder un intérêt particulier à la protection des infrastructures de télécommunication et particulièrement les réseaux à fibres optiques qui parcourent leurs territoires, et qui constituent aujourd’hui des composantes essentielles pour l’économie mondiale ». Elle a ensuite invité « nos opérateurs de Backbone à saisir l’opportunité qu’offre le maillage des réseaux dans nos trois pays en sorte que ce triangle d’interconnexion joue un rôle de plaque tournante dans l’échange des communications électroniques dans la sous-région et avec le reste du continent ». « Je lance un appel pressant à travailler de façon à ce que le bénéfice de la réalisation de ces interconnexions soit ressenti par nos populations en termes d’amélioration de la qualité et des tarifs de leurs prestations ».
Appel apparemment entendu, à écouter le directeur général par intérim d’ONATEL-SA, Jaouad HMAMED. Le grand bénéficiaire de cette coopération sous-régionale est sans conteste le Burkina ; et ONATEL-SA entend poursuivre les projets d’interconnexion par fibre optique avec les pays voisins. La réalisation d’une deuxième liaison d’interconnexion entre le Burkina et le Ghana dans la zone frontalière de Paga-Dakola est en projet, et celle entre le Burkina et le Niger en cours et bientôt opérationnelle.
Moussa Diallo
Source: lefaso.net