Depuis le mois mai 2012, la Direction générale d’Orange Cameroun a remis au goût du jour la chasse aux sorcières avec pour principale cible certains employés syndicalistes. Notamment ceux solidaires au bureau de la section syndicale d’entreprise démocratiquement élue. C’est ainsi qu’ils reçoivent depuis cette date une avalanche de lettres de mutation accompagnées d’avenant au contrat de travail. Ceci en violation de la réglementation en vigueur. «Sur la base de ce qui a toujours eu cours en interne, et nous référant à une note interne du directeur de rattachement, à tous les responsables, un avenant au contrat n’est donc pas nécessaire d’être signé pour les cas de mutation ou transfert du personnel», nous confie une source proche de la Direction des ressources humaines de la société de téléphonie mobile, Orange Cameroun. Tout aussi hébété par la légèreté avec laquelle sa hiérarchie a décidé de distribuer au personnel concerné ces lettres sans aucune décharge.
Et pour cause, que ce soit le code du travail et pis encore la convention collective d’entreprise, stipule respectivement en leurs articles 41 et 42 que «le contrat de travail peut, en cours d’exécution, faire l’objet d’une modification à l’initiative de l’une ou l’autre partie». Toutefois si la proposition émanant de l’employeur est refusée par le travailleur, la rupture du contrat de travail pouvant ne résulter est imputable à l’employeur. Et si la proposition émanant du travailleur est refusée par l’employeur, la rupture ne peut avoir lieu qu’à la suite d’une offre de démission du travailleur ou est imputable au travailleur et produit les mêmes effets qu’en cas de démission. Et lorsque les modifications du contrat sont acceptées d’accord parties, un avenant au précédent contrat doit être signé dans un délai de quinze jours. A en croire les employés concernés, «les lettres adressées au personnel et signées du Directeur général, Jean Bardet n’ont pas respectées les dispositions légales et conventionnelles suscitées.»
Chasse aux sorcières
Pis encore, ces lettres de modification de contrat, qui relèvent d’une chasse aux sorcières sont entachées de plusieurs incongruités, à en croire, les employés concernés. Ils citent entre autre :
– Les dates de prises d’effet précédant celles portées aux courriers de plusieurs semaines et de celle de la délivrance au destinataire qui se situent à plusieurs mois après la première ; – Les dispositions légales de référence parlent de «proposition de l’employeur » alors que dans les lettres initiées par la Drh, il ne s’agit que d’une information destinée au travailleur ; – la présence d’un entrefilet qui ignore les dispositions légales dans lequel il est demandé au destinataire «de renvoyer l’original de la présente correspondance déchargée par vos soins avec la mention ‘‘lu et approuvé” ;
– la majeur partie du personnel concerné déplore l’absence des formations préalables liées à ces nouveaux postes qu’ils n’ont toujours pas reçues ; – la non consultation du Secrétaire général de la société Orange Cameroun, qui est chargé des questions juridiques de l’entreprise.
C’est la stupéfaction générale de plusieurs employés de Orange Cameroun, de constater que le Dg, Jean Bardet s’est aussi fait embarquer comme son prédécesseur dans une guéguerre improductive pour le développement de l’entreprise, si ce n’est pour servir des visées d’un réseau maffieux piloté depuis la Drh. Pourtant, il lui était reconnu d’avoir impulsé un certain management qui consistait à convaincre le personnel à œuvrer pour rattraper le retard que le premier opérateur de téléphonie mobile accuse sur son principal concurrent. Avec un taux de pénétration dans certaines régions, à l’instar de celle du Nord-Ouest, qui est de 10% contre 70% pour le rival. Mais aussi à convaincre les autorités nationales de voir en la société Orange Cameroun, une société qui se veut citoyenne.
Malheureusement avec cette dispersion d’énergies, en s’ingérant dans les affaires syndicales où il aurait financé et cautionné une dissidence pour constituer une direction fantôme, les employés susurrent leurs craintes de voir tous ces efforts minés de l’intérieur. Pourtant des challenges sur le plan du développement de l’entreprise sont énormes pour en faire le leader dans un environnement qui s’annonce de plus en plus concurrentiel avec l’arrivée incessante d’un troisième opérateur. Surtout que cette débauche d’énergies avait déjà coûté cher à son prédécesseur dans l’atteinte de ses objectifs.
Jean Bardet manipulé ?
Certains employés « neutres » s’étonnent même de cette cabale de Jean Bardet contre les membres de la légitime section syndicale d’entreprise d’Orange Cameroun. Et ils croient voir la main d’un obscur et non moins anonyme du «Collectif des cadres, maîtrises et employés d’Orange Cameroun» qui veulent se venger du bureau démocratiquement élu de la section Synacom d’Orange Cameroun. Parce que ces derniers ont fait échec contre une campagne de déstabilisation que ce collectif a mené pour déstabiliser Jean Bardet, lorsqu’il était fraîchement arrivé à la tête de cette entreprise. C’est pourquoi, le président national de la Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (Csac), Louis Sombès, après avoir condamné ces actes d’intimidation, de harcèlement et d’ingérence, a déploré cette hostilité contre ses camarades et a interpellé fermement la direction générale d’Orange Cameroun sur la nécessité de garantir aux travailleurs et aux travailleuses l’exercice libre et démocratique de leurs droits syndicaux.
Tout en l’exhortant aux vertus du dialogue et de la concertation. «Non sans se réserver toutefois, le droit d’engager quelques actions qu’elle jugera opportunes pour voir les droits des travailleurs et travailleuses ainsi que la liberté syndicale et le droit de négociation sauvegardé à Orange Cameroun.» ceci en s’appuyant sur le principe du Comité syndicale de l’Oit qui admet que les droits des organisations des travailleurs et des employeurs ne peuvent s’exercer que dans un climat exempt de violence, de pression ou menaces de toutes sortes à l’encontre des dirigeants et des membres de ces organisations.
Source: camer.be