[REPORTAGE] – Hackathon : l’open innovation au coeur de la Société Générale
Durant 48h, 12 équipes ont présenté leur idées de projet pour “Réinventer la Banque” avec la Societé Générale pour un Hackathon autour de l’open innovation.
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La 4G au Sénégal en 5 questions simples :
Quelques chiffres clés pour commencer :
Le taux de pénétration de la téléphonie mobile s’élève à 110,36% (14.908.119 clients) au 30 septembre 2015 (source : ARTP rapport trimestriel sur le marché des télécommunications juillet–Septembre 2015). Ce qui veut dire qu’en moyenne, chaque sénégalais détient 1 ,1 puce téléphonique. Les parts de marché de SONATEL sont de 55,86%, celles de TIGO de 22,84% et celles de Expresso de 21,30%.
Le trafic mensuel est estimé à 1,54 milliards de minutes en septembre 2015. Si le coût de la minute de communication est estimé à 65 F CFA (hypothèse basse), cela veut dire que les trois opérateurs se partagent une manne financière de 100,1 milliards de F CFA par mois rien que pour la téléphonie mobile.
Ce mode de calcul ne prend en compte les promotions, bonus, forfaits et autres réductions commerciales. Prenons un autre angle de calcul moins optimiste, le fameux ARPU (Average Revenue Per User) qui est le chiffre d’affaires mensuel moyen réalisé par l’opérateur avec un client. Au Sénégal, il était de 3559 F CFA en 2011 et de 2784 F CFA en 2014 (selon le rapport 2014 de la SONATEL, en baisse constante il est vrai). Si on le multiplie par le nombre d’abonnés, soit 14.908.119, le revenu mensuel pour les trois opérateurs au Sénégal serait de 41.504.203.29 F CFA.
Sur les deux modes de calcul, les revenus sont quand même substantiels et situent entre les hypothèses basses et hautes ci-dessus, tout en sachant que ces chiffres sont toujours discutés au vu des enjeux financiers énormes.
Même s’il est vrai que le marché du mobile arrive peu à peu à saturation avec un taux de pénétration de 110,36%, le marché de l’Internet est naissant et offre des perspectives alléchantes.
Selon le rapport annuel de la SONATEL en 2014, le groupe SONATEL a réalisé un chiffre d’affaires de 816 milliards de F CFA dont 425 milliards par sa filiale sénégalaise, soit 52%. Le résultat net (ou bénéfice) au Sénégal est de 173.665.631.924 F CFA.
Tout cela pour dire que les opérateurs de télécommunications ont un business rentable au Sénégal. Ce n’est pas sortir 30 milliards pour une entreprise qui gagne 173 milliards qui est difficile.
Ainsi la réponse à la question : « est ce que les opérateurs ne peuvent pas ou ne veulent pas acheter la licence 4G au prix minimum de 30 milliards ? » peut paraître évidente : clairement, à mon avis, les opérateurs ne veulent pas. A moins que les conditions du cahier de charges ne leur conviennent pas.
Pourquoi au Sénégal l’appel d’offres pour la 4G a été un échec alors que deux jours avant l’arrivée de l’échéance, le 15/01/16, les opérateurs d’un pays voisin de l’UEMOA (la côte d’ivoire) sont passés à la caisse pour payer une avance sur la somme de 100 milliards que chaque operateur doit payer pour la licence 4G. J’ai vu les échanges entre l’ARTP et le SONATEL au sujet du Maroc. A mon avis, l’exemple de la Côte d’Ivoire me parait plus approprié. Le Cameroun aussi pourrait être un bon exemple.
Si les opérateurs qui cherchent à faire du bénéfice ne veulent pas c’est que sûrement l’affaire n’est pas rentable pour eux. En effet, pourquoi bâtir de nouvelles autoroutes s’il n’y a pas de bolides qui doivent y rouler? Eh oui, l’écosystème de l’économie numérique au Sénégal est encore immature: les jeunes créateurs ne développent pas assez d’applications innovantes consommatrices de bandes passantes, il n’y a pas de projets gouvernementaux d’envergure sur la télé-médecine, la télé-éducation ou l’offshoring…. Bref il n’y a pas de trafic qui justifierait de nouveaux investissements sur la 4G alors que la 3G supporte parfaitement le trafic existant – ce qui n’est pas le cas de la Cote d’Ivoire qui est en plein essor dans le domaine de l’économie numérique.
Tous les analystes sont unanimes pour dire que l’avenir du secteur de l’économie numérique se jouera sur le « Haut débit Mobile » comme la 4G. Les opérateurs ne se permettraient pas de rater ce virage. De plus il faudrait qu’ils tiennent compte du fait que l’existence d’une infrastructure 4G impulserait la création de services adaptés. Se livrent-ils alors à un jeu de dupes avec l’Etat ? That is the question…
En octroyant une licence de télécommunications à un privé, l’Etat délègue une partie de sa souveraineté. Si cette délégation ne marche pas comme l’aurait souhaité le délégataire, l’Etat pourrait, si le secteur revêt une importance stratégique pour la conduite de sa politique, prendre les choses en main en ne violant toutefois pas le principe de la privatisation et le fait que « L’Etat ne peux pas être juge et partie ». Tout est une question de vision et d’organisation.
En 2014, dans le cadre du projet de passage de la télévision analogique à la télévision numérique, l’Etat a envisagé un moment d’impulser la naissance d’un opérateur d’infrastructures 4G qui vendrait ses services non pas au grand public mais aux opérateurs pour ne pas concurrencer ces derniers. Cette initiative a été frontalement combattue par les opérateurs. Pourtant elle avait l’avantage de transformer leur CAPEX (investissement) en OPEX (fonctionnement). Que veut-on donc ?
L’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) (que je connais bien 🙂 a développé pour le compte de l’Etat un impressionnant réseau national en fibre optique dont la réalisation a été accéléré depuis l’avènement du Président de la République Macky Sall. En effet l’ADIE avait bâti de 2004 à 2012, 500 kms de fibre optique (phase 1). Avec la phase 2 que j’ai conduite en 2013, 1000 nouveaux kms ont été faits et avec la phase 3 qui vient de démarrer 3000 kms seront réalisés d’ici deux ans dans le cadre du projet « large bande » lancé en marge du projet de passage à la télévision numérique. Ainsi l’ADIE disposera de 4500 kms de fibre optique (dont 4000 réalisés sous le régime de Macky Sall). Pourquoi tout cet investissement ? Il est temps d’arrêter les investissements et de rentabiliser ce qui existe et la 4G est une voie royale. Les deux éléments fondamentaux d’une infrastructure 4G sont le backbone en fibre optique et la bande de fréquences tirée du fameux dividende numérique.
Le gouvernement sénégalais peut s’inspirer du gouvernement rwandais qui a décidé en 2014 de couvrir en 3 ans 95% de sa population en services Internet très haut débit 4G dans le but de « créer des emplois, soutenir le progrès social et propulser la croissance économique ».
Si ce n’est pas cette solution d’opérateur d’infrastructure, alors pourquoi pas carrément un 4e opérateur de télécommunications ?
Les bribes de connaissance que j’ai en économie indiquent clairement que la fixation des prix dépend de la fameuse loi de l’offre et de la demande. Le prix de la licence 4G (offre de l’Etat) doit se fixer de lui-même par rapport à l’intérêt que les opérateurs lui portent (demande des opérateurs). Cet intérêt étant évidemment basé sur celui que les consommateurs – qui paient la facture in fine – portent sur l’offre de services 4G. Et les lois du marché doivent s’appliquer. Etant entendu que l’intérêt pour les opérateurs est purement financier (et non patriotique comme le voudraient certains) car le « capital étranger » est venu au Sénégal pour se faire de l’argent et le rapatrier chez lui, n’en déplaise à notre PIB.
Toute cette alchimie qui préserve les intérêts tripartites de l’Etat, des Opérateurs de Télécommunications et surtout des Citoyens doit se faire sur la base d’une régulation forte, mais pas avec la force, une savante préservation des intérêts de chaque partie. Tout est une question de dialogue.
Et tout ceci devra être encadré par une bonne stratégie nationale sur l’économie numérique qui devra être définie, validée et portée par nos plus hautes autorités.
Le Sénégal a toujours été leader dans le domaine des télécommunications en Afrique. Personne, pour quelque intérêt que ce soit, n’a le droit de participer à l’inversion de cette tendance. Les générations futures ne nous le pardonneraient pas ./.
Khassoum WONE
Acteur du secteur de l’Economie numérique
Ancien Directeur Général de l’ADIE
khassoum.wone@live.fr
Un full MVNO sur le support réseau de Télécom Italia. Ringo mobile est le nouvel opérateur de téléphonie en Italie principalement dédié à une clientèle ethnique. Sa technologie et son originalité s’imposent devant les opérateurs historiques.
3.7% de parts de marché en cinq mois d’activité c’est le record de Ringomobile entre septembre 2015 et janvier 2016. Pour les opérateurs de télécommunications en Europe, le secteur de la téléphonie mobile est un marché juteux et prospère, dont la sève nourricière demeure les étrangers.
Ringo Mobile le tout nouvel opérateur ethnique déploie son réseau en Italie avec une couverture capillaire du territoire et une présence physique de 9 agences dans les 9 régions italiennes les plus importantes, 500 points de vente direct.
Maitrisant parfaitement le marché ethnique l’opérateur n’a pas lésiné sur les moyens pour la distribution, un point marketing indispensable pour un service commercial qui vise une communauté aussi mobile que la diaspora. Ringo dispose de son propre réseau de recharge de crédit et de recharge en ligne, il est aussi présent par convention sur les réseaux « Sisal », « PuntoPay » et « lautomatica » composés de plus de 70000 points de vente avec une présence dans les grands espaces et les supermarchés comme Mediaworld, Unieuro, Euronics. A partir d’un système de distribution spécialisée de son site internet, la carte SIM Ringo mobile est délivrée directement au client sur commande.
Entre autres innovations, le lancement de son application qui permet aux usagers de la téléphonie d’appeler partout au monde en utilisant la voix sur IP et l’activation du service de transfert de crédit qui permettra aux clients d’offrir à la proche du crédit téléphonique international de Ringo vers d’autres opérateurs internationaux.
A ce jour, Ringo compte 26000 clients dont 4800 sénégalais avec un service client dédié à la communauté sénégalaise, une discrimination positive grâce à la coopération d’une télévision privée sénégalaise qui permet à Ringo d’être mieux compris en alignant la téléphonie aux multimédias.
Une ligne de distributions et de revendeurs composée de 65 points de vente exclusivement entre les mains de sénégalais et des associations sénégalaises d’Italie.
Suffisant pour le cadet des opérateurs italiens de mener une mission de prospection à Dakar pour mieux fidéliser ses clients sénégalais.
Les ressortissants sénégalais d’Italie comptent beaucoup pour l’opérateur. La mission au Sénégal dirigée par Ramy Magdy Berbesh directeur exécutif de Ringo devrait inspirer les autorités sénégalaises et africaines sur la puissance financière et économique de la diaspora. Les émigrés sénégalais sont de potentiels clients qui dépensent en téléphonie en moyenne 860000 euros par mois.
Le Sénégal étant une porte de l’Afrique selon le directeur Ramy Magdy Berbesh, « la coopération de la communauté sénégalaise d’Italie lui a permis de venir au Sénégal pour constater la réalité du terrain, comprendre la technologie appliquée par les opérateurs locaux pour mieux proposer des services aux émigrés d’origine sénégalaise. Nous lançons dans quelques jours notre offre RingoAfrica personnalisée selon les pays et les communautés. Les sénégalais avec qui nous venons de boucler une phase test d’un service de qualité, nous encouragent à mieux réfléchir sur de nouveaux produits qui leur sont destinés. RingoAfrica sera très bientôt disponible partant de la destination Sénégal puis des autres pays d’Afrique.
Filiale du Groupe ICS, Ringo mobile installe ses quartiers au cœur de Milan et projette de démarrer dans les plus brefs délais ses activités dans les pays de forts taux d’émigrés africains notamment la France, la Grèce et l’Espagne.
Les prochains pays africains à visiter par la direction générale de Ringo sont le Burkina-Faso, le Cameroun et le Mali compte tenu de la présence importante de leurs communautés respectives en Italie.
Spécialiste du cyber-droit, le secrétaire général adjoint du gouvernement, Pape Assane Touré, aborde avec « le Soleil » les questions liées à la cybercriminalité à l’issue de la huitième édition du Forum international de la cybersécurité (FIC 2016). Il annonce notamment la création dans les meilleurs délais d’un centre national de lutte contre la cybercriminalité au Sénégal.
Le Forum international de la cyber-sécurité (FIC 2016) vient de fermer ses portes à Lille. Quels sont les enseignements majeurs qu’on peut tirer de cet évènement ?
Il faut dire d’emblée que le Fic est une plateforme qui regroupe tous les acteurs qui s’intéressent à la cybersécurité, par ricochet à la cybercriminalité. Il s’agit d’un phénomène complexe qui préoccupe tous les Etats du monde. Cette problématique intéresse principalement les pays développés, mais de plus en plus les pays en développement comme le Sénégal ont senti la nécessité de s’impliquer dans la croisade internationale contre la cybecriminalité. Cette question constitue une sérieuse menace pour la sécurité des informations et le développement.
Ce qui a été retenu à Lille, c’est qu’il est nécessaire pour les Etats de disposer d’un cadre juridique. Le Sénégal est bien doté à ce niveau parce que depuis 2008, on a adopté une loi sur la cybercriminalité qui date du 24 janvier 2008, une loi sur la protection des données à caractère personnel, une loi sur les droits d’auteur et les droits voisins ainsi que leurs décrets d’application. Au-delà des aspects juridiques, il y a des aspects opérationnels qu’il faut privilégier en matière de renforcement des capacités des acteurs. Il s’agit principalement des magistrats, des officiers de police judiciaire, des acteurs du monde économique, bref la sensibilisation des populations. L’autre recommandation majeure du Fic, c’est la nécessité, pour chaque Etat, de disposer d’un document de stratégie pour la lutte contre la cybercriminalité.
Notre pays est-il déjà doté d’un tel document ?
Le Sénégal n’a pas encore un document de stratégie fondé sur une vision claire et des axes stratégiques bien maîtrisés. C’est la raison pour laquelle ce forum a été l’occasion de relever ce manquement et de faire en sorte que notre pays puisse disposer de ce document de stratégie, un outil extrêmement important dans la lutte contre la cybercriminalité. Pourtant le Sénégal assume son leadership en Afrique concernant la cybersécurité parce que dès 2008, nous avons senti la nécessité de mettre en place un cadre juridique intégral qui concerne tous les secteurs.
Sur le plan judiciaire, les magistrats ont commencé à mettre en œuvre ce dispositif sur le terrain. La police nationale est dotée d’une brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité.
La gendarmerie est en train de mettre en place un laboratoire d’investigations pour contrecarrer ce phénomène. La commission des données à caractère personnel est fonctionnelle depuis trois ans. Son rôle, c’est de protéger la vie privée des Sénégalais dans le cyberespace.
Au-delà de ce cadre juridique, il nous manque un dispositif opératoire. De ce point de vue, il y a une bonne nouvelle car le président de la République vient de donner des instructions au Premier ministre pour l’introduction dans le circuit d’un texte portant création d’un centre national de lutte contre la cybercriminalité. Ce centre ne sera pas une structure d’investigations comme la brigade spéciale policière. Ce sera une structure de renseignement, de veille et de prospective qui sera chargée de sensibiliser les populations et de former les acteurs. Ce centre national servira aussi de plateforme de coordination des activités liées à la cybersécurité au Sénégal. En France, il existe déjà une structure pareille qui s’appelle Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi). C’est le point de contact de la France sur toutes les questions qui tournent autour de cette problématique. Le centre qui sera créé au Sénégal sera le pendant de l’Anssi. A partir de ce moment, la communauté internationale aura plus confiance en nous. Cela nous permettra d’être plus visible et de disposer d’instruments plus efficaces pour lutter contre cette menace sur la sécurité des réseaux et le développement de la société de l’information.
Avez-vous évalué l’impact de la cybercriminalité sur notre économie ?
Quand on parle de cybercriminalité, on pense d’abord à un hacker qui perce un ordinateur. Mais aujourd’hui, la cybercriminalité a des impacts économiques graves dans nos sociétés. Ce sont des milliards de francs qui sont en jeu et qui sont perdus par les Etats et les entreprises. C’est donc une forme de criminalité qui préoccupe grandement aujourd’hui et qui est un véritable fléau. Au-delà des enjeux sécuritaires, il y a des enjeux purement économiques et financiers qui se posent et qui doivent être pris en compte. Malheureusement dans les Etats africains, il manque quelquefois cette prise de conscience. Heureusement le Sénégal est en train de poser des actes majeurs. Notre pays va abriter les journées ouest-africaines de la cybersécurité « Security Days » en mi-février.
Quelle est l’importance d’un tel évènement ?
Il s’agit de la troisième édition des journées de la cybersécurité organisées à Dakar. Ce salon représente l’évènement phare en Afrique de l’Ouest. La spécificité de cette édition, c’est qu’elle sera une plateforme qui va réunir des experts venant de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ils vont tirer profit de l’expérience sénégalaise en la matière. Ce sera l’occasion de rappeler la nécessité d’une prise de conscience des enjeux de la cybersécurité. On va aussi poser les jalons d’une stratégie globale de lutte contre la cybercriminalité.
Les questions de cyber-sécurité ne sont pas un mythe, c’est une réalité ; ce n’est pas un luxe des pays développés. Toutes les typologies de cybermenaces identifiées dans les pays développées se retrouvent dans nos pays. Dès lors qu’on est connecté à la société de l’’information, on devient cyber-vulnérable. On doit prendre conscience de cela.
Mamadou Lamine Diatta
Source : Le Soleil
Au-delà de la brouille entre l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) et les opérateurs de téléphonie, les nombreuses brouilles notées dans le secteur méritent une autre lecture. Le fait que l’Etat tienne à tirer le maximum de profit de la 4G face à l’entêtement des sociétés de téléphonie, semble ouvrir la porte à un 4e opérateur.
«En ce jour, l’Etat prend acte de la non-participation collective et coordonnée des opérateurs. Conformément à la procédure, l’Etat se réserve le droit de prendre les mesures appropriées suite aux manquements constatés… L’ARTP va relancer dans les prochains jours, la procédure d’attribution des licences 4G. Conformément aux spécifications déjà notées dans l’appel à candidatures fermé aux 3 opérateurs déjà présents, le futur appel à candidatures sera ouvert à de nouveaux entrants, opérateurs internationaux de télécommunications, intéressés par le développement de la téléphonie et de l’Internet mobile au Sénégal… ». Ces quelques extraits du Communiqué de presse de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) suite à la non-soumission des trois opérateurs de téléphonie à l’appel d’offres pour l’attribution de la 4G, remet à jour une vieille interrogation. C’est l’arrivée probable d’un quatrième opérateur de téléphonie sur le marché sénégalais.
Le torchon brûle déjà entre l’Etat et l’opérateur historique
Jusque là en odeur de sainteté, l’Etat du Sénégal et les opérateurs de téléphonie ne devraient pas vivre des lendemains tranquilles. Et les différentes réactions suscitées par la non-participation des trois opérateurs de téléphonie n’a fait que le confirmer. «L’ARTP a lancé un appel public à candidatures pour l’attribution de licences et de fréquences autorisant l’utilisation des technologies mobiles 4ième Génération en vue de l’exploitation de réseaux publics de télécommunications 4G au Sénégal. La date limite de dépôt était fixée au lundi 18 janvier 2016. Sonatel a décidé de ne pas déposer d’offres compte tenu des conditions qui ne permettent pas de créer de la valeur pour l’entreprise et l’ensemble des parties prenantes au vu du benchmark effectué. A titre d’exemple, au Maroc, 2 des 3 opérateurs ont payé l’équivalent de 30 milliards FCFA alors que ce pays est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal et 3,5 fois plus riche. Sous ce rapport, le prix total des licences 4G au Sénégal serait évalué autour de 14,5 milliards FCFA. De même, en Guinée Bissau, le groupe Sonatel, par le biais de sa filiale Orange Bissau, a pu acquérir les licences 3G et 4G pour un montant de 2 milliards de francs CFA au mois de décembre dernier. Sonatel tient à rappeler que, suite à l’autorisation que l’ARTP avait bien voulu lui donner en 2013, elle a pu dérouler avec succès sur le plan technique, une phase pilote de 14 mois qui s’est terminée le 31 mars 2015 », a déclaré officiellement la Sonatel via un communiqué.
Comme s’il rectifiait la Sonatel, le communiqué de l’ARTP précise que les 30 Milliards de FCFA pour une licence de 20 ans a été élaboré à partir d’un benchmark de plus de 20 Pays dans le monde, tout en tenant compte de la qualité et de la quantité des bandes de fréquences proposées (bandes 800 Mhz, 700 Mhz et 1800 Mhz), de la population, des revenus du marché télécoms au Sénégal et des obligations de la licence en matière de couverture 4G. «L’ARTP rappelle que le marché des télécoms au Sénégal représente plus de 1000 Milliards de FCFA par an, avec des taux de rentabilité (EBITDA) des opérateurs de 20 à 50%. L’ARTP considère ce prix justifié au regard des obligations de la licence, du potentiel de marché de la 4G et des meilleurs standards internationaux », précise l’ARTP.
Haro sur les réfractaires… déjà exclus de la compétition
Le moins que l’on puisse dire dans cette affaire, c’est que ce «boycott » des trois opérateurs a fait beaucoup de bruits, notamment en haut lieu. En effet, en réunion du Conseil des ministres, Macky est monté au créneau pour qualifier la décision d’inadmissible. Pire, il aurait même demandé à ce que les trois opérateurs soient écartés de l’appel d’offres qui sera relancé mais aussi il a exigé des sanctions contre eux.
Une décision hautement saluée par l’Association de défense des intérêts communs des consommateurs (ASDIC). Dans un communiqué, l’association n’y est pas allée par le dos de la cuillère pour fustiger l’attitude des opérateurs. «L’ARTP doit être ferme et intransigeant avec les opérateurs ORANGE-EXPRESSO-TIGO qui par entente veulent interdire aux consommateurs sénégalais les services de la 4ème génération en violation du code des télécommunications et de la loi n°94-63 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique en son paragraphe I : des pratiques anticoncurrentielles collectives. Ces opérateurs avaient l’habitude d’acquérir des licences à moindre coût, et dans leurs cahiers des charges aucunes clauses les obligeant à respecter une couverture parmi les trois existantes. Les trois opérateurs nationaux de manque de patriotisme alors que l’état pour privilégier la préférence nationale avait ouvert une candidature restreinte », ont-ils déclaré non sans appeler à ouvrir le marché à un 4ème opérateur qui saura respecter les besoins des consommateurs.
Avec la tournure des évènements, s’achemine-t-on vers l’arrivée d’un quatrième opérateur ? S’il est prématuré d’y répondre, les choses semblent se dessiner dans le sens de l’affirmative. Selon l’ARTP, dans les prochains jours, la procédure d’attribution des licences 4G va être relancée. «Conformément aux spécifications déjà notées dans l’appel à candidatures fermé aux 3 opérateurs déjà présents, le futur appel à candidatures sera ouvert à de nouveaux entrants, opérateurs internationaux de télécommunications, intéressés par le développement de la téléphonie et de l’Internet mobile au Sénégal », indique le communiqué.
La 4G un gâteau si convoité
Pourquoi la 4G suscite autant d’appétits ? Nous avons d’abord essayé de chercher ailleurs où elle est déjà opérationnelle. En France aussi, on ne déroge pas à la règle, les acteurs de la téléphonie se livrent une guerre sans nom, afin de se faire une place au sommet. La 4G est comme son nom l’indique la 4ème génération des standards de la téléphonie mobile. Elle succède à la 2G et à la 3G. Utiliser la 4G pour surfer sur le Web depuis son téléphone portable (ou sa tablette) permet, en théorie, de bénéficier d’un débit cinq fois supérieur à celui proposé actuellement par la 3G+. En résumé, tout ce que vous pouvez faire chez vous avec l’ADSL, vous pourrez le faire avec la 4G en vadrouille sur votre mobile. De quoi satisfaire les amateurs de vidéos HD et de téléchargement, explique-t-on. D’ailleurs, selon le PDG de SFR, Stéphane Roussel, repris par le monde, «c’est comme passer du noir et blanc à la couleur ».
Dans une interview qu’il nous avait accordée, M. Mamadou Baal, Consultant en Audiovisuel, révélait que le dividende numérique constitue un enjeu de taille. Selon M. Baal, il peut valoir très excessivement chère, et peut aussi rapporter très, très gros. «A titre d’exemple, la moitié uniquement du dividende a été vendue en France à +1000 milliards Fcfa, mais uniquement à des sociétés françaises telles que Bouygues, Orange, SFR, Free pour leur permettre de faire de la 4G. Le gouvernement français n’a pas vendu à des sociétés étrangères, car le soubassement de toute l’économie de demain, qui reposera sur les TIC, passera forcément par les infrastructures de internet», disait-il.
La licence de la Sonatel: un enjeu de taille?
S’il y a un opérateur qui occupe une place centrale dans ce débat, c’est bien la Sonatel. Depuis, il est le seul des trois à continuer à s’expliquer. Normal quand on est leader du marché. Mais l’enjeu est encore plus fort. En effet, en 2017, la licence arrivera à terme. Pour ce que Consultant sous le couvert de l’anonymat, le gouvernement du Sénégal devrait impérativement profiter de cette fin de concession pour lever le principal obstacle au développement de l’Economie Numérique avec l’émergence de PME/PMI pourvoyeuses d’emplois et de création de richesses dans les TIC. «Il devrait saisir cette opportunité pour procéder à la nécessaire séparation entre le «Commerce de gros» un quasi- monopole de la Sonatel et le «Commerce de détail» dans lequel cette dernière intervient aussi, en concurrence avec les autres fournisseurs de services dont il n’est pas garanti l’égal accès aux services de gros de la Sonatel et dans des conditions non discriminatoires, par rapport aux propres services de détail de cette dernière. Par ailleurs, il faut souligner que le renouvellement éventuel de cette concession ne peut être considéré comme une licence que l’on accorderait à un nouvel entrant. En tenant compte des résultats de l’exercice 2013 de la Sonatel, le marché sénégalais représente 58% de son chiffre d’affaires, soit 431 milliards Fcfa sur un total de 738 milliards, avec un bénéfice net consolidé de 190 milliards. L’Etat du Sénégal devrait se poser une question simple et naturelle : à quel prix une personne quelconque serait-elle prête à abandonner une affaire aussi juteuse ? Même pour 600 milliards Fcfa, payables sur 8 ans, la personne serait certainement preneuse », nous avait confié notre consultant.
Un quatrième opérateur déjà souhaité ?
Les autorités ont presque lâché le mot, les trois opérateurs vont être exclus du prochain appel d’offres. Une décision salutaire, si l’on en croit Momar Ndao (ASCOSEN). «En décrochant un nouvel opérateur, ce sera tout bénéfique pour le consommateur et pour le Sénégal. La qualité du service sera au rendez-vous, car le nouvel opérateur aura pris toutes les dispositions pour faire fructifier son business, sans avoir à s’accrocher à un service voix devenu archaïque », a clamé le consumériste. Pour rappel, en 2013 déjà, lors d’un conseil des ministres le président Macky Sall avait instruit le gouvernement «de prendre les dispositions pratiques, notamment la préparation d’un cahier des charges, en vue de l’arrivée d’un 4eme opérateur sur le marché de la téléphonie ».
Pour notre consultant, avec la 4G, il faut faire une ingénierie des fréquences dans ces «bandes en or» pour voir la meilleure formule permettant à l’Etat d’en tirer le maximum de profits. «Si j’ai une marchandise à vendre comme les fréquences et dont tout le monde a besoin (opérateurs existants et à venir), je n’aurais aucun état d’âme, je mets les fréquences aux enchères et je les donne à celui qui offre, y compris les éventuels nouveaux opérateurs », clame-t-il.
Youssou Ndour a déjà déclaré sa flamme
«Futurs Médias va se positionner pour la 4ème licence de téléphonie au Sénégal. Nous sommes des Sénégalais. Pourquoi accepter qu’on donne certaines choses aux autres ?». C’est en ces termes que le Ministre Conseiller et non moins PDG du Groupe Futurs Médias Youssou Ndour annonçait dans les colonnes de l’Observateur son intérêt pour une quatrième licence.
Par Oumar Fédior
Source : Magazine RÉUSSIR
La Journée mondiale de la protection des données à caractère personnel est célébrée ce jeudi 28 janvier. A l’occasion, le président de la Commission nationale chargée de la protection des données personnelles a confié que la protection des données personnelles est un impératif de bonne gouvernance. Dr Mouhamadou Lô explique dans cette interview que sans données personnelles, il n’existerait pas de business dans l’économie numérique.
Qu’entend-on par données à caractère personnel ?
Toute information qui permet d’identifier directement ou indirectement une personne physique est considérée comme une donnée à caractère personnel. Il existe deux catégories de données : les données identifiantes, rattachées à l’identité d’une personne (nom, adresse postale ou électronique, filiation, numéros d’immatriculation, empreintes digitales etc.) et les données comportementales collectées via l’historique des navigations web ou mobile, de la géolocalisation, etc. Le véritable enjeu se trouve dans l’interopérabilité de cette masse d’informations sur les individus. C’est pourquoi la question de la protection des données à caractère personnel implique trois approches : du point de vue juridique avec l’obligation pour l’Etat d’assurer l’équilibre entre recherche de profit, sécurité publique et protection de droits et libertés individuelles ; du point de vue des entreprises qui considèrent les informations nominatives comme une valeur stratégique et marchande ; du point de vue des individus dont les données sont des émanations de leur personnalité et de leur vie privée. La principale difficulté, aujourd’hui, pour les autorités de protection comme la Commission nationale de protection des données personnelles (CDP) est de pouvoir identifier les traitements dits sensibles.
Quel est le statut et la mission de la CDP que vous dirigez ?
Instituée par la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la protection des données à caractère personnel, la Commission de protection des données personnelles (CDP) est une autorité administrative indépendante, chargée de veiller à ce que les traitements des données soient mis en œuvre conformément aux formalités préalables. Au titre de ses missions, la CDP est chargée d’informer et de conseiller les acteurs sur leurs droits et obligations, de promouvoir la culture de la transparence lors des traitements portant sur des données nominatives, de protéger contre les abus dans leur utilisation, notamment la manipulation des fichiers du personnel ou des clients, des étudiants et élèves, des abonnés (opérateurs de télécommunication, sociétés de distribution d’eau et électricité, etc.), des patients dans le milieu hospitalier… La CDP reçoit également les plaintes et assure le contrôle de conformité à la législation prévue en la matière.
Pourquoi doit-on protéger ces données personnelles ?
L’existence d’une loi protectrice des données personnelles et d’une autorité de contrôle opérationnelle à l’image de la CDP donne une certaine confiance aux entreprises qui échangent des données et, par conséquent, incite les investisseurs à s’y installer. En effet, le développement d’une économie numérique caractérisée par la circulation des données nécessite au préalable la garantie de la sécurité et de la confidentialité des informations échangées pour favoriser la confiance des individus. Il faut savoir que les données sont une véritable mine d’or. S’il n’y avait pas de données personnelles, il n’existerait pas de business dans l’économie numérique.
Par ailleurs, la protection des données personnelles est un impératif de bonne gouvernance dans la mesure où l’État se soumet également au contrôle de l’autorité de protection pour l’ensemble de ses fichiers, bases et systèmes de traitement.
Du point de vue social, la protection des données personnelles est un moyen d’asseoir la confiance entre, d’une part, l’administration et le citoyen et, d’autre part, le professionnel et le consommateur. A cet effet, l’intérêt pour une personne de voir ses données personnelles protégées, c’est : d’être informé de la collecte des informations le concernant ; autoriser ou refuser certaines utilisations de ses informations personnelles ; pouvoir décider quand et comment de tierces personnes peuvent accéder à des éléments de sa vie privée et de faire sanctionner toute utilisation abusive ou frauduleuse de ses données personnelles. La CDP intervient pour que les données, partie intégrante de la vie privée, soient protégées pour éviter toute immixtion dans l’intimité des personnes.
Depuis la mise en place de la Commission de protection des données personnelles, quelles sont vos principales activités ?
Au cours de ces deux premières années d’existence, la CDP s’est évertuée à vulgariser la législation et à corriger les errements du passé en vue d’endiguer les excès. Elle s’est aussi attachée à trouver l’équilibre nécessaire entre les intérêts des responsables des traitements et la sauvegarde des droits fondamentaux des personnes. Du fait des résultats de sa politiquerigoureuse en matière de collecte et de traitement des données des Sénégalais, la CDP, perçue à ses débuts avec quelques réticences, est désormais un acteur incontournable sur l’échiquier institutionnel national et international. Une réelle prise de conscience de l’importance de la question des données personnelles est en train de s’opérer auprès de beaucoup de responsables de traitement qui ont su retourner à leur profit une « contrainte apparente » avec l’avènement de la CDP en une véritable plus-value pour leur entreprise. En effet, le fait d’être en conformité avec la législation et à jour sur les formalités déclaratives devant la CDP est un gage de responsabilité, de transparence, de sécurité et de confiance envers les personnes dont les données font l’objet d’un traitement.
Cette politique de sensibilisation a permis à la CDP de recevoir et d’examiner 282 dossiers de déclarations de traitement avant de délivrer des récépissés portant, par exemple, sur des systèmes de vidéosurveillance, des bases de données relatives aux ressources humaines, des fichiers des clients ou des abonnées, des prestataires de service etc. En outre, en deux ans d’existence, la Commission a traité 198 demandes d’autorisation portant sur des traitements sensibles, telles que les données biométriques, les données transférées vers un pays tiers, les données de santé. A titre d’exemple, la session plénière a eu à examiner 139 demandes de transfert de données des Sénégalais vers l’étranger. Par ailleurs, la CDP a enregistré également 72 plaintes dont les plus récurrentes sont relatives à l’utilisation excessive de Sms pour prospection commerciale ou incitation aux jeux. Elles mettent en cause notamment les opérateurs de télécommunication, les sociétés de transfert d’argent et les fournisseurs de services à valeur ajoutée… La liste est longue. Le traitement de ces dossiers a conduit, dans certains cas, à des sanctions de la CDP à l’endroit des mis en cause. Par ailleurs, toujours dans le registre des activités réalisées, la Commission a traité plusieurs demandes d’avis émanant de particuliers, du secteur public et du secteur privé.
Sur le plan international, l’activité de la CDP a été marquée par l’accréditation de la Commission par le comité exécutif de la Conférence internationale des commissaires chargés de la protection des données et de la vie privée. Enfin, la CDP a organisé, à Dakar, le premier Forum africain sur la protection des données personnelles avec à la clé la désignation de notre jeune Commission comme autorité coordinatrice de ce nouveau réseau.
La CDP a-t-elle des pouvoirs dissuasifs pour faire respecter ses décisions ?
La loi prévoit des sanctions très sévères en cas de manquements. Des sanctions administratives ont été prononcées par la Session plénière, qui est l’organe délibérant de la Commission. Les sanctions peuvent aller du retrait de l’autorisation de travail accordée à l’interdiction de continuer ou de mettre en place le traitement. La loi prévoit également une amende comprise entre un million et cent millions de FCfa. La CDP peut aussi transférer le dossier au procureur de la République en vue de sanctionner pénalement le coupable.
Est-ce que le citoyen lambda connaît l’existence de la CDP, pour la saisir et faire respecter son droit à la protection ?
Après deux ans d’existence, nous pouvons dire que dans l’ensemble, les Sénégalais commencent à se familiariser avec notre institution. En effet, nous recevons tous les jours des plaignants lésés dans le traitement de leurs données personnelles. Le citoyen sénégalais a la possibilité de formuler des signalements, de porter plainte ou juste de poser des questions via notre site Internet (www.cdp.sn) ou en se rendant dans nos locaux. Le nombre de citoyens faisant appel à la CDP a connu une progression au fur et à mesure de la médiatisation des activités de la Commission.
Le Sénégal est-il assez doté d’un cadre normatif pour réguler l’usage et le développement des Tic ?
Avec la mise en place des lois (de la Losi), le Sénégal a affirmé son ambition d’être au diapason de la société numérique. Des rencontres initiées depuis les années 2005 ont permis d’en connaître un peu plus sur l’environnement, les acteurs, les méthodes, les moyens et les normes. Ceci a permis de mettre en exergue les forces, les faiblesses et les lacunes de l’environnement juridique et du cadre institutionnel de la société sénégalaise de l’information. Aujourd’hui, le cadre normatif de la société sénégalaise de l’information s’est matérialisé par l’existence de plusieurs textes législatifs et réglementaires. Cette volonté politique a été prônée par les plus hautes autorités notamment le président de la République, S.E Monsieur Macky Sall, qui a même demandé, lors d’un Conseil des ministres en 2015, d’assurer une plus grande sécurité des systèmes d’informations et des bases de données de l’État, tout en veillant à instaurer, au sein des institutions, une véritable culture de la protection des informations. Toutefois, il convient d’actualiser tout ce dispositif en vue de faciliter la mise en place d’un écosystème propice au développement d’une véritable économie numérique dans notre pays.
Propos recueillis par Ousmane Diouf
Source : Le Soleil
Désormais, il suffit d’un téléphone portable et d’une connexion pour faire des vidéos et les partager sur Internet. Au Sénégal, les jeunes se sont emparés du phénomène et tentent de faire le buzz. Les spécialistes le prédisent, il y aura bientôt des stars dans ce domaine.
Imaginez un superman africain, prêt à débarrasser le monde des méchants. Il s’appelle Sandale Man et ses aventures sont à découvrir en vidéo sur YouTube. Derrière ce court-métrage plein de suspens et d’humour, il y a un étudiant de 19 ans en infographie à Dakar, Charles Koné, membre d’un collectif de vidéastes amateurs regroupés au sein d’une chaîne YouTube. Avec une caméra Go Pro et une paire de sandales achetée à la boutique du coin, il a eu envie de se faire plaisir avec les moyens du bord. C’est plutôt réussi !
Faire le buzz, devenir une petite star de YouTube et acquérir un notorieté locale, voire nationale : c’est le rêve de ceux qui s’y essaient. Mouhamadou Ndiaye, alias Dudu fait des vidéos, est surnommé le Norman Youtubeur sénégalais, du nom du jeune Français devenu célèbre grâce à ses vidéos et sa chaîne YouTube qui dépassent désormais les 7 millions d’abonnés. Et s’il n’en est pas encore aux millions d’abonnés, Dudu voit loin et espère très vite monter un collectif de YouTubeurs et monter sur scène.
YouTube, un espace de création très apprécié des jeunes Sénégalais
Véritable espace de création, la plateforme vidéo qui occupe 20 % de la bande passante au Sénégal est très appréciée des jeunes qui s’en saisissent pour produire du contenu. Grâce aux smartphones, faire des vidéos est devenu un jeu d’enfants. Basile Niane, spécialiste des nouveaux médias en Afrique est aussi un célèbre Youtubeur. Il a commencé en créant un blog et est aujourd’hui administrateur de la plateforme blog Seneweb. Il croit en l’avenir de cette plateforme de partage de vidéos qu’est YouTube et voit là une bonne manière de gagner de l’argent pour les jeunes Africains.
L’accès à Internet via les mobiles s’est largement démocratisé au Sénégal. Les jeunes goûtent ainsi au plaisir de prendre la parole et à la très grande liberté offerte par les réseaux sociaux. 70 % des internautes africains se connectent par leur téléphone portable. Pas étonnant que YouTube y voie une formidable promesse de croissance. Heather Thompson Rivera, responsable des partenariats chez YouTube a fait savoir lors du AfricaCom 2015 que la plateforme de contenus vidéos allait s’adapter aux difficultés liées aux mauvaises qualités du débit en proposant le visionnage des vidéos hors connexion. Pour le moment, seuls le Nigeria, le Kenya et le Ghana sont concernés.
Par Charlotte Idrac Patricia Blettery Frédéric Charpentier
RFI
La cérémonie d’ouverture du Hackathon Panafricain s’est tenu ce Samedi 30 janvier à Dakar sous le thème : « Réinventons ensemble l’expérience client en agence ». Ce concours externe est dédié à l’ensemble des développeurs pour leurs permettre de se réunir et faire de la programmation en informatique collaborative, sur plusieurs jours.
12 équipes constituées de 2 à 5 candidats venues de différents pays africains sont en compétitions. Les activités de ce 30 et 31 janvier sont consacrées aux Bootcamps pour une bonne préparation du Hackathon. D’après la Societe Générale, ils sont obligatoires pour cerner la thématique, le contexte et l’environnement. Cette étape servira de phase de sélection finale des équipes qui participeront au Hackathon selon critères les suivants :
Pour la Société Générale, au delà du concours le Hackathon est un échange qui commence aujourd’hui entre la Société Générale et le monde des startups africaines. L’idée est de les entrainer dans la réflexion et voir comment ensemble créer de la valeur et réinventer la Banque.
On ne parle que de 4G au Sénégal, pomme de la discorde dans plusieurs pays, le prétendu blocage doit être dépassé afin d’aller au plus vite vers cette nouvelle génération qui comporte des enjeux pour tous les secteurs, publics comme privés.
La 4G c’est quoi?
En télécommunications, la 4G est la quatrième génération des standards pour la téléphonie mobile. Succédant à la 2G et la 3G, elle permet le « très haut débit mobile », c’est-à-dire des transmissions de données à des débits théoriques supérieurs à 100 Mbit/s, voire supérieurs à 1 Gbit/s. (Source Wikipedia).
Elle aurait (la 4G) beaucoup d’avantages car « elle permet d’accéder à Internet à partir d’un Smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur portable avec des débits et un confort en général supérieurs à ceux de l’ADSL et qui peuvent se rapprocher de ceux de la fibre optique, le très haut débit fixe ».
La 4G rend possible des téléchargements plus rapides, une navigation Internet plus fluide et avec moins d’attente, de nouveaux services tels que la vidéo haute définition, la vidéo à la demande, la musique en streaming ou des jeux en réseau avec des temps de réponse plus courts qu’aujourd’hui (pour avoir testé personnellement la 4G avec les operateurs).
Licence 4G: cagnotte de la discorde dans plusieurs pays
En Cote d’ivoire
Le prix de la licence 4G inclut dans un package globale appelé licence globale a été jugé exorbitant par les operateurs présents sur le sol ivoirien. Ces derniers malgré l’acquisition de ce bijou avouent continuer la négociation pour une diminution du prix de cette offre de licence globale cotée à 100 milliards. Ainsi un article publie sur le site jeuneafrique.com révèle que “Les autorités ivoiriennes ont fixé le coût de la nouvelle licence globale à 100 milliards de F CFA. Avant Maroc Telecom, Orange et MTN, leaders du marché, avaient déboursé mi-décembre 2015 une « première tranche » de 50 milliards de F CFA et de 75 milliards de F CFA respectivement, de façon à pouvoir offrir dès cette année la technologie 4G. Ces opérateurs ont toutefois indiqué leur volonté de poursuivre les négociations avec l’État, pour obtenir une baisse éventuelle du coût de la licence.”
Au Cameroun
Si le coût exorbitant de la licence a découragé certains operateurs en cote d’ivoire comme l’operateur marocain Wana, le français Yoomee et l’operateur vietnamien Viettel il faut signaler que c’est une situation pareille qui s’est produite au Cameroun.
En effet, au Cameroun le marché est comparable à celui de la Côte d’Ivoire par l’importance de sa population. Le coût officiel des licences avait été fixé à 75 milliards de F CFA, mais ce prix a été négocié en bilatéral pour moins de 50 milliards de F CFA par opérateur.
Tout ceci montre que le Sénégal n’est pas un cas isolé en ce qui concerne les différents blocages liés à l’attribution de la 4G.
La nécessite d’un benchmark dans toute attribution de Licence télécom
Un benchmark consiste à aller voir ou reprendre une pratique généralement. Par ailleurs quand on parle de benchmark il ne s’agit pas simplement de reprendre une pratique mais de reprendre la meilleure pratique afin de bâtir un modèle qui à son tour va inspirer d’autres.
Le Modèle Marocain
Le modèle marocain est peut-être pertinent mais est loin d’être parfait si on veut s’aligner sur les prix de la licence au Maroc sans prendre en compte les différences majeures entre les deux pays se situant au niveau de la taille de la population, du pouvoir d’achat, du parc commercial et de la taille du marché sans parler de l’ARPU sur lequel je reviendrai. A noter que ce pays a un taux d’équipement mobile (Smartphone) supérieur à 38%, soit + 9 millions de terminaux et est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal et 3,5 fois plus riche (argument d’un des operateurs qui a été vérifié par le site africacheck au Sénégal).
Le Modèle ivoirien
De même que le modèle marocain, le modèle ivoirien est peut comparable a celui du Sénégal pour deux raisons essentiellement : taille de la population et parc commercial (21,8 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour une population de plus +20 millions d’habitants). Et concernant le cas ivoirien contrairement aux informations qui circulent le cout de 100 milliards de Fcfa concerne le versement pour la licence 4G et le versement du montant pour la reconduction de la licence d’exploitation.
ARPU, l’indicateur télécom à l’origine du blocage : la nécessité pour l’état et les operateurs de s’accorder sur les indicateurs
L’ARPU ou Average Revenue Per User est un indicateur qui mesure le revenu moyen par abonné et par mois. Depuis plus de vingt ans, les opérateurs mobiles et acteurs télécoms ont privilégié l’ARPU comme indicateur stratégique. Il faut cependant faire quelques précisions avec l’avènement de la Data.
Avant internet, avec une carte SIM par utilisateur et seulement deux types de services: la voix et les SMS, cet indicateur avait pleinement du sens. La prolifération des services internet et des forfaits Data ont permis de partitionner ce revenu sous deux formes avec l’ARPU voix et l’ARPU data.
Et il faut y ajouter que quand un utilisateur a plusieurs cartes sim, son arpu est divisé par deux ou trois selon le nombre de cartes sim. Les opérateurs et les acteurs se doivent alors de remettre en question l’approche unique par l’ARPU.
En l’espèce et à l’origine du conflit, le régulateur sénégalais ne semble pas préciser quel arpu est pris en compte comme indicateur “unique”.
Si toutefois l’arpu reste un indicateur pertinent qui mesure le revenu par client il faut dire que le revenu n’est pas la marge. L’indicateur lié à la marge est l’AMPU (M comme Margin). Dans un secteur des télécoms en pleine croissance, le seul critère revenu ne semble pas suffire car la marge a aussi du sens. Ce qui poussent certains spécialistes à soutenir que « l’ARPU doit être ainsi épaulé par un ensemble d’indicateurs ou KPI pour permettre de mieux appréhender la performance d’un opérateur et les enjeux du marché.
L’arpu, l’ampu, le pouvoir d’achat du consommateur, le parc commercial, le taux d’équipements en terminaux compatibles…. et la taille du marché doivent être combinés dans le cadre de la fixation du prix (juste et accepté par les autres parties) dans le cadre de l’attribution de la licence en télécom comme dans toute démarche marketing de fixation de prix sur un marché donné.
L’état, les operateurs et les organisations professionnelles comme Optic doivent s’asseoir et s’entendre sur les indicateurs à prendre en compte dans cette opération G2B (Govnement to business) de fixation de prix de la licence 4G.
Les principaux belligérants ; Etat et operateurs demeurent des partenaires et collaborateurs historiques. Le passage à la 4G est un enjeu capital pour les internautes, les entreprises et est un tournant majeur pour booster définitivement l’économie numérique. Ce qui permettra de renforcer sensiblement la contribution des tics dans la croissance du PIB.
Aboubacar Sadikh Ndiaye
Expert Web 2.0
omega.intell@gmail.com