microsoft_yahoo
microsoft_yahooLe partenariat prévoit de marier les technologies de recherche Microsoft à la force de frappe publicitaire de Yahoo. Objectif : déstabiliser la domination de Google sur les liens sponsorisés, premier segment du marché de la publicité en ligne. Suffisant ?

C’est signé ! Après des mois de négociations et de tergiversations, Microsoft et Yahoo ont fini par s’entendre. Comme prévu, il n’y aura pas de rachat mais un partenariat étroit autour de la publicité et de la recherche signé pour une durée de 10 ans.

Les dernières fuites de la presse américaine étaient justes. Bing, lancé en juin par Microsoft, devient le moteur exclusif de Yahoo. Le portail abandonne donc sa technologie maison mais semble décider à poursuivre ses recherches dans le domaine puisque l’accord prévoit que Bing pourra profiter des innovations de Yahoo!.

Corrolaire de l’aspect technologique, la vente de publicités au format “liens sponsorisés” (search ads) est le coeur de l’accord. Yahoo va prendre en charge leur commercialisation pour son compte mais aussi pour Bing en utilisant la technologie AdCenter de Microsoft. Au passage, le portail tire un trait sur sa plate-forme Panama lancé en 2007.

Notons que le “deal” ne concerne pas les autres formats publicités, par exemple le “display” ou le sponsoring.

Durant les cinq premières années, Mircrosoft reversera 88% du chiffre d’affaires généré sur les sites Yahoo, tandis que Yahoo continuera à tirer des revenus de ses partenariats existants avec d’autres sociétés. Il est également prévu que Microsoft garantisse le chiffre d’affaires des fililales de Yahoo pendant 18 mois après la mise en oeuvre de l’accord dans chaque pays.

Les deux sociétés espèrent une validation de l’accord d’ici 24 mois, le temps nécessaire à sa validation par les autroités de la concurrence.

Accord sur 10 ans

Selon le communiqué, cette opération devrait permettre à Yahoo d’économiser 700 millions de dollars par an pour un bénéfice annuel d’environ 275 millions de dollars grâce aux de nouvelles recettes publictaires générées.

L’objectif numéro un est de proposer aux annonceurs de faire jouer la concurrence sur les tarifs publicitaires sur Internet. Traduction : proposer une alternative de poids à Google dans ce domaine.

Second objectif : faire décoller Bing et le hisser sur la deuxième marche du podium, derrière Google. Selon l’institut Comscore, Google monopolisait en juin 65 % des recherches sur Internet aux Etats-Unis, contre 19,6 % pour Yahoo et 8,4 % pour Bing. Bref, ce n’est pas gagné.

“Cet accord apporte des tonnes de valeur pour Yahoo, pour nos utilisateurs et pour le secteur, et je crois qu’il pose les fondations d’une nouvelle ère d’innovation et de développement sur internet”, a commenté la directrice générale de Yahoo Carol Bartz, citée dans le communiqué commun.

Le PDG de Microsoft, Steve Ballmer a estimé que le partenariat permettrait à son moteur Bing “d’être plus concurrentiel, attirant plus d’internautes et d’annonceurs, ce qui en retour apportera des liens publicitaires et des résultats de recherche mieux ciblés”.

Rappelons que Microsoft avait proposé en janvier 2008 de racheter Yahoo! pour 44,6 milliards de dollars. Il avait par la suite relevé son offre à 47,5 milliards.

Pas de prise de contrôle

Pour se protéger de cette OPA, Yahoo avait envisagé un accord publicitaire avec Google. Mais les caractéristiques de ce partenariat n’avaient pas passé le filtre des autorités anti-trust américaine qui craignaient la création d’un monopole.

Yahoo s’est alors retrouvé bien esseulé, subissant en plus un repli de son activité. Critiqué par ses actionnaires, Jerry Yang paye le prix du refus de l’offre de Microsoft et doit quitter son poste.

Aujourd’hui, les deux géants jouent la carte de la complémentarité (win-win) plutôt que celle de la prise de contrôle. Un schéma qui devrait rassurer les autorités de la concurrence européennes et américaines.

[readon1 url=”http://www.zdnet.fr”]Source : ZDNet.fr[/readon1]

Laisser un commentaire