L’Amicale des Cadres de la SONATEL sous la houlette de son Président Demba Diarra MBODJI, a exprimé ce mardi 7 avril 2015 toute son indignation suite à la sortie de leur ministre de tutelle. Dans une déclaration liminaire remise à la presse « sur les agressions subies par le secteur des télécommunications », elle a réagi « face aux contre-vérités du Ministre des télécoms Yaya Abdou KANE autour de la licence 4G au Sénégal ».
La pièce détenue par Lactuacho fait état de « dessous d’un contrôle du trafic et du retour de la surtaxe et condamne le come-back déguisé de Global Voice Group (GVG) », mais aussi de « nébuleuse autour de l’arrivée d’un 4ième opérateur de télécommunications au Sénégal », sans oublier « l’absence de vision stratégique sur l’économie numérique » Elle dénonce par ailleurs « les tâtonnements et le pilotage à vue de l’Etat par rapport au secteur des télécommunications ».
Voici pour nos lecteurs, point par point, les grands axes de la sortie récente du ministre Yaya Abdou Kane et la réponse (point par point aussi) de l’Amicale des Cadres de la Sonatel.
1) Sonatel n’a jamais fait une offre et n’a pas encore reçue une demande dans ce sens
L’ACSON dénonce les affirmations catégoriques du Ministre des télécommunications, le sociologue Yaya Abdou Kane. Ces affirmations sont manifestement contraires à la vérité. En effet, après vérification auprès de la Direction Générale, nous sommes en mesure d’apporter les précisions suivantes :
Sonatel n’a jamais été consultée par l’Etat du Sénégal pour faire une offre !
Sonatel n’a jamais fait une offre à l’Etat ou à l’ARTP encore moins au Ministre des télécommunications
2) En écoutant le Ministre à la radio et en le liant dans la presse, Sonatel aurait fait une offre de 12, 15 et 26 milliards ? Non seulement c’est faux mais le Ministre a inventé, Sonatel n’a jamais été consultée.
Au terme de ces expérimentations que constitue la phase pilote de la 4G, « les propositions reçues des opérateurs ont été jugées insuffisantes« , explique le Ministère des Télécommunications. Cet élément a d’ailleurs été repris par la presse nationale notamment RFM, l’Obs et la presse internationale notamment par Jeune Afrique du jeudi 02 avril 2015 par Coralie Pierret.
A ce jour, Sonatel n’a pas encore été invitée à soumettre une proposition pour l’obtention d’une autorisation d’utilisation des fréquences 4G. Elle n’a pas non plus transmis d’offre aux autorités, au demeurant il aurait fallu pour pouvoir transmettre une offre, que l’Etat communique un cahier des charges qui définit notamment les obligations de couverture géographique, de qualité de service etc……, ce qui n’est pas le cas.
Nous tenons à rétablir la vérité de ces faits que l’on retrouve dans la presse depuis la semaine dernière.
3) Précisions sur l’arrêt brutal de la phase pilote 4G d’Orange sans explications ni motivations de la part des autorités
Pour précisions : Sonatel a été obligée d’arrêter les tests de la phase pilote de la 4G à compter du Mardi 31 Mars à 23h59 à la suite de la décision de L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), notifiée à Sonatel le lundi 30 mars 2015. Et ceci, malgré les nombreux courriers de Sonatel sans réponse de la part de l’Etat, demandant les modalités d’octroi de la 4G. Notre souci majeur était d’éviter l’arrêt de la phase test. Un silence qui en dit long sur les intentions non avouées des autorités.
4) Quelle pourrait être la fourchette de redevance à payer pour l’octroi des fréquences 4G ?
Tous les benchmarks démontrent qu’on ne peut pas comparer le prix d’attribution des licences ou autorisations d’un pays à un autre sans tenir compte de la population et de la richesse du pays !
Rappel du principe de la fixation des prix :
Les prix des fréquences 4G peuvent connaitre des variations importantes entre pays en fonction de la population adressable et du niveau de richesse du pays.
Il existe 2 corrélations à retenir au moins :
plus un pays est « riche », plus le prix d’attribution des fréquences a tendance à être plus élevé.
plus la population est importante, plus le prix d’attribution des fréquences 4G a tendance à être important.
C’est pourquoi les comparaisons internationales des prix d’attribution des fréquences doivent être fortement relativisées et nuancées.
Par exemple, au Maroc, la contrepartie financière des fréquences 4G attribuées par le régulateur marocain (ANRT) aux 3 opérateurs est de 188 millions d’euros, soit près de 123 Milliards de FCFA.
Mais attention, le Maroc avec ses 33 millions d’habitants est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal, et dispose d’un PIB par habitant 3,3 fois supérieur à celui de notre pays. La comparaison avec le Maroc doit forcément tenir compte de ces paramètres. Une Comparaison dans l’absolu, sans tenir compte de ces paramètres n’a pas une grande signification !
La troisième édition du rendez-vous annuel des investisseurs et entrepreneurs en Afrique ! Responsables Politique, Chefs d’entreprises, Investisseurs institutionnels privés et publics africains, Entrepreneurs individuels, professionnels libéraux, Réseaux d’accueil & d’accompagnement, Diaspora africaine et porteurs de projets s’est tenue les 2 et 3 avril à Casablanca, capitale économique du Maroc. Le mot d’ordre était « croire en l’Afrique, investir en Afrique ».
Premier et plus grand Salon des Investisseurs et des Entrepreneurs en Afrique, le Hub Africa a rassemblé les acteurs politiques et économiques et fédéré les secteurs public et privé, grands groupes, PME/PMI, PE/TPE.
Participant à la 3ème édition du Hub Africa, By Filling a eu le privilège de côtoyer des entrepreneurs engagés et a reçu le prix Hub Africa dans la catégorie Coup de coeur du public.
By Filling est une startup sénégalaise incubée à CTIC Dakar.
Le 31 mars 2015, le ministère des Télécommunications et des Postes a officiellement annoncé la fin de la période expérimentale qui avait été accordée aux opérateurs de téléphonie mobile évoluant au Sénégal pour procéder au déploiement de la 4G. Initialement prévue pour s’achever le 31 décembre 2014, cette phase-pilote fut lancée en grande pompe par la Sonatel le 10 octobre 2013, avant même que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) n’en informe le grand public. Le 3 décembre 2014, Tigo Sénégal, annonça à son tour qu’il allait expérimenter la 4G alors que l’on était à 28 jours de la fin de la phase expérimentale. Finalement, en janvier 2015, le Premier ministre donna instruction à l’ARTP de prolonger la phase d’expérimentation de la 4G jusqu’au 31 mars 2015. Dans ce cadre, la Sonatel couvrit une quarantaine de sites répartis entre Dakar et Saly, sans parler du déploiement occasionnel de la 4G lors du Magal de Touba. De son côté, Tigo se limitât à Dakar, couvrant les quartiers des Almadies et de l’aéroport, Ouakam, Fann-Résidence et ainsi que le Plateau avec également un déploiement à Touba pendant le Magal. Pour des raisons qu’il n’a pas jugées utile de rendre publiques, Expresso n’a pas participé à cette phase expérimentale. En fait, ce « forfait » n’est sans doute pas étranger aux mauvais résultats enregistrés par le troisième opérateur de téléphonie mobile dont les parts de marchés stagnent depuis plusieurs années. Après la fin de cette phase expérimentale, dont les opérateurs doivent communiquer les enseignements à l’ARTP, les autorités ont décidé de se faire accompagner par un cabinet international afin de lancer un appel d’offres pour l’attribution des fréquences de la 4G, non satisfaites qu’elles ont été par les propositions faites par les opérateurs présents sur le marché. Selon le communiqué officiel diffusé par le ministère des Postes et des Télécommunications, le processus devrait prendre fin d’ici la fin de l’année 2015. Espérons simplement qu’il se déroulera dans la transparence la plus totale et qu’il ne trainera pas en longueur. En effet, nombre de pays africains, avec lesquels nous sommes souvent en concurrence dans le domaine des TIC, ont déjà introduit la 4G qu’il s’agisse tels la Namibie, l’Ile Maurice, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Algérie, l’Angola, le Ghana, le Rwanda, la Côte d’ivoire, le Gabon, le Maroc, les Seychelles, le Kenya, le Lesotho, le Botswana, le Tchad, la Zambie, le Zimbabwe et même la Mauritanie ! Cela étant, déployer la 4G est une condition nécessaire mais pas suffisante pour mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence. Au-delà, il faut penser dès à présent à mettre en place d’une infrastructure nationale en fibre optique à très haut débit (THD) couvrant toutes les capitales régionales et départementales. Luxe superflu dirons certains ? Que nenni leur disons-nous car il en va tout d’abord de la mise en œuvre d’une véritable politique de lutte contre la fracture numérique, question qui, au-delà des incantations déclamées pendant la décennie précédente, n’a jamais reçu une réponse adéquate. Or, aujourd’hui, ne serait-ce qu’avec l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) qui compte déjà près de 7000 étudiants à travers le pays et l’utilisation croissante des TIC pour l’éducation (TICE) dans les écoles, les collèges et les lycées, cette dimension ne saurait être ignorée plus longtemps. Il s’agit également, et surtout, de rendre nos entreprises plus compétitives, particulièrement celles qui s’investissent dans la création de services à valeur ajoutée TIC, dans un contexte caractérisé par l’intégration régionale et la mondialisation. Il nous faut par ailleurs rendre notre pays plus attractif pour les investisseurs étrangers en leur offrant des infrastructures de télécommunications de classe mondiale. Last but not least, cette infrastructure à très haut débit, composante indispensable d’une politique d’aménagement numérique du territoire qui reste à définir, devrait être le support sur lequel reposera la fourniture de services, qu’il s’agisse de procédures administratives dématérialisées destinées aux citoyens et aux entreprises, de prestations de télémédecine apportant une réponse à la concentration des spécialistes à Dakar, sans parler de tous les services à valeur ajoutée qui devraient progressivement voir le jour et intéresser tous les segments de la société. Le passage à la 4G ne devrait donc être que le prélude à la définition d’une politique nationale de développement du très haut débit, qu’il soit mobile ou terrestre, faute de quoi l’émergence restera un vœu pieux.
La Commission de protection des données personnelles (CDP) instituée par la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008, est chargée de vérifier la légalité de la collecte et du traitement des données personnelles et de s’assurer que toutes les précautions de sécurité sont prises.
Ainsi, conformément à l’article 43 du Règlement intérieur de la Commission, et après en avoir délibéré en sa séance plénière du 27 Mars 2015, la CDP rend public le présent avis trimestriel.
1 – Compte rendu des activités
Au cours de ce premier trimestre de l’année 2015, la CDP a enregistré les données statistiques suivantes:
98 appels à déclaration;
47 structures reçues à la Commission ;
89 dossiers reçus et traités dont 66 pour des déclarations de traitement et 23 pour des demandes d’autorisation de traitement ;
06 sessions plénières des Commissaires ;
09 plaintes traitées ;
18 décisions d’autorisation délivrées ;
40 récépissés de traitement
04 interdictions de traitement.
A la suite de signalements portés à sa connaissance, la CDP a adressé des lettres de demande d’explication à sept (07) structures. Ces derniers portaient entre autres sur une collecte d’empreintes digitales dans un établissement de microfinance, la réception des appels reçus par le canal d’un numéro court et la publication d’un article sur un site web.
La CDP a également reçu et traité des plaintes portant sur la publication d’enregistrements clandestins sur les réseaux sociaux, la violation du droit à l’image à la suite d’une diffusion de vidéo sur le net, l’envoi de messages de prospection, l’installation de vidéosurveillance sans aucune information préalable, l’utilisation de bases de données personnelles non déclarée, et enfin, l’ineffectivité de la fonction STOP chez un opérateur de télécommunications rendant ainsi difficile l’exercice du droit d’opposition.
Au chapitre des activités de sensibilisation, la CDP a rendu visite à plusieurs acteurs de la protection des données personnelles. C’est ainsi qu’elle a été reçue aux ministères de l’Economie, des Finances et du Plan, du Tourisme et des Transports aériens, de l’Education nationale, au Conseil National du Patronat (CNP), au CTIC, à l’ARMP, à Gaindé 2000, etc. Elle a également pris part à des manifestations qui lui ont servi de tribune pour échanger avec les professionnels du secteur des TIC.
La Journée mondiale de la protection des données personnelles a été célébrée par la CDP par l’organisation d’une table ronde afin de sensibiliser les étudiants de grandes écoles de Dakar.
2 – Observations/constats
Les dossiers traités au cours du premier trimestre de l’année 2015 font état de la persistance des manquements aux droits des personnes à l’égard du traitement de leurs données personnelles. Lesdits manquements portent sur l’inexistence ou l’inadéquation des modalités d’exercice du droit de rectification et de suppression et du droit d’opposition en particulier dans le cadre de la prospection commerciale.
En outre, l’absence d’affiche ou de panneau signalant la présence d’un système de vidéosurveillance atteste que les déclarants ne respectent pas toujours le droit à l’information préalable des personnes filmées.
Par ailleurs, il a été noté :
une collecte disproportionnée de données personnelles à des fins de marketing ;
une durée de conservation illimitée des données traitées ;
l’absence d’engagements de confidentialité entre certains responsables de traitement et leurs sous-traitants.
Le premier trimestre de l’année 2015 a été aussi marqué par une nouvelle forme de traitement de données personnelles consistant en la collecte de documents d’identité perdus par des particuliers. La CDP a reçu deux dossiers relatifs à la création de structures et/ou de sites Internet dédiés à cette activité.
La Commission a salué ces initiatives, certes louables mais qui peuvent porter atteinte aux exigences de la législation sur la protection des données personnelles. Ainsi, deux interdictions de traitement ont été prononcées aux motifs suivants :
la détention par une personne privée de plusieurs documents d’identité ne lui appartenant pas présente des risques à l’encontre des personnes titulaires desdits documents ;
la collecte de pièces d’identité est une prérogative exclusivement réservée aux institutions de sécurité.
3- Recommandations
Au regard des manquements précités, les recommandations suivantes sont formulées à l’attention des responsables de traitement de données à caractère personnel :
mettre à la disposition des personnes concernées tous les moyens nécessaires à l’exercice de leurs droits, notamment celui relatif à l’opposition à la réception de messages commerciaux et à l’indication de la présence de systèmes de vidéosurveillance;
définir une durée limitée de conservation des données traitées ;
signer des engagements de confidentialité avec les sous-traitants ;
effectuer des collectes proportionnées aux finalités du traitement ;
saisir la CDP préalablement à la mise en œuvre de tout traitement de données personnelles ;
éviter de détenir par devers soi les pièces d’identité d’autrui ramassées et les déposer, le cas échéant, au commissariat de police le plus proche.
La Commission de Protection des Données Personnelles du Sénégal (CDP) www.cdp.sn
Jokkolabs et Google vous convient à participer à un panel de discussion sur:
“La problématique d’Internet au Sénégal”
le mercredi 08 avril 2015 de 17h00 à 19h00 à Jokkolabs Dakar
Le but de ce panel est de donner une compréhension simple et précise de la problématique d’Internet au Sénégal, partager l’expérience de Google sur Internet dans les pays de la sous région, et communiquer sur les moyens d’améliorer et de démocratiser Internet au Sénégal.
Panélistes
Tidjane Deme – Office lead francophone Africa
Seydina Diop – Lead, Policy & government relations, francophone Africa
Modérateur
Karim Sy: Founder & Chief Catalyst at Jokkolabs
Au sortir de ce panel, tous les participants pourront avoir des réponses claires à ces 3 questions:
Quelle est la situation d’Internet au Sénégal ?
Quels sont les problèmes liés à Internet au Sénégal ?
Quelles sont les pistes de solutions pour résoudre ces problèmes ?
Vous avez un projet d’entreprise et un début de solution technologique ? Vous voulez pousser cette innovation sur le marché et trouver vos premiers partenaires et investisseurs ? Alors n’attendez plus, le programme accélérateur de startups BuntuTEKI est fait pour vous !
CTIC Dakar mettra à disposition pour une durée de 6 mois :
Un espace de travail partagé dans des locaux tout-équipés en centre-ville
Son coaching et formations en développement et gestion de projets TIC, finance, marketing, business development, création d’entreprise, etc.
Des visites d’entreprises et d‘entrepreneurs d’expérience
Des événements et ateliers dédiés à vos projets
Son réseau de partenaires privés et institutionnels
Sa communauté de chefs d’entreprises et de développeurs
Les meilleurs porteurs de projets se verront remettre des fonds d’amorçage pour booster leur développement et auront la possibilité de passer quelques semaines en immersion chez TIGO.
Résultats attendus
Implémentation du projet et de la solution
Développement du marché et premières générations de revenus
Acquisition de compétences clés en entrepreneuriat technologique
Création formelle de l’entreprise
Critères de sélection
Ce programme se veut très sélectif et intensif en termes de suivi des projets. Voici les critères :
Prototype de site web, d’application mobile ou de logiciel déjà développé (aucun projet au stade d’idée n’est accepté)
Fort engagement du/des porteurs de projets
Complémentarité, compétence et vision de l’équipe
Potentiel de marché / réponse à un besoin
Innovation technologique
Alors, prêt pour relever le défi et booster votre startup ?
Finie la phase pilote de la 4G, place aux choses sérieuses! L’expérience de la 4G, autorisée d’avril 2013 au 31 décembre 2014, puis prolongée au 31 mars 2015, a pris fin mardi. L’Etat du Sénégal a déclaré mardi dans un communiqué du ministère des Postes et Télécommunications avoir rejeté l’offre de 26 milliards de francs Cfa des opérateurs pour la 4G. La Sonatel, qui exploite la marque commerciale Orange Sénégal, a réagi, se disant être dans l’attente de l’appel d’offre de l’Etat. De même, Tigo Sénégal « prend acte » et attend le lancement de la procédure selon Mme Diène, chargée de communication corporate de l’opérateur.
L’attribution du très haut débit est un procédure à enjeux multiples: financier, économique, technologique, social… Au cours d’un séminaire regroupant les pays francophones en avril 2014, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) avait bien affirmé sa volonté de s’inspirer des expériences de la France et de l’Afrique du sud. L’Etat du Sénégal, peut être sans un benchmarking, pourrait découvrir que dans l’appel d’offres pour octroyer la 4G, les enchères lancées de septembre à décembre 2011 ont initialement rapporté à la France 2,6 milliards de francs Cfa. C’est environ l’équivalent des recettes fiscales annuelles du Sénégal, la couverture presque de toutes les dépenses publiques d’un an!
Après l’attribution, le Gouvernement français attendait encore un milliard d’euros supplémentaire. La recette globale devant donc atteindre 3,5 millions d’euros, soit 2275 milliards de francs, le budget global du Sénégal. Il est peu probable que l’Etat du Sénégal atteigne ce niveau de recettes, mais la valorisation de son domaine public technologique devrait lui rapporter gros, confirmant la juteuse procédure induite par cette innovation technologique majeure. Il y a de quoi aiguiser l’appétit d’un Etat qui cherche à financer plus de 45% d’un programme économique, le Plan Sénégal émergent. Dans l’attribution de la 4G, les Gouvernements visent en fait trois axes majeures: l’accessibilité technique (la couverture territoriale), des prix abordables pour les consommateurs (la mise en concurrence) et enfin des recettes pour l’Etat. En mi-mars, la Maroc a terminé sa procédure d’octroi du très haut débit. L’opération n’a pas été aussi fructueuse que celle de la France, les contextes étant certainement différents, mais le royaume chérifien a récolté deux milliards de dirham (120 milliards de francs Cfa). Sur le plan technique, l’attribution de la 4G se fait suivant les fréquences. En France, l’offre avait été répartie en un bloc inférieur, deux blocs centraux et un bloc supérieur, tous ayant la même capacité de 10 MHz. Si trois des quatre opérateurs candidats se sont partagés les 30 MHz attribués, la valorisation financière de chaque lot n’étant pas tout à fait équitable.
Le premier bloc a coûté 683 millions d’euros (444 milliards de francs Cfa), les deux blocs centraux 1065 millions d’euros, soit plus de 650 milliards de francs Cfa et le bloc supérieur attribué à France Télécom, maison mère de Orange Sénégal à 891 millions d’euros (environ 580 milliards de francs Cfa). Plus explicite, la procédure du Maroc s’est faite suivant une « Licence A », « Licence B », « Licence C ». Ce n’est donc pas une offre globale à attribuer à un seul opérateur, comme c’est souvent le cas dans les appels d’offres dans d’autres secteurs, mais des fréquences proportionnées à des prix variés. Au Sénégal, lequel des trois opérateurs va proposer la meilleure offre afin de s’octroyer la meilleure fréquence? Pour l’instant seuls Orange et Tigo ont effectivement procédé à des phases pilotes, Expresso ne s’étant pas encore signalé dans la 4G. En plus de la licence 4G, les opérateurs de télécoms vont devoir invertir en infrastructures technologiques pour couvrir le territoire national, comme il leur sera probablement exigé dans le cahier de charges. Le niveau d’équipement en terminaux adaptés à la 4G restant encore faible suscite l’inquiétude de certains opérateurs. Tout compte fait, ils sont conscients d’évoluer dans un marché en forte croissance, donc prometteur
Faire de Dakar son hub sous régional, c’est ce que compte faire Alcatel Lucent. «Je souhaite et j’ai décidé de faire du Sénégal notre hub pour la sous-région Afrique de l’Ouest et du Centre. Ceci s’inscrit dans la vision du gouvernement dans le Pse », a déclaré le Directeur général du Groupe, Michel Combes.
Face à la presse ce jeudi, suite à sa rencontre avec le Premier ministre, le patron d’Alcatel Lucent a clairement affiché les ambitions de sa boite. «J’ai eu l’opportunité de rencontrer les membres de votre gouvernement, j’ai eu un long entretien avec le Premier ministre et le ministre des Télécoms avec qui nous avons eu un entretien détaillé sur le Pse, et à l’intérieur du Pse, le volet numérique et comment Alcatel Lucent peut s’inscrire dans ce volet numérique en étant prestataire ou fournisseur de services aux opérateurs de télécoms dans le cadre de nouveaux projets de déploiement notamment avec la 4G qui est un des projets phares des mois à venir. Le gouvernement doit maintenant enclencher les travaux et la procédure d’attribution des licences», renseigne-t-il.
Aussi, dit-il, Alcatel Lucent veut aussi travailler sur un projet de Cloud gouvernemental, faciliter la transition vers le E gouvernement notamment dans le E santé, mais aussi la création d’un centre de supervision. «Nous avons discuté avec le Premier ministre du projet de création de centre de supervision, de management de réseau qui permettrait à des entreprises ou aux administrations qui souhaiteraient confier la gestion de leur réseau de télécoms à un centre de gestion de réseau d’Alcatel Lucent», a indiqué M. Combes.
Dans la communauté des internautes passionnés et autres geeks du continent africain, son nom résonne comme une promesse et son parcours semble un appel à l’imiter. Dire pourtant de Tidjane Deme, directeur général de Google pour l’Afrique francophone, qu’il a tout d’une icône serait quelque peu erroné cependant. En fait, ce quadragénaire dont l’étonnante jeunesse surprend toujours tiendrait plus de l’iconoclaste, comme il en donne la preuve en qualifiant, pince sans rire, le Choiseul 200 (qui désigne les 200 jeunes leaders économiques africains de moins de 40 ans et qui l’a classé 5ème sur cette liste l’an dernier) de « concours de beauté ».
Simple, direct, ce passionné de science-fiction qui se définit comme un Tech-optimiste a accepté de se confier à nous sans complexes ni langue de bois en marge du lancement de l’espace Jokkolabs Bénin. De la révolution technologique actuellement en cours en Afrique à la conception de l’économie numérique de nos dirigeants, il a accepté de poser pour nous son regard d’expert et d’idéaliste sur les mutations et les défis du continent.
Agence Ecofin : L’Afrique a été prise il y a bientôt une vingtaine d’années dans la vague technologique. Comment évaluez-vous la capacité du continent à surfer sur cette vague aujourd’hui ?
Tidjane Deme : L’Afrique n’a pas été prise dans une vague technologique, je pense qu’elle a pris la vague technologique. Et si je dois me faire une impression sur la relation du continent aux technologies pendant les vingt dernières années, ce serait la suivante : Je crois que tout le monde sous-estime chaque jour la capacité des africains à prendre les technologies et à en faire quelque chose.
Il y a moins d’une vingtaine d’année, les gens ont fait les premiers business plans pour les réseaux mobiles en Afrique et si vous retournez voir ces business plans aujourd’hui, vous serez étonnés de voir qu’ils ont largement sous-estimé les marchés potentiels. Au Sénégal je crois que le marché potentiel était estimé à 50 000 personnes. Très probablement au Bénin c’était beaucoup moins. Et donc à l’époque les gens ont sous-estimés la capacité des africains, lettrés ou pas, pauvres ou riches, à prendre un outil qui résout un problème dans leur vie, à l’adopter et à l’utiliser. A mon avis, il en est de même pour internet, et pour chaque nouvelle technologie qui arrive. Je pense aussi qu’il beaucoup plus de potentiel dans ce qui arrive que dans les révolutions que nous avons déjà vu.
AE : On vous a vu par le passé être peu tendre envers les dirigeants africains par rapport à leur approche de l’économie numérique. Que leur reprochez-vous concrètement ?
TD : C’est vrai que je reproche beaucoup de choses à nos dirigeants dans le développement de l’économie numérique. Mais Je vais bien préciser ce que je leur reproche. D’abord je pense que nos dirigeants n’ont souvent pas compris l’économie numérique au-delà des télécoms. Ils ont vu les télécoms comme un secteur où le gouvernement pouvait tirer immédiatement des revenus, fiscaux en général, des frais de licence, des revenus à court terme et ils n’ont pas regardé dans le long terme. Parce que dans le long terme, l’économie numérique, c’est une opportunité de développer le PIB, de créer beaucoup d’emplois pour cette vague de jeunes Africains qui sont de mieux en mieux formés et qui ne trouveront pas d’emplois dans l’économie traditionnelle. Et comprise comme ça, la démarche devrait être différente, elle devrait regarder dans le long terme et réaliser que, si les opérateurs télécoms vont être le vecteur du développement de l’internet, ce n’est cependant pas chez eux que se fera la création d’emplois. Il faut qu’en aval des opérateurs se créent des ISP, que l’économie du numérique se développe. C’est une question de compréhension, et ça, nos dirigeants ne l’ont pas bien compris.
AE : Le tableau que vous présentez n’est-il pas un peu alarmiste ?
TD : Aucun de nos pays ne sait mesurer le poids du secteur IT dans le PIB au-delà des télécoms. Toutes les mesures s’arrêtent aux télécoms. Et on ne peut pas développer et faire grandir quelque chose qu’on ne sait pas mesurer.
AE : C’est un argument qui se défend, mais qu’est-ce qui pourrait être fait différemment ?
TD : Mon rêve c’est de voir nos dirigeants venir vers nous et dire, nous voulons voir des milliers d’entreprises internet se développer, nous voulons les voir créer des centaines de milliers d’emplois, comment pouvons-nous faire ? C’est la conversation que nous devrions avoir avec eux.
AE : En attendant, le continent a une révolution numérique à mener. Pensez-vous qu’elle se fera juste par quelques passionnés ou ce mouvement devra-t-il impérativement bénéficier d’un soutien de ces dirigeants ?
TD : Est-ce que vous pensez vraiment qu’il n’y a que quelques passionnés ? Il y a une masse de passionnés. La révolution se fera parce qu’il y a une masse de passionnés. Parce qu’on a maintenant une génération qui grandit le portable à la main. Parce que la connectivité va leur permettre d’accéder au savoir, aux technologies et aux marchés du monde entier. C’est une tendance forte. Maintenant, nos dirigeants pourront travailler plus ou moins à accompagner cette révolution là et à l’accélérer et je pense qu’ils doivent le faire, parce que en attendant nous avons une jeunesse qui cherche vraiment de l’emploi et ça, c’est une urgence.
AE : Avez-vous le sentiment qu’un décalage entre ceux qui ont le pouvoir et cette jeunesse, en ce qui concerne le développement numérique, est aussi un peu la conséquence d’une fracture générationnelle ?
TD : Je ne parlerai certainement pas de fractures générationnelle, parce que dans la plupart des pays vous trouverez des vétérans de l’internet qui se sont battus pour développer le net dans leur pays et qui se retrouvent toujours avec leurs cheveux blancs assis parmi les jeunes devant un ordinateur.
AE : On entend souvent nos dirigeants professer leur désir de faire de nos villes des capitales numériques. Comment parvient-on à ce stade ?
TD : Alors, c’est une bonne nouvelle que chaque gouvernement africain dise qu’il veut faire de son pays un hub numérique car cela veut dire que les dirigeants voient beaucoup d’opportunités dans le secteur. Maintenant, comment y arriver ? Je pense qu’il y a quelques fondamentaux qui sont incontournables.
La connectivité demeurera toujours le premier problème fondamental qu’il va falloir résoudre. Si vous voulez faire de votre pays un hub numérique, cela nécessitera une bande-passante abondante. Il faudra qu’elle soit disponible depuis l’international jusqu’au last-mile. Par exemple, les entreprises qui veulent uploader des vidéos youtube dans les capitales africaines aujourd’hui connaissent bien ce problème. Certaines m’appellent tous les jours pour me demander : « est-ce qu’on peut venir dans votre bureau uploader ? Parce qu’uploader une vidéo HD d’un gigaoctet leur prend deux jours, alors qu’elles peuvent produire 20 vidéos par jour et ils n’arrivent même pas en uploader deux par jour. Donc toutes les industries de contenu auront besoin de ce très haut-débit. Je pense que les gouvernants doivent se pencher sur la question et être très ambitieux. Mais, hélas, tous vous diront, « je veux être un hub numérique », puis ils vous diront je veux construire un data-center, je veux construire un immeuble ou deux où on va mettre les entreprises tech. En fait, ils essaient de trouver des solutions à un problème qui n’existe pas. Le problème que nous rencontrons, c’est la connectivité.
Le deuxième fondamental ce sera qualité de la formation qui va être un différenciateur. Il y a un certain nombre de pays que je regarde aujourd’hui avec beaucoup d’envie. Prenez un pays comme le Cameroun dont le niveau de formation universitaire est élevé, le niveau d’alphabétisation est très élevé et ils sont bilingues. C’est un cocktail formidable pour réussir sur internet. Mais la connectivité est un énorme problème. Résolvez les problèmes de connectivité du Cameroun et vous avez un champion potentiel de l’internet. Et derrière la formation, les initiatives pour encourager l’entreprenariat comme celle que nous avons ici avec Jokkolabs vont jouer un rôle clé. Beaucoup de nos Etats essaient de le faire, mais hélas d’une manière très conventionnelle.
AE : Quelle serait la bonne manière selon-vous ?
TD : Je crois qu’il faut laisser l’initiative à la communauté et l’accompagner plutôt. En tout cas à Google, c’est ce que nous faisons. Nous ne pensons pas que nous allons venir, installer les communautés et faire les choses, mais plutôt qu’il faut regarder dans la communauté, trouver les champions et les pousser pour qu’ils réussissent. Il y a beaucoup de champions dans nos communautés maintenant.
Propos recueillis par Aaron Akinocho
Source : Agence Ecofin
Le ConneCTIC, le rendez-vous incontournable des entrepreneurs TIC du Sénégal revient ce Jeudi 2 Avril à partir de 18h au Pullman.
Venez partager un moment avec les entrepreneurs et professionnels du secteur des TIC, et échanger sur une thématique dans un cadre professionnel et convivial.
Venez nombreux et parlez en autour de vous, l’entrée est libre et gratuite.
Au programme
18:00 Mots d’ouverture de CTIC Dakar
18:05 Mots du Sponsor Orange
18:10 Afrique IT News “Autopsie du mobile banking dans le monde”
18:25 Panel: “Le mobile banking au Sénégal”
18:45 Echanges avec le public
19:00 Cocktail & Réseautage