Ce qui fera les médias africains de demain, selon Mactar Silla
La conférence internationale sur l’avenir des médias francophones a bel et bien eu lieu du 8 au 10 octobre 2014 à Montréal au Canada, sous l’initiative de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), en partenariat le Pôle médias de HEC Montréal.
Mactar Silla a répondu présent à l’invitation, lui qui porte aujourd’hui la casquette de promoteur d’un groupe audiovisuel panafricain et international (radio, télé et formation). L’entreprise devrait démarrer dans les prochain mois. Son intervention a porté essentiellement sur l’avenir des médias africains. Il a énuméré cinq piliers essentiels sur lesquels cet avenir se bâtira : les supports mobiles, le nouveau marketing africain, la mesure d’audience, l’arrimage technologique et les investissements financiers.
Les supports mobiles ont une place importante, qui va grandissante en Afrique. C’est ici qu’ils enregistrent leur meilleure progression à travers le monde. La preuve qu’il existe désormais une figure du consommateur africain dans tous les secteurs d’activité. Un nouveau marketing est donc nécessaire. Un marketing à l’écoute des consommateurs actifs qui expriment leurs opinions sur la performance de produits, la qualité de service et la publicité.
A ce titre, il faut saisir et comprendre les millions de téléspectateurs africains. D’où la nécessité d’un service de mesure de l’audience. Macta Silla se réjouit que GeoPoll, la plus grande plate-forme de sondage mobile en temps réel au monde, ait lancé son service de mesure d’audience à Nairobi au Kenya. Pour la première fois, sont disponibles les premières côtes d’audience Tv quotidiennes jamais réalisées dans plusieurs marchés africains, notamment le Kenya, le Ghana ou encore le Nigéria. La lacune est à peine comblée. Il faudra donc faire davantage.
Le défi technologique interpelle les Etats africains et les entreprises privées. L’arrimage au tout numérique devra être effectif en 2016 au plus tard, même si le délai de 2015 est en ligne de mire. Sur ce plan, les pays francophones doivent rattraper le retard pris sur l’espace anglophone. Il faudra suivra les pas du Kenya, un exemple de connectivité sur le continent, avec la bande passante la plus élevée par individu, les vitesses les plus élevées et parmi les coûts Internet les plus bas.
Enfin, rien ne sera possible sans des investissements financiers lourds. Mactar Silla se réjouit que les investisseurs trouvent l’Afrique plus attractive aujourd’hui qu’hier. Cette perception est allée grandissante depuis 10 ans. Les investissements étrangers directs en Afrique subsaharienne ont progressé de 4,7 % en 2013, d’après une étude sur la croissance menée par le cabinet Ernst & Young, consacrée à l’attractivité de l’Afrique en 2014. Ce rapport combine une analyse des investissements internationaux en Afrique depuis 2003 avec une enquête menée en 2014 auprès de plus de 500 chefs d’entreprise du monde entier qui donnent leur vision du potentiel offert par le marché africain.
Une fois que ces projections et bien d’autres ont été faites, il reste à les intégrer dans le Cadre stratégique à moyen terme de la Francophonie (2015-2022) et dans la programmation quadriennale de l’Oif (2015-2018). Tout cela sera discuté lors du Sommet prévu à Dakar au Sénégal en fin d’année.
Assongmo Necdem
Source : Agence Ecofin