Vente de la licence 4G à l’opérateur Orange : l’ASUTIC dénonce et parle d’un parti pris
Pour l’association sénégalaise des utilisateurs des Tics (ASUTIC), le gouvernement du Sénégal a privilégié Orange dans l’octroi de la licence 4G, au détriment des autres opérateurs de téléphonie.
«Nous nous rendons compte que l’autorité s’est précipitée à vendre la licence 4G à Orange au détriment d’Expresso et de Tigo alors que l’appel d’offre a été lancé pour les 3 opérateurs. Qu’est ce qui justifie aujourd’hui que l’autorité négocie en catimini avec la Sonatel pour lui accorder la licence au détriment de Tigo et Expresso ? Voilà une autre preuve que nos autorités roulent pour les intérêts du peuple français», déplore Ndiaga Guèye, président de l’Asutic tout en laissant entendre que la Sonatel, depuis sa présence au Sénégal, a été hyper privilégiée.
Dans la foulée, il dénonce le fait que le groupe de cabinet Microéconomix qui a réalisé l’étude d’évaluation du renouvellement de la concession de la Sonatel, estimé à 68 milliards, soit un cabinet français. «Un cabinet français est appelé à évaluer les intérêts français. Les autorités dans leur démarche n’ont pas privilégié les intérêts des sénégalais. Ils ont procédé à un bradage systématique des intérêts du Sénégal. Et ceci n’est pas nouveau, je rappelle que ce même gouvernement en 2012 avait bradé une licence globale à Tigo pour 58 milliards», soutient-il.
Selon lui, comme toujours, la seule préoccupation de l’autorité quand il s’agit de vendre des licences, c’est l’aspect financier. «Combien de francs le trésor public a encaissé ? Le Sénégalais est totalement oublié dans tout le processus. Dans ce sens, on est totalement différent du Rwanda où l’autorité gouvernementale privilégie son citoyen. La preuve, au Rwanda en fin 2017, 95% de la population aura accès au haut débit à un prix très abordable. Où est donc la place du consommateur Sénégalais ?», s’interroge-t-il.
Apportant une réplique à Ndiaga Guèye qui déclare que l’autorité de régulation a toujours procédé à un parti pris pour Orange dans l’attribution des licences, Abdou Karim Sall se défend en ces termes : «je vous informe que la Sonatel a été le dernier à avoir la 3G. Par rapport à la chronologie, l’histoire a retenu que Sonatel a obtenu difficilement la 3G. L’autorité de régulation a toujours été à égale distance des opérateurs et elle continue toujours de l’être».
Ndeye Aminata CISSE
Source : Sud Quotidien