La santé mobile en Afrique, également freinée par les risques pour la sécurité des données
La sécurisation incomplète des informations privilégiées médecin-patient pourrait remettre en cause la pénétration de programme de m-Santé auprès des populations africaines.
Un récent rapport de TrustLaw Connect met en lumière les problèmes de sécurité liés à l’utilisation d’application de m-Santé. Ces inquiétudes sont particulièrement attachées au cas de certains pays d’Afrique, dont l’absence complète de régulation spécifique quant à la protection des informations privées s’avère cruciale dans la possibilité qu’elle aura ou non à continuer à se développer. En effet, ce type d’application, qui se repose presque exclusivement sur l’échange digital d’informations entre patients et personnel médical, s’appuie pour le moment dans ces pays sur un vide juridique et demande une régulation spécifique. William Philbrick, conseiller technique de la mHealth Alliance y voit un problème crucial : “Le principal risque lié au fait de ne pas avoir de lois explicitement attachées à la confidentialité des informations des patients est que nombre d’entre eux pourraient choisir de ne pas accéder à des services qui leur sont nécessaires.”
L’exemple africain montre les risques induits par le mHealth
A la différence des pays européens et américains qui ont mis en place des paquets législatifs dédiés à la protection des informations privées dans le cadre de technologies de m-Santé , la majorité des pays africains analysés semblent relativement en retard. Cette situation se trouve aggravée selon l’étude, par la modestie des systèmes de protection des informations privées au sens large. Dans le cas particulièrement sensible de la séropositivité, William Philbrick exprimait certaines inquiétudes, rapportant que les patients pourraient être réticents à chercher des soins par crainte que leurs informations médicales soient révélées à des tiers. Crainte à laquelle semble donner raison le rapport de TrustLaw Connect, selon lequel certains patients refuseraient déjà d’intégrer les technologies de santé mobile à leur quotidien afin de protéger leur vie privée.
Une régulation nécessaire
Pour répondre à ces nouveaux besoins, certaines mesures devront être prises. Ainsi le rapport met en avant la répétition de l’exemple américain à travers la promulgation d’un paquet législatif élargi sur la protection générale des informations privées. A moins d’une base législative solide et commune, les applications de mHealth, dont le but est d’offrir le meilleur soin possible particulièrement dans les régions pauvres en médecins, ne pourront comme le soulève le rapport, assurer leur pérennité au sein du continent africain. Plus largement, si les échanges médicaux internationaux se développent, il semble que le développement de standards minimums sera nécessaire à l’évolution de la santé mobile.
Source : L’Atelier