Dans le cadre du lancement de son premier Hackathon panafricain à Dakar qui a pour thème « Réinventons ensemble l’expérience client en agence », la Société Générale a prévu d’organiser l’évènement les 6, 7 février prochains à Dakar.

Le Hackathon panafricain est un événement qui permettra aux développeurs de se réunir pour faire de la programmation en informatique collaborative, sur plusieurs jours.

Ce concours est ouvert à l’ensemble des développeurs et des startups de la région Afrique subsaharienne. Les candidats peuvent s’inscrire directement en ligne jusqu’au 20 janvier 2016 à minuit par équipes constituées de 2 à 4 participants.

Le jury de la compétition est composé de dirigeants de la société générale qui se réunira le 10 février 2016. Trois groupes seront choisis dont le 1er aura une somme de 8 000 euros (5 247 656 F CFA), le 2ème 4 000 euros (2 623 828 F CFA), et le 3ème prix 2 000 euros (1 311 914 F CFA), en outre, le jury pourra décider d’accompagner les projets présentés par certains candidats.

« Nous nous réjouissons à l’idée d’organiser ce challenge qui représente pour nous une opportunité de faire émerger de nouvelles idées qui pourront, au cas échéant, être développées dans l’ensemble de nos filiales en Afrique subsaharienne » indique le responsable Afrique pour la société générale, Alexandre Maymat.

En Afrique le groupe Société Générale accompagne les économies locales et sert près de 3,3 millions de clients dont 150 000 entreprises indique le communiqué. Il est aussi présent dans 18 pays africains, et possède un positionnement unique dans la région.

La tension entre OTT et opérateurs de télécoms ira en s’aggravant. Ces derniers initient une nouvelle phase technologique par laquelle ils atteindront davantage de clients et génèreront plus de trafic

Devons-nous payer pour viber, skype et autres ? C’est l’impression que nous avons eu à la lecture d’un article paru dans le Quotidien du dimanche 27 décembre sous le titre : «L’ARTP étudie les moyens d’encadrer le réseau». L’article rapportait que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) avait été saisie de «plaintes récurrentes de la part des opérateurs de téléphonie du Sénégal par rapport aux pertes sur leurs chiffres d’affaire» que leur cause l’utilisation de ces applications dites Over The TOP (OTT), Viber, Skype, WhatsApp et autres, sans parler des pertes de recettes fiscales pour l’Etat.

L’article se faisait aussi l’écho des griefs de la SONATEL à l’égard de ces OTT qui «génèrent des revenus considérables de plusieurs centaines de milliards en s’appuyant sur nos infrastructures, sans contrepartie pour les opérateurs détenteurs de licence et les Etats». Et de citer ce responsable évoquant le cas de ces «pays du Moyen Orient qui ont pris des mesures d’interdiction. Ils ont interdit la voix par exemple : on peut échanger des SMS mais on ne peut pas s’appeler parce que ce sont aussi des questions de sécurité».

On comprend dès lors l’émoi qui s’est saisi des Sénégalais pour qui Viber, Skype, WhatsApp, YouTube et autres applications de ce type sont devenues des moyens de communication quotidiens avec leurs familles à travers le monde et des outils indispensables pour la conduite de leurs commerces ou encore des supports de développement d’activités numériques.

Heureusement que l’ARTP publiait dès le 28 décembre une mise au point sous la signature de son directeur général précisant que l’autorité de régulation «n’est nullement dans les dispositions de demander le blocage d’une quelconque application au Sénégal». Indiquant seulement «qu’en tant que garant de l’équilibre du secteur des Télécommunications et des Postes et à l’instar de certaines organisations internationales, elle a initié une réflexion afin d’évaluer l’impact technique et socioéconomique de ces OTT au Sénégal».

Dont acte. «Cette mise au point va dans le bon sens, nous confirme cet expert sénégalais que nous avons consulté. Il convient effectivement de s’accorder sur le fait qu’on ne peut pas demander aux Sénégalais de payer pour avoir accès à Skype, Viber, WhatsApp, etc.. Parce qu’ils payent déjà aux opérateurs un tarif, bien supérieur à celui qui a cours en Europe par exemple pour avoir accès à l’Internet. C’est comme si on vous demandait de payer un supplément sur une autoroute à péage pour chaque passager transporté dans votre voiture.»

En outre, l’expert nous a fait observer que l’avènement de ces OTT va dans le sens du développement normal de l’Internet et des Tic qui proposent sans cesse de nouvelles technologies et applications qui rendent obsolètes d’autres. Il dit : «Ces opérateurs de téléphonie mobile ont mis fin à l’ère des cybercafé et des télécentres qui ont connu à une époque un essor phénoménal au Sénégal et employaient des dizaines de milliers de jeunes. De même le courrier électronique a pratiquement mis fin au monopole de la Poste sur le courrier. Et maintenant le «mobile money» s’attaque à des fonctions traditionnelles de la Banque. Pourtant il n’est question d’indemniser ni les cybers ni la Poste ni les banques.»

Les experts conviennent pourtant qu’il y a un vrai problème : ces OTT qui sont détenues par de puissantes firmes multinationales comme Facebook, propriétaire de WhatsApp, ou Microsoft, propriétaire de Skype, utilisent gratuitement l’infrastructure mise en place par les opérateurs de télécommunications (Sonatel-Orange, Tigo et Expresso) alors que celles-ci sont soumises à de sévères contraintes vis-à-vis de l’ARTP qui les oblige à d’énormes frais de mise à niveau réguliers et de maintenance de leurs infrastructures.

Le think-thank sénégalais spécialisé Social Link indique ainsi que les OTT font perdre désormais 10% des 80 milliards de CFA de recettes annuelles sur les appels internationaux. OVUM, la firme britannique d’analyse et recherche sur les télécommunications, les Tic et les médias, prédit que la perte au niveau mondial représentera 479 milliards de dollars au cours de la période 2012 -2020.

On peut dès lors comprendre que la tension entre OTT et opérateurs de télécommunications n’ira qu’en s’aggravant. D’autant que ces derniers, avec «l’internet des objets» (télévisions connectées, maisons ‘’intelligentes’’, montres, etc.) initient maintenant une nouvelle phase technologique par laquelle ils atteindront encore davantage de clients et génèreront de plus en plus de trafic.

En outre l’Afrique apparaissant (avec l’Inde) comme la dernière frontière de l’Internet, les OTT et leurs parrains (Google, Facebook, Amazone, Apple notamment) s’y investiront de plus en plus.

Que faire alors ? D’abord il faut que les opérateurs de télécommunications fassent leur deuil du téléphone fixe comme source de revenus. En Europe, aux États Unis et dans plusieurs parties du monde le téléphone fixe est désormais quasiment gratuit. Pourtant les opérateurs continuent de faire des bénéfices. C’est qu’Ils mettent maintenant de plus en plus en œuvre un nouveau modèle économique soit en développant leurs propres activités OTT soit en s’associant à des OTT établies.

L’association opérateurs et OTT se fait déjà partout, en Europe, en Amérique du Sud, aux USA et en Asie. L’opérateur mobile allemand E-Plus est associé à WhatsApp en Allemagne. Le hongkongais Hutchinson 3G est associé au fournisseur de musique Spotify en Autriche.

En fait ici même, s’ils ne s’associent pas aux OTT encore, les opérateurs de télécommunications développent déjà des activités OTT. Orange/Sonatel fait du «Mobile Banking» avec Orange Money tout comme Tigo avec «Tigo Cash». Orange commence à développer un projet de «vidéo à la demande».

Ils pourraient concevoir d’autres applications comme un service de musique en ligne de type ITunes spécialisée sur la musique africaine par exemple.

Les experts sénégalais conviennent en outre qu’il faut aussi que l’ARTP mette en place une régulation spécifique. Il s’agirait surtout d’encadrer les rapports entre les opérateurs de télécommunications et les OTT en s’assurant que la «neutralité du Net» est respectée de part et d’autre. Ainsi un opérateur ne pourra pas ralentir à dessein le trafic des OTT pour favoriser ses propres services ou celui des OTT auxquels il est associé. De même un OTT ne pourra pas établir de discrimination entre les opérateurs pour l’accès à ses services.

La nouvelle législation devra également traiter à nouveau de «l’opérateur en position dominante» et donner au régulateur les moyens de le contrôler dans le contexte nouveau. Les experts indiquent en outre que «la concurrence contrôlée» ou «collaboration régulée» qu’ils suggèrent devrait, par l’augmentation des recettes générées, fournir des revenus additionnels à l’Etat.

Des taxes directes pourraient également être perçues auprès de chacun des OTT opérant au Sénégal si la position de notre pays était partagée avec d’autres États et présentée dans le cadre de la CEDEAO voire de l’Union africaine (UA).

Quant aux menaces à la sécurité et à la confidentialité des données personnelles ou même à la sécurité nationale que les OTT peuvent faciliter, les experts renvoient à la Déclaration de Dakar de la Conférence des Télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (CTOA) du 19 mars 2015. Cette déclaration dit la «non opposition» des membres de la CTOA (les opérateurs de télécommunication) «aux contrôles des communications de nos réseaux, pourvu que ces contrôles s’effectuent dans le respect de l’intégrité, de la sécurité et de la confidentialité de nos réseaux et n’induisent pas de coûts supplémentaires pour les clients».

Alymana Bathily,
Éditorialiste de SenePlus  
abathily@seneplus.com

Si certains pays africains ont déjà introduit la 4G en 2015, d’autres sont au stade des essais techniques.

Durant l’année 2015, l’Afrique du Nord aura été très dynamique sur le marché de la 4G. Des pays comme le Maroc, ont réussi un coup de maitre en introduisant la téléphonie mobile de 4e génération avec les trois opérateurs téléphoniques du royaume chérifien. L’operateur historique, Maroc Télécoms, détenant 41,4% (44 millions de lignes actives en 2014) du marché marocain de la téléphonie mobile, a fini d’installer sa 4G depuis juillet. Un mois après, en juin, ses deux concurrents, Meditel (30,8%) et Inwi (27,8%) s’en sont suivis.

La Tunisie pour sa part, est actuellement à la phase des essais techniques pour le déploiement de la 4G. En Algérie, l’introduction de la 4G est prévue en fin 2016. Idem chez son pays voisin, l’Egypte passera l’examen au premier semestre de 2016, selon le ministre égyptien des technologies de l’information et de la communication, Khaled Negm. La licence de la première 4G sera accordée à la société, Telecom Egypt, qui, avec 98 millions d’abonnés, détiendra le monopole du fixe.

En Afrique de l’Ouest, certains operateurs sont passés à l’introduction de la 4G. MTN et Orange Cote d’Ivoire ont réglé le 15 décembre dernier une partie financière de la licence 4G mise en vente par l’Etat ivoirien. Ce qui permettra aux operateurs, de lancer l’exploitation commerciale de l’internet mobile à haut débit dans les prochains jours. MTN et Orange ont payé respectivement une première tranche de 50 et 75 milliards de F CFA du coût de la licence estimée à 100 milliards de F CFA.

Pour sa part, le Sénégal a lancé un appel à candidature le 16 novembre dernier pour l’attribution de trois licences et fréquences pour l’exploitation des technologies de téléphonie mobile 4G. Selon le directeur général de l’autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) du Sénégal, Abdou Karim Sall, la clôture des offres est fixée au 18 janvier prochain. Le marché sénégalais des télécoms est dominé par Orange avec 67,07%, devant Tigo 23,27% et Expresso 9,66%.

Le géant de l’économie africaine, le Nigeria a aussi réussi à se mettre dans le bain de la 4G. Au Nigeria, Smile communications a annoncé en octobre 2015 le lancement de son service internet large bande LTE à Abuja après plusieurs années de test et de développement.

Ablaye Modou Ndiaye
Financial Afrik

Un bref coup d’œil dans le rétroviseur permet de constater que l’année 2015 a été riche en évènements relatifs à l’écosystème national des TIC. Certes l’annonce faite par le Ministre des Postes et des Télécommunications de la prochaine publication d’un cadre national de référence pour le développement numérique n’a pas été suivie d’effet mais c’est le contraire qui aurait été surprenant dans un pays qui, depuis plus de quinze ans, ne dispose toujours pas de stratégie nationale en matière de Société de l’information et dont la dernière lettre de politique sectorielle a été rendue publique en janvier 2005 avec une validité qui courait jusqu’en 2008 ! Par contre, les opérateurs de téléphonie se sont vus imposer une nouvelle taxe, fixée à 1% de leur chiffre d’affaires, qui vient s’ajouter à la Contribution au développement du service universel des télécommunications et du secteur de l’Energie (CODETE) et à la Redevance sur l’utilisation du réseau des télécommunications (RUTEL). De plus, ils sont désormais soumis à un contrôle plus strict suite à la signature d’un décret créant un dispositif de supervision et de contrôle de l’activité des opérateurs de télécommunication et à l’acquisition, par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), du matériel lui permettant notamment de surveiller le trafic international entrant. En dehors de cela, malgré de nombreuses spéculations, le passage de la télévision analogique au numérique s’est déroulé comme prévu le 16 juin 2015, même si la couverture du territoire est encore faible et la vente des décodeurs TNT problématique retardant ainsi le basculement total vers le numérique et l’utilisation du dividende numérique résultant de la libération des fréquences utilisées par la télévision analogique. Durant cette année, la Commission de protection des données personnelles (CDP) a continué à asseoir son autorité, avertissant les uns et sanctionnant les autres, et la demande d’adhésion du Sénégal à la Convention pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel, qui réglemente notamment les flux transfrontaliers des données, a été validée par le Conseil de l’Europe améliorant ainsi sa crédibilité sur le plan international. Annoncée depuis des années, la portabilité des numéros de téléphonie mobile est enfin effective depuis le 1er septembre 2015, renforçant ainsi les conditions de la concurrence entre les opérateurs en libérant les abonnés des contraintes liées au changement de leur numéro. Un grand pas a également été franchi avec la mise en place, sur le plan administratif, d’un point d’échange Internet (IXP), dénommé SENIX, en attendant sa prochaine opérationnalisation sur le plan technique. Grâce à sa création, l’utilisation de la bande passante internationale devrait être rationalisée, le trafic Internet local optimisé et d’importantes sommes en devises économisées. Sur un autre plan, la Banque africaine de développement (BAD) a accepté de financer le Parc des technologies numériques de Diamniadio qui devrait jouer un rôle déterminant dans le développement de l‘économie numérique. D’ores et déjà, de nombreuses entreprises TIC, nationales comme internationales, ont décidé de s’implanter dans cette zone dédiée qui semble partie sur de bien meilleures bases que le défunt projet du Technopole puis du Cybervillage qui n’aura jamais rien donné malgré sa pertinence. Après une expérimentation de la 4G de près de douze mois, entre avril 2014 et mars 2015, les autorités ont finalement procédé au lancement d’un appel d’offres, réservé aux opérateurs présents sur le marché, pour l’attribution de licences et de fréquences 4G dont le résultat devrait être connu dans le courant du mois de janvier 2016. Par contre, la venue d’un quatrième opérateur, évoquée un moment au plus haut sommet de l’Etat, ne semble plus d’actualité et l’on attend toujours la délivrance de licences à des fournisseurs d’accès Internet afin d’accroitre la concurrence sur ce segment sur lequel la Sonatel détient toujours un quasi-monopole. Enfin, cette année aura connu beaucoup de remous sociaux autour des projets d’externalisation d’activités des deux principaux opérateurs de télécommunications que sont Tigo et Sonatel. Bien que le régulateur ait estimé que rien ne s’opposait à ces projets d’un point de vue légal, ils soulèvent nombre de problèmes quant à la pérennité des emplois et au maintien de certains savoir-faire au sein des opérateurs de télécommunications qui se concentrent de plus en plus sur les services à valeur ajoutée. L’année 2015, aura donc été une année fructueuse et il faut espérer que le meilleur est à venir.

Alex Corenthin
Secrétaire aux relations internationales
OSIRIS