Le cabinet d’études stratégiques et de recherche, Dalberg Global Development Advisors a conduit, avec le soutien de Google Afrique, l’une des premières études sur l’impact et la contribution potentielle d’Internet sur le développement économique et social de plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne. Ce rapport, présenté aujourd’hui lors d’une conférence de restitution dans la capitale sénégalaise, fournit des études de l’impact potentiel d’Internet sur le développement socio-économique dans sept secteurs : l’agriculture, l’éducation, l’énergie, les finances, la gouvernance, la santé et les petites et moyennes entreprises (PME). Il donne des recommandations sur le rôle que doivent jouer le gouvernement et ses partenaires dans le développement de l’écosystème, de l’innovation dans les TIC et la stimulation de cet impact. L’une des principales conclusions de ce rapport est que le Sénégal doit continuer à investir dans les infrastructures haut débit et améliorer l’environnement réglementaire pour réaliser un impact substantiel de l’internet sur tous les secteurs de l’économie.
Ce rapport, intitulé : « l’impact de l’internet en Afrique : créer les conditions nécessaires au succès et catalyser une croissance inclusive au Ghana, au Kenya, au Sénégal et au Nigeria », se base sur une étude réalisée auprès de plus de 1300 entreprises, dont près de 1000 PME, et des entretiens avec des experts au Ghana, au Kenya, au Sénégal et au Nigeria.
James Mwangi, Directeur Général de Dalberg, a déclaré que « dans le but de créer un environnement adéquat pour saisir les potentiels avantages dégagés par l’utilisation d’Internet, l’étude souligne que le principal défi pour les décideurs consiste à aligner leurs stratégies de développement sur les politiques des TIC, les politiques sectorielles mais aussi les politiques générales de l’environnement des affaires.
A ce titre, notre analyse a également montré que les actions mises en œuvre par les pays de l’Afrique subsaharienne ont concouru à réduire l’écart entre la région et le reste du monde dans le domaine des TIC. Par ailleurs, nous considérons que pour bâtir un réel développement sur les avancées remarquées dans le secteur des TIC, les décideurs doivent non seulement continuer à encourager les investissements dans les infrastructures de base d’Internet, mais également adopter certaines mesures qui stimuleront l’utilisation réelle d’Internet. En sus, nous pensons qu’un réel succès des actions entreprises dans ce secteur résultera d’une bonne combinaison entre l’accès à Internet et les actions de sensibilisation mais également la définition de mesures attractives pour la mise en place des fondamentaux pour le développement du secteur. »
En ce qui concerne les PME, les patrons sénégalais sont optimistes quant au potentiel d’Internet. Plus de 80 % des chefs d’entreprises s’attendent en effet à ce qu’Internet les aide à développer leurs affaires et créer des emplois. De plus, le rapport, identifie le très grand potentiel d’économie de coûts que représente la transition des entreprises vers des systèmes basés sur Internet.
En matière de santé, le rapport indique que la formation à distance et le e-learning ont commencé à remédier à la pénurie de travailleurs de la santé qualifiés en Afrique sub-saharienne. Au Kenya, le NHIF (National Health Insurance Fund) a réduit ses coûts administratifs de 60 % à 32 % grâce à l’automatisation du traitement des réclamations, l’accès à des données en temps réel et le suivi des paiements. En reproduisant ce modèle qui a fait ses preuves au Kenya, le personnel de santé travaillerait neuf fois plus vite au Sénégal
Dans le domaine de l’agriculture, la transparence sur les prix qu’apporte l’accès à des informations en ligne permet d’améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement et de disposer d’informations sur la météo et la croissance qui au final permettront de réduire les coûts et d’améliorer le revenu des agriculteurs. Autre, le service Time2Market de Manobi au Sénégal, par exemple, aurait permis, selon Manobi, d’augmenter le revenu des producteurs de gomme de 40 à 50 % en instaurant une transparence des prix sur les marchés locaux et internationaux.
« Nous avons voulu contribuer à la réflexion en cours dans beaucoup de pays en proposant des recommandations concrètes que les gouvernements peuvent mettre en oeuvre pour permettre de beneficier d’Internet dans les secteurs prioritaires de l’economie » a indiqué Tidjane Deme, Directeur de Google pour l’Afrique Francophone. « Nous espérons que ce rapport aidera les décideurs de la région à mieux comprendre dans quelle mesure Internet peut les aider à booster leur économie, à rester compétitifs et à améliorer la vie de leurs concitoyens, » a t-il conclut.
Dans ses conclusions, le rapport note que le potentiel de stimulation de la croissance économique et de réalisation de progrès sociaux de l’Internet dépendra dans une large mesure de la capacité des acteurs du secteur public, privé et social à élaborer une politique permettant de développer un écosystème favorable à l’innovation.