Depuis, le conflit ouvert entre le malien Cesse Kome et le burkinabè Apollinaire Compaoré s’est envenimé. “Il y a un niveau d’animosité absolument incroyable entre eux”, souligne un proche du dossier. Résultat : le premier versement, de 33 milliards de F CFA (une cinquantaine de millions d’euros), prévu le 15 octobre dernier, a échoué. “En août dernier, devant le conflit actionnarial, l’État a demandé aux deux actionnaires de payer séparément les sommes dues, à hauteur de leurs participations dans le consortium, explique un financier. Les deux ont accepté par écrit.”
Selon cette règle, Apollinaire Compaoré, détenteur d’environ 60% du capital d’Alpha Telecom Mali, devait verser le 15 octobre une vingtaine de milliards. Cesse Kome amenant le solde.
Cesse Kome out ?
“Apollinaire Compaoré s’est présenté avec 28 milliards, se rappelle un témoin présent le 15 octobre. Cesse Kome n’a rien apporté du tout.” Une semaine plus tard, l’homme d’affaires burkinabé dont la surface financière est large (il possède notamment Telecel Faso et est actionnaire minoritaire dans MTN Côte d’Ivoire) a apporté les 5 milliards manquants pour atteindre le premier versement de 33 milliards.
“Il a du coup réclamé l’attribution de la totalité de la licence”, souligne un proche du dossier. “Le gouvernement malien tente d’écarter Cesse Kome, rétorque un proche de ce dernier. “Il était clair pourtant qu’Apollinaire Compaoré devait apporter 33 milliards le 15 octobre et Cesse Kome 22 milliards dans les mois suivants”, ajoute-t-il pour expliquer l’absence de versements de Cesse Kome le 15 octobre dernier.
Résultat : l’État malien se retrouve devant une situation très complexe. Soit il attribue la licence uniquement à Planor, la société d’Apollinaire Compaoré, mais risque d’être attaqué par Cesse Kome. Soit il annule l’ensemble de la procédure d’attribution mais risque d’être mis en cause par les deux parties… “L’État devrait trancher en faveur de Planor, souligne un financier. Il a apporté les fonds, ce qui n’est pas le cas de Kome. Or, le Mali a besoin de cet argent dans la situation difficile qu’il traverse.”
À ce jour, l’État semble toutefois vouloir pousser les deux hommes d’affaires à trouver un terrain d’entente… Mais jusqu’à quand ?
* Monaco Télécom n’est pas associé au capital du consortium. Mais il sera l’opérateur technique de la licence.
Source: Jeuneafrique.com