Gabon / Fibre optique : Les acteurs du projet CAB4 satisfaits de la réalisation des travaux (à 82%)
Au terme d’une récente mission de contrôle sur la phase I du projet CAB4, les principaux acteurs de ce projet ont constaté que, malgré un léger retard de trois mois sur le calendrier initial et quelques difficultés logistiques liées à l’isolement du chemin de fer et au relief particulièrement accidenté dans certaines zones, cet ambitieux projet enregistre une avancée significative. L’équipe projet est constituée du Ministère de l’Economie Numérique et de la Poste, de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), de la Commission nationale des TIPPEE, de la SPIN et du délégataire d’AXIONE.
Après le passage des câbles sous-marins ACE et du SAT-3, le Gabon poursuit ses efforts en matière d’évolution du secteur numérique grâce au projet Central African Backbone (CAB4). Au terme d’une récente mission de contrôle, les principaux acteurs de cet ambitieux projet ont été satisfaits de l’avancée significative des travaux.
La signature du contrat de déploiement de la fibre optique entre l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et de Fréquences et la China Communication Service International en octobre 2014 s’est matérialisée par le début des travaux pour l’interconnexion de 26 villes du Gabon. Les travaux consistent essentiellement en la pose de la fibre optique, la construction de centres techniques, l’interconnexion avec le Congo, le Cameroun et la Guinée-Equatoriale. La dotation des infrastructures numériques est en cours de finalisation. La phase Une doit permettre de déployer 1100 km de fibre optique pour une durée de travaux de 18 mois. Le Congo déploiera pour sa part environ 540 km de fibre optique.
De nombreux centres techniques sont finalisés (douze sur dix-huit prévus), comme ceux d’Owendo, Nkok, Ntoum, Ndjolé, Booué, Lastourville, Koulamoutou, Moanda, Bakoumba, Bongoville, Lékoni et de Franceville; six centres techniques sous-forme de shelter ont été livrés à Oyane, Ayem, Lopé, Mouyabi, Milolé et Lifouta; 82 % de tubes PEHD ont déjà été posé, soit 900 km sur 1100 km. Il ne manque plus que quelques semaines d’efforts pour atteindre Mbinda, le point d’interconnexion avec le Congo.
La logistique du projet est la cheville ouvrière de la réussite de ce dernier : 90% des travaux se déroulent en pleine forêt équatoriale, le long du chemin, sans aucun accès routier.
« La SETRAG étant l’unique exploitant du chemin de fer qui n’a qu’une seule voie, il faut s’accommoder d’éviter de monopoliser trop longtemps la voie ferrée », confie un membre du projet. Au terme de ce projet, la SETRAG va pouvoir multiplier par trois le volume de son trafic, qui fera circuler plusieurs trains en même temps ! Une aubaine pour la COMILOG qui pourrait ainsi augmenter considérablement son volume de minerais à exporter.
La livraison des travaux de la phase une est prévue pour le troisième trimestre 2016. L’avancée des travaux relatifs au CAB4 prouvent bien que le Gabon s’attèle à surmonter tout ce qui pourrait empêcher le développement de son secteur du numérique. Cette ambition permettra non seulement de passer aisément à la réalisation des autres phases du projet CAB4, mais en plus de présenter le pays comme une référence du numérique en Afrique centrale. La 4G des opérateurs mobiles pourrait ainsi être présente sur la quasi-totalité du territoire national d’ici la fin de l’année !
D’après les responsables du projet, la phase Une du CAB4, financé par la Banque mondiale pour un montant de 33 millions de dollars, est l’un des plus rentable de la sous-région. En effet, soutiennent-ils, la sélection a été faite par un appel d’offres international, en présence de la Banque mondiale. Le coût de déploiement au kilomètre de la fibre optique avoisine les 12.000 dollars US pour trois fibres d’une qualité certifiée et reconnue au niveau international. Le reste des coûts est destiné à la construction des centres techniques et leur environnement (climatisation, groupes électrogènes, etc). « Un exploit lorsqu’on sait que certains pays africains déploient ces mêmes types d’infrastructures sans appel d’offres pour un coût qui avoisine souvent le triple ! », souffle une source proche du projet CAB4.
Célestin I. Ndong