Le Premier Editors Lab au Senegal
Le 14 et 15 Janvier, GEN – Global Editors Network – , OSIWA – Open Society Initiative for West Africa – , UPF – Union pour la Presse Francophone et Code pour l’Afrique, en partenariat avec Google, organiseront #HackAgainstEbola, une compétion destinée à créer des prototypes innovants pour prévenir et couvrir des épidémies comme celle d’Ebola.
Cet Editors Lab est le dernier d’une série de trois Editors Lab consacrés à la question d’Ebola. Le premier eu lieu à Accra au Ghana et le second à Lagos au Nigeria.
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La période des tests sur la 4G, qui devait initialement prendre fin au terme de l’année 2014, a été prorogée jusqu’au 31 mars 2015. Cela veut dire que les consommateurs de la Société nationale des télécommunications Sonatel, qui a lancé cette technologie en octobre 2013, et ceux de Tigo qui lui a embrayé le pas le 3 décembre 2014, ont encore trois mois pour jouir gratuitement du haut débit sur mobile.
La décision de proroger la période de test de la 4G dans le pays fait suite à une décision de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). Pour Expresso qui est le seul opérateur à ne pas encore avoir lancé les tests sur la 4G, c’est une bonne nouvelle. En effet, dans le souci de promouvoir l’innovation et la libre concurrence, l’Autorité de régulation des télécommunications et postes avait accordé à tous les opérateurs télécoms du pays son aval temporaire pour l’utilisation gratuite des ressources spectrales du pays jusqu’au 31 décembre 2014.
Au terme de la phase pilote, chacun des opérateurs est censé communiquer à l’Autorité un rapport d’évaluation détaillé portant sur la qualité de service. Il a été prévu que le gouvernement étudierait par la suite les modalités d’attribution des licences 4G aux opérateurs existants et/ou à de nouveaux opérateurs, en privilégiant la couverture du territoire et la qualité de service.
Si la période d’utilisation gratuite des ressources spectrales du pays s’était achevée alors qu’Expresso, qui est engagé dans une vaste opération de redynamisation, n’avait pu en jouir, cela aurait contrecarré les ambitions de la filiale de Sudatel et celles du pays qui veut passer au haut débit. C’est donc là, en quelque sorte, un appel du pied à Expresso pour rattraper son retard.
Source : Agence Ecofin
Introduction
Le code des télécommunications du Sénégal définit le terme opérateur d’infrastructures comme « toute personne morale ou entité, société et/ou organisation enregistrée, établissant une infrastructure de télécommunications à des fins de location de capacités à destination de l’Etat, des opérateurs titulaires de licence et aux fournisseurs de service ».
Le développement du secteur des télécommunications et, partant, de l’économie numérique passera inéluctablement par la réalisation d’une infrastructure nationale, partagée, de très haute facture, offrant des capacités haut débit à tous les autres opérateurs, qu’ils soient de téléphonie fixes, mobiles, de services à valeur ajoutée, d’Internet, de radiocommunications, etc. Selon la Banque Mondiale il y a un très fort lien entre la pénétration haut débit et la croissance de PIB par tête (+10% de pénétration entraîne +1,38 de croissance du PIB par tête). En 2009, l’UIT estimait à 04% le taux de pénétration du large bande fixe dans les pays en développement.
Contexte et justifications
Le Sénégal a procédé depuis plus d’une dizaine d’années à une libéralisation de son secteur des télécommunications dominé essentiellement par un opérateur historique, la Sonatel qui a eu le privilège d’hériter de toute l’infrastructure nationale de télécommunications construite en plusieurs décennies et qui couvre une bonne partie du territoire national. Par l’ouverture du capital de Sonatel en 1996 et la création d’une filiale de téléphonie mobile, les pouvoirs publics voulaient attirer beaucoup plus d’investissements en vue de consolider l’infrastructure nationale, d’assurer une couverture complète et de qualité du territoire, pour en définitive faire jouer à « Sonatel fixe » le rôle d’opérateur d’infrastructures chargée d’offrir de manière transparente et équitable ses capacités nationales et internationales aux autres acteurs dont sa propre filiale «Sonatel mobiles ».
Pour sortir sur l’international, le Sénégal emprunte de manière relativement satisfaisante en termes de bande passante les câbles sous-marins SAT3, Atlantis 2 et ACE, sans oublier les liaisons satellitaires. Il est aussi traversé par d’autres câbles qui n’ont pas pour le moment de point d’atterrissage dans le pays (Glo 1 entre le Nigéria et le Royaume-Uni, WACS de Londres au Cap),.
Au niveau interne, la situation actuelle donne « libre cours » aux opérateurs et administrations d’implanter leurs équipements et de déployer leurs réseaux compte tenu de leurs impératifs de rentabilisation de leurs investissements, ce qui crée un déséquilibre criard pour ne pas dire une fracture numérique entre les différentes régions du pays. On constate essentiellement trois grands acteurs (SONATEL, ADIE, SENELEC) qui sont entrain de bâtir leurs réseaux en fibre optique, chacun disposant de sa propre feuille de route et ne tenant aucunement compte de la présence ou non des autres sur le même axe. Cette situation n’est pas sans accentuer le fossé numérique qui existe entre les différentes régions du pays. La réparation de ce gap numérique par l’extension des réseaux à toutes les parties du pays s’impose.
Ce souci de démocratisation de l’infrastructure et partant des services, revêt au moins trois dimensions essentielles: l’accessibilité géographique (rendre disponible un accès haut débit partout sur le territoire national), l’accessibilité des services et des contenus de qualité (la couverture de l’offre ne doit souffrir d’aucun ostracisme) et enfin l’accessibilité financière (les tarifs pratiqués doivent être en adéquation avec les niveaux de revenu des populations cibles).
Des trois dimensions la plus cruciale est la première, celle liée à l’infrastructure physique qui doit être un réseau à haut débit optimisé, car partagé, couvrant tout le territoire national et à moindres coûts. Les avancées technologiques actuelles autorisent de s’engager sereinement dans une telle direction avec l’assurance d’obtenir des résultats probants.
Au Sénégal, le Code des télécommunications en son article 32 stipule:
« Des personnes morales, entité, société et/ou organisation enregistrée peuvent bénéficier d’une autorisation d’opérateurs d’infrastructures en vue :
- d’améliorer la compétitivité des entreprises,
- d’aménager le territoire,
- de faciliter le développement d’infrastructures transfrontalières et
- de favoriser l’augmentation de l’offre de capacité et la connectivité locale, régionale et internationale.
Cette infrastructure ne doit pas permettre à son titulaire d’offrir des services de télécommunications au public; elle est uniquement destinée à offrir des capacités à l’Etat, aux opérateurs titulaires de licence et aux fournisseurs de service.
L’autorisation d’opérateurs d’infrastructures est un droit attribué par décret portant approbation d’une convention de concession et d’un cahier des charges.
La convention de concession est signée entre l’opérateur d’infrastructures et l’Etat représenté par le Ministre en charge des Télécommunications et le Ministre en charge des Finances.
Le cahier des charges fixe les conditions de création, de propriété, de gestion, de financement et d’exploitation de l’infrastructure.
La demande d’autorisation est introduite auprès de l’autorité gouvernementale.
Elle est instruite par l’Autorité de Régulation. A cet effet elle met en place une commission composée notamment des représentants :
- de la Présidence de la République,
- de la Primature,
- du Ministère en charge des Finances,
- du Ministère en charge des Télécommunications. »
Comme on le voit, il apparait clairement que le souci du régulateur est d’ouvrir l’infrastructure pour permettre à ceux qui ne disposent pas de cœur de réseau et d’infrastructure, grâce à la loi de la concurrence, d’acheter en gros chez l’opérateur d’infrastructures et de se positionner sur le même segment de marché afin de proposer ses services. Les prix subiront une régulation naturelle imposée par les lois du marché en matière de concurrence et souci de compétitivité des différents opérateurs et autres fournisseurs de services.
Ainsi se développeront, sur le segment du mobile, ce qu’on appelle les MVNO ou Mobile Virtual Network Operator (Opérateur de réseau mobile virtuel). Il s’agira, en d’autres termes, de permettre à des personnes d’accéder à des infrastructures partagées pour soumettre une offre de téléphonie mobile sans pour autant disposer d’une licence pour déployer ses propres infrastructures ou bâtir son propre cœur de réseau.
Bâtir une infrastructure nationale haut débit
Aujourd’hui notre réflexion est portée sur la pertinence de construire une infrastructure nationale haut débit de télécommunications et le rôle que celle-ci pourrait jouer pour améliorer les accès aux technologies de l’information et de la communication à l’ensemble de la population et sur l’étendue du territoire. L’idée est de voir dans quelle mesure cela pourrait contribuer au développement économique et social de la Nation en boostant la croissance économique, en améliorant la qualité de la vie des citoyens, en aidant les autorités à atteindre les objectifs du Sommet mondial sur la société de l’information et les Objectifs du Millénaire pour le développement énoncés par les Nations Unies. Cela passe par l’installation et la promotion d’un ou de plusieurs opérateurs d’infrastructures.
Il s’agit de la mise en place d’une infrastructure nationale mutualisée, support du développement des Télécommunications et des TICS, ouverte à tous les acteurs du secteur, et équidistante des opérateurs de réseaux ouverts au public, des fournisseurs d’accès Internet, des fournisseurs d’applications et des réseaux indépendants titulaires d’une autorisation
A ce titre il importe de préciser qu’il y a à distinguer deux grandes catégories d’opérateurs : ceux qui disposent d’un cœur de réseau mais pas d’infrastructures et ceux qui n’ont ni l’un ni l’autre. Un cœur de réseau étant l’ensemble des équipements (BTS, BSC, MSC) qui tout d’abord permettent de délimiter une frontière entre un réseau opérateur et celui d’un autre, de gérer les appels intra réseau ou on-net (même opérateur) et de router les appels sortants vers un autre réseau (off-net), mais aussi d’assurer la portabilité des numéros d’un opérateur donné à un autre tout sécurisant les données en transit et en assurant une facturation adéquate. Aussi appelé dorsale ou backbone, le cœur de réseau supporte le gros du trafic réseau, en utilisant les technologies les plus rapides et une grande bande passante sur des distances importantes.
Quant aux infrastructures, elles adressent les tranchées creusées un peu partout dans les territoires pour abriter des fourreaux et leurs câbles support du transport de la voix et des données.
La première catégorie est constituée des opérateurs qui possèdent une plateforme d’équipements techniques et les ressources humaines nécessaires dotées de toutes les compétences techniques pour les administrer, les rendre compatibles et interopérables avec d’autres systèmes. Quant à la seconde, elle est constituée des opérateurs dits virtuels ou « switch less resseller », ils s’appuient sur le cœur de réseau et les infrastructures des opérateurs en achetant en marque blanche les liens mais aussi les services basés sur le cœur de réseau de ceux-ci.
L’avènement des technologies NGN (New Generation Network) ou nouvelle génération de réseau, qui permettent de se passer de l’achat d’équipements lourds et coûteux de cœur de réseau en gérant toutes les fonctionnalités de celui-ci par le biais de simples logiciels installés sur des serveurs, ouvre la boite à pandores et autorisent ainsi une prolifération de MVNO. Ces opérateurs alternatifs pourront ainsi rendre les mêmes services que les grands avec un niveau de qualité élevé. La vraie question tient dès lors plus à la pérennité de l’opérateur qu’à sa capacité à bâtir ses propres infrastructures et à construire son propre cœur de réseau.
L’enjeu est dans le partage d’infrastructures pour optimiser les investissements et booster le développement de contenus et l’offre de services, gages de l’instauration d’une véritable concurrence régulée.
Partager les infrastructures pour booster les accès
Au Sénégal et dans les pays en développement en particulier, le taux de pénétration de la téléphonie mobile est des plus élevés au monde, ce qui fait jouer à ce secteur un rôle crucial pour le développement économique et social grâce aux services à forte valeur ajoutée qui ne cessent d’être implémentés. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour résorber le fossé numérique et assurer l’accroissement de la pénétration des services mobiles, en particulier dans les zones rurales. Le principal facteur bloquant est le coût des investissements nécessaires pour bâtir des infrastructures adéquates rendant le retour sur investissement dans des délais raisonnables hypothétique. Cette situation amène souvent les opérateurs à rechigner sur le développement de leur réseau ou à pratiquer des tarifs inaccessibles aux populations souvent démunies.
Le partage des infrastructures de services mobiles est une réponse appropriée à ce problème puisqu’il permet, outre l’optimisation des ressources nationales investies dans la réalisation de celles-ci, la réduction des coûts de développement et d’offre de services à des tarifs accessibles dans les zones défavorisées ou sur les marchés marginaux. Ce partage permet également de stimuler et d’encourager la migration vers de nouvelles technologies et le déploiement du large bande mobile. La concurrence ne s’en portera que mieux et permettra ainsi de baisser les prix pratiqués par les différents opérateurs, surtout si les bons leviers de régulation sont mis à contribution pour accompagner le système. Il importe de noter qu’à ce niveau il existe deux types de partages
L’ingénierie dans la planification de l’utilisation spatiale du spectre permet de déterminer les positions géographiques optimales d’implantation des équipements de télécommunications (points hauts, bâtiments, shelters, tranchées et fourreaux, etc.). Ces sites sont des emplacements stratégiques dont il faut permettre le partage dans le souci d’un aménagement numérique planifié. Ce type de partage est appelé partage passif par opposition au partage actif qui implique le partage des éléments intelligents du cœur de réseau qui constituent sa couche active (antennes, stations de base, BTS, BSC, etc.). C’est ce type de partage offre la possibilité à un opérateur d’utiliser le réseau d’un autre opérateur dans une zone où il ne dispose d’aucune couverture ou d’infrastructure réseau qui lui soit propre ; c’est ce qu’on appelle itinérance mobile ou roaming national.
Conclusion
Le développement territoire des infrastructures et accès dans un pays comme le Sénégal est un important levier de développement économique et social qui est générateur d’économies en devises pour nos pays, et un grand créateur d’emplois dans le secteur des TICS, domaine dans lequel notre pays a une belle carte à jouer. Il permettra de développer l’interconnexion des réseaux, le télétravail, la convergence des technologies informatiques et de télécommunication. Au vu de l’importance des infrastructures sur la croissance économique des Etats, des coûts de déploiement qui en découlent, des importants besoins en couverture, de l’existence des réseaux privés qui traversent de vastes zones rurales et dont le maillage dépasse parfois celui des réseaux ouverts au public, le partage des infrastructures constitue un levier de régulation incontournable pour l’aménagement numérique des territoires qui leur assure un développement intégré par le biais de la démocratisation des infrastructures et des accès. La tendance, pour un développement équilibré des réseaux nationaux des télécommunications, devra être inversée afin de s’orienter vers une concurrence basée sur les services plutôt qu’une concurrence basée sur les infrastructures. Il s’agira de bâtir une infrastructure nationale haut débit partagée qui permettra aux différents opérateurs de fournir des services à haute valeur ajoutée à toutes les populations, sans exclusion, dans un cadre concurrentiel propice entièrement régulé.
L’enjeu est de passer d’une concurrence axée sur les services plutôt qu’une concurrence axée sur les infrastructures.
Mor Ndiaye Mbaye
Source : Leral.net
La réception de la cyber-case de Popenguine hier (le 06-01-2015), a été un moment fort pour les populations locales. Elles ont en effet plaidé l’émergence d’une économie numérique et la réduction de la fracture numérique au niveau de la zone. Cette cyber-case de Popenguine, réhabilitée à hauteur de 12 millions de francs Cfa, va contribuer au développement de cette jeune commune.
Pape Moussa Cissé, représentant des jeunes, explique l’utilité d’une telle infrastructure dans cette commune : «C’est une chance pour notre commune de recevoir cette cyber-case, je le rappelle, l’expérience de la case des tout-petits a démarré ici. Cela a été un vrai succès, aujourd’hui voilà encore que Popenguine commence l’expérience des cyber-cases, ce sera un vrai succès, car nos étudiants n’auront plus besoin d’aller à Mbour pour se faire inscrire sur le site du campus. Cette année, nous avons eu beaucoup de bacheliers, mais aussi grâce à cette cyber-case, ils pourront à partir d’ici, recevoir des cours à distance avec l’université virtuelle.» Avant de demander à la municipalité de mieux s’impliquer dans le développement de cette cyber-case.
Même son de cloche chez les femmes regroupées dans le Collectif des Gie pour la protection de la nature (Copronat). Selon en effet Oulimata Thiaw, qui siège dans le comité de gestion, cette infrastructure est une aubaine pour les femmes, dans la mesure où elle leur permet de maîtriser les nouvelles technologies. «Grace à cet outil, plus de 200 femmes ont été formées», s’est félicitée Mme Thiaw, tout en précisant que ces femmes peuvent tenir leurs rencontres dans cet espace bien équipé, grâce à l’appui du Fonds de développement des services universels de télécommunications (Fdsut). Pour la présidente de l’association Aiwa, «la mise en place de cet outil est une façon d’accompagner l’Etat du Sénégal dans sa volonté de promouvoir les Tic en offrant le plateau technique pilote de la cyber-case de Popenguine et en travaillant sur la conceptualisation durable du projet. Ainsi, une plateforme de 22 positions légères sous technologies computing facilite la vie de tout le village et ses environs. Cet investissement d’environ 23 millions de francs Cfa a été gracieusement offert. Cette cyber-case participe au développement et à l’émergence du Sénégal». Mme Dione de faire remarquer aussi que l’extension de ce projet est prévue dans 70 collectivités locales priorisant les zones les plus défavorisées.
Le représentant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, venu assister à la rencontre, a promis d’accompagner ce projet, en les mettant en rapport avec les centres de recherche et d’essai, qui sont au nombre de 17, à travers le pays. «Ce projet va offrir des séances de formation pour les jeunes en maintenance et dans l’assemblage, l’entretien et le suivi des machines, pour les tout-petits. Nous allons leur offrir des formations sur des logiciels libres et éducateurs pour leur permettre une bonne maîtrise des nouvelles technologies et enfin pour les femmes, elles auront des formations sur la transformation de certains produits», a déclaré le représentant de Mary Teuw Niane.
Par Alioune Badara CISS
Source : Le Quotidien
Abou Lô se livre. Dans cet entretien accordé à L’Observateur sous forme de protocole d’interview, le responsable politique de l’APR et ancien ministre de la Communication commente son passage à la tête de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) et étale ses différentes réalisations. Extrait entretien.
Vous avez fait long feu à l’ARTP, qu’avez-vous retenu de votre passage dans cette structure ?
Je me permets de vous rectifier. Je n’ai pas fait long feu à l’ARTP, puisque j’ai eu l’opportunité de diriger cette institution de novembre 2012 à mai 2014, soit près de 18 mois. Je remercie tout le personnel de l’ARTP, les membres du collège sortant et ceux qui siègent dans cette structure actuellement. De ce passage enrichissant, je retiens avoir été un artisan essentiel pour l’édification d’une véritable économie numérique au Sénégal. Sous ma direction, les efforts de régulation de l’ARTP ont fait porter, pour la première fois, le taux de pénétration de la téléphonie mobile au-dessus de la barre de 100%. Il est passé à 103% au mobile en juin 2014, soit quelques jours après mon départ. De même, l’accès à l’Internet s’est démocratisé au Sénégal avec un taux de pénétration atteignant presque la barre des 30% en juin 2014. Ce boom des télécommunications dans notre pays a été accompagné par une volonté ferme d’authentification du ficher des abonnés aux services mobile afin de lutter contre la cybercriminalité. Tous les Sénégalais ont en mémoire la campagne d’identification des abonnés de juin-juillet-août 2013. Campagne ayant permis d’obtenir 100% des cartes SIM identifiées. Par ailleurs, j’ai aussi eu l’opportunité d’instaurer au Sénégal le processus de mise en œuvre de la portabilité des numéros. A mon départ de l’ARTP, les lignes directrices avaient été définies. Les équipes techniques, plus précisément la Direction de l’Economie, des Marchés et de la Stratégie (DEMS), s’étaient engagées à boucler le processus de mise en place au plus tard en octobre 2014. Toujours sous ma direction, l’ARTP avait, pour la première fois depuis sa création, entamé le processus vers l’audit des coûts des opérateurs Orange, Tigo et Expresso. Jamais, aucun Dg auparavant n’avait engagé ce travail d’audit des coûts. La balle est dans le camp de mon successeur pour mener à bout cette opération. Autre réalisation de mon passage à l’ARTP : la mise sur pied d’un Centre de contrôle des appels. Ce centre doté de matériel de dernière génération est un système de contrôle couplé à un système de lutte contre la fraude. Il permet, en outre, de localiser de manière physique n’importe quelle carte SIM utilisée chez un des opérateurs et de superviser la qualité de service et la couverture des réseaux de télécommunications. Je ne saurais oublier l’autorisation de tester la technologie 4G que nous avons octroyée, depuis octobre 2013, à l’ensemble des opérateurs de téléphonie mobile. Ces autorisations expérimentales ont permis aux internautes sénégalais d’être parmi les premiers en Afrique au sud du Sahara à tester cette technologie de dernière génération.
A ces activités de régulation, s’ajoutent les actions en faveur des étudiants (instauration du wifi au campus social de l’Université de Dakar), des développeurs de logiciel (financement des activités de l’incubateur Ctic et mise sur pied d’un budget pour installer des centres d’incubateurs dans les régions), d’appui au CNRA pour l’acquisition d’équipements de monitoring des télévisions et des radios etc.
Si nous avons pu réaliser ce travail, c’est grâce au soutien de tout le personnel, à leur professionnalisme et à leur compétence des cadres de la boîte, mais aussi à l’appui et aux orientations du collège de l’ARTP.
Vous aviez initié le projet de la portabilité qui défraie la chronique. Qu’est-ce qui, à l’époque, bloquait la mise en route ?
En juillet 2013, l’ARTP avait réuni l’ensemble des acteurs (ministère, opérateurs et consommateurs) pour annoncer son intention d’instaurer la portabilité des numéros. Grâce à ce levier, l’utilisateur peut changer d’opérateur sans changer de numéro de téléphone. Sur ce dossier, j’ai favorisé une approche concertée et volontaire. Dès que le Collège a adopté la décision n°0009/2013/ARTP/DG/COL, lançant officiellement le processus de mise en œuvre, j’ai demandé un calendrier détaillé qui fixe l’ouverture commerciale à la portabilité des numéros mobiles en octobre 2014. En mai 2014, le processus de choix devant gérer la plateforme unique suivait un cours rassurant.
Quelles relations aviez-vous avec votre successeur à l’ARTP qui semble avoir tourné la page de vos actions ? Etes-vous surpris par cela ?
Le nouveau Dg de l’ARTP est un camarade de parti, membre, comme moi, de la Convergence des cadres républicains (CCR). Je le félicite pour sa nomination. C’est un professionnel du secteur dont la compétence est connue de tous. Je constate, juste que M. Sall essaie de tracer sa propre voie. Ce qui est légitime. Au moment de mon départ de l’ARTP, j’avais réussi à mettre sur pied un Centre de contrôle des appels. Malheureusement, un tel outil n’est toujours pas opérationnel. Je constate aussi que la date de l’opérationnalisation de la portabilité des numéros a été reportée. Peut-être que cela est due à des problèmes techniques ou à la lenteur des procédures de passation des marchés. Les incubateurs d’entreprises Tic (CTIC) devraient se déployer hors de la région de Dakar, plus précisément à Ziguinchor, Thiès et Saint-Louis, comme s’était prévu en 2014. Le budget, à cet effet, était déjà disponible. Sinon, je lui souhaite plein succès pour la réalisation des projets qu’il a hérités et ceux nouveaux que son équipe et le collège ont définis dans leur plan d’action.
Aviez-vous d’autres projets pour l’ARTP ?
Au moment où je vous parle, l’ARTP c’est de l’histoire ancienne. J’estime avoir suffisamment rempli ma mission dans cette structure. Je souhaite plein succès à mon successeur, M. Abdou Karim Sall. Je concentre mon énergie et mes efforts à la nouvelle mission que m’a confiée le Chef de l’Etat.
Le journaliste sénégalais, El Malick Seck, ex-candidat à la mairie de Thiès, ville située à 70 km de Dakar, et le directeur de publication du groupe de presse Dakaractu, Serigne Diagne, sont en joint-venture pour lancer, à compter du 26 février prochain, un projet panafricain de télévision très ambitieux, baptisée ITV-News. Le coût de l’investissement n’a pas été dévoilé pour l’instant.
Une chaîne de télévision futuriste prend des couleurs et des lumières pour porter la voix de l’Afrique au cœur des enjeux de l’information mondiale. Son nom est ITV-News. Dans les starting-blocks depuis un an, cette chaîne, fruit d’un partenariat entre deux jeunes au parcours atypique et ayant la même vision du marché de la consommation de l’information africaine vers le monde au service d’un continent laissé en rade, va être diffusée sur les réseaux MMDS, câbles. Le créneau de la TV d’Orange est à l’étude et pourrait être testé. «ITV- News sera aussi disponible sur Smartphone, tablette et ordinateur», affirment les promoteurs. ITV-News, qui sera gratuite et disponible partout dans le monde, affiche déjà des ambitions sérieuses de pourvoir à l’appel d’obtention d’un canal de la TNT gratuite, au mois de juin 2015.
Dans le pipe, les deux jeunes promoteurs de ITV-News envisagent de passer à la vitesse supérieure en lançant au mois d’octobre 2015 un bouquet payant de 13 chaînes aux contenus exclusivement sénégalais. « Il faut désormais que les Africains produisent leurs propres contenus. Notre futur bouquet de chaînes comportera tout le spectre du divertissement, du sport, de la culture, et de l’intelligence sénégalaise qui laissera libre cours à l’expression de son talent », confessent-ils avec un brin d’optimisme. La chaîne ITV-News affûte ses armes pour tenir la dragée haute des affres de l’implacable concurrence médiatique télévisuelle internationale à dominante africaine. Les enjeux du marché de la publicité sont gigantesques. L’Afrique ne capte que 17% du chiffre d’affaires de la communication institutionnelle des entreprises étrangères opérant en Afrique estimé à plus de 3 millions d’euros/an. Après l’expérience malheureuse de Télé Sud, au bord du gouffre, la chaîne d’informations panafricaine Africa 24 garde la main, sachant que son budget représente le 1/8 des ressources de la chaîne française France 24.
Par Ismaël Aïdara
Source : Les Afriques
2014 a vu le débat sur la gouvernance internet monté en puissance suite aux révélations d’Edward SNOWDEN sur la surveillance de masse. Deux sujets majeurs ont marqué la gouvernance internet durant la période : la tenue de la conférence Netmundial en Avril 2014 au Brésil et le lancement du processus et des débats sur le transfert du rôle de supervision de la NTIA sur les fonctions IANA coordonnée par la Société pour l’attribution des noms de domaines et des numéros sur internet (ICANN).
PREMIER SEMESTRE
Le premier semestre de l’année 2014 a été particulièrement marqué par l’organisation de la conférence Netmundial en Avril au Brésil sanctionnée par la déclaration multipartite da Sao Paulo visant à mettre fin à la surveillance de masse.
Au niveau de la Société pour l’attribution des noms de domaines et des Numéros sur internet (ICANN), nous notons le dépôt du rapport du panel sur la coopération mondiale et les mécanismes de gouvernance de l’internet, le début de la distribution par ICANN aux cinq Registres Internet Régionaux (RIR) des derniers blocs d’adresses IPV4 et l’atteinte des 700.000 noms de domaine enregistrés sur une nouvelle extension. En Juin 2014, le groupe de coordination de la transition du rôle de supervision des fonctions IANA (ICG) est mis en place. Ce groupe est chargé de présenter à la NTIA des propositions pour le transfert des fonctions IANA à la communauté internet avant le 30 Septembre 2015.
En Europe ; la commission européenne appelle à une gouvernance internet plus transparente qui favorise la responsabilisation et l’intégration tout en préservant les libertés fondamentales et les droits humains. Au même moment, Google ouvre la porte au droit à l’oubli numérique se conformant à la décision de la cours de justice de l’Union Européenne. Au demeurant, la problématique de l’explosion des données numérique est posée pour un bon encadrement au service des communautés.
En Afrique, l’ICANN s’organise pour booster l’industrie des noms de domaine en informant et sensibilisant mieux sur les noms de domaines, les marques déposées et la propriété intellectuelle en Afrique.
Aux Etats-Unis, la Commission Fédérale des Communications approuve un projet prévoyant la fin de la neutralité du net, déjà mise à mal dans des pays comme la Chine et la Turquie.
En outre ; la sortie du rapport annuel de l’Union Internationale des Télécommunications révèle la progression du nombre d’internautes à trois milliards et de sept milliards de mobinautes à fin 2014.
DEUXIEME SEMESTRE
A la suite de l’annonce par le Département du commerce américain de confier les fonctions d’IANA à la communauté internet et la tenue du Netmundial en Avril 2014 au Brésil ; un regain d’intérêt est noté autour de la problématique de la gouvernance d’internet maintenant le rapport de force autour du contrôle de l’internet.
En effet, Le Forum Economique Mondial lance une initiative sur la gouvernance d’internet pour renforcer la coopération mondiale dans le sillage du sommet Netmundial au moment où L’Europe publie son rapport sénatorial prônant la réforme et la reconstruction de la gouvernance mondiale d’Internet.
La Russie est accusée de concocter un plan secret pour se débrancher d’Internet en cas de nécessité. Dans le même sillage, les BRICS construisent leurs propres câbles sous-marins.
Cette dynamique et ce rapport de force se poursuivent et va constituer une bonne partie du débat du forum sur la gouvernance d’internet qui s’est tenu à Istanbul du 1er au 05 Septembre 2014.
Au niveau de l’ICANN, les extensions géographiques des noms de domaine sont déclarées insaisissables par la justice au moment où la délégation et l’enregistrement des nouveaux noms de domaines se poursuivent. En outre, l’ICANN déclare que le prochain programme des nouveaux noms de domaine serait probablement pour la fin de l’année 2016 au début de l’année 2017. Lors de la réunion ICANN 51 tenue à Los Angeles, la NTIA rappelle à ICANN la date limite de dépôt des propositions sur la transition de la supervision des fonctions IANA fixée le 30 Septembre 2015.
En outre, le projet de conseil de coordination de l’Initiative Netmundial piloté par l’ICANN, le Forum Economique Mondial et le Comité directeur sur l’Internet brésilien (CGI.br) est vivement critiqué dans ses missions et objectifs, et des organismes comme l’Internet Architecture Board et Internet Society refusent les sièges qui leurs sont réservés au sein du conseil.
Au demeurant, L’ONU adopte une résolution qui insiste sur la protection des communications et des données privées. Le texte prévoit aussi que les victimes de surveillance illicite puissent demander réparation.
Aux Etats-Unis, le président Obama demande à la Commission Fédérale des Communications (FCC) d’appliquer des règles strictes pour préserver la neutralité du net s’opposant fortement à l’idée d’un internet à deux vitesses au moment où La Chine se dit disposée à approfondir sa coopération internationale concernant Internet.
En Europe, le conseil de l’Union Européenne des ministres des télécommunications adopte à l’unanimité des conclusions communes sur la gouvernance de l’internet qui prônent les principes d’ouverture du modèle de gouvernance, d’inclusion, de transparence et de gouvernance multi-acteurs. Le conseil appelle l’ICANN pour la première fois à la nécessité de protéger les indications géographiques. En outre, L’Europe appelle à un meilleur encadrement des « géants du net » par un meilleur respect du droit à la concurrence au moment où le débat entre le droit à l’oubli numérique et le droit à l’information du public continue. De plus, la massive manifestation des hongrois aboutit au retrait d’un projet du gouvernement de taxer l’utilisation d’Internet.
En Afrique, après l’adoption de la Convention de l’Union Africaine (UA) sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel ; la déclaration africaine sur les droits et libertés d’Internet est lancée. Concernant les noms de domaine, le lancement de .Africa est retardé. La réunion AFPIF sur l’appairage et l’interconnexion s’est tenue à Dakar et Facebook promet un accès internet gratuit en Afrique avec Internet.org. L’Union Africaine annonce la mise en œuvre du projet de système africain d’échange par Internet qui devra réduire le coût de connexion en soutenant l’établissement de points d’échange internet locaux et régionaux en Afrique.
Dans le monde arabe ; le troisième forum sur la gouvernance internet s’est tenu à Beyrouth en Novembre et a enregistré un nombre de participants sans précédent représentant toutes les parties prenantes (gouvernement, société civile, secteur privé etc.)
Au sujet de la cybercriminalité, Sony et ICANN sont victimes de piratage informatique et la Corée du Nord, victime de plusieurs de pannes d’internet. 2014 a aussi vu l’organisation à Busan en Corée du Sud de la 19iéme Conférence de plénipotentiaires de l’Union Internationale des télécommunications (UIT) 2014 (PP-14).
Les révélations d’Edward SNOWDEN sur la surveillance de masse et la remise en question du modèle actuel de gouvernance internet par la quasi-totalité des parties prenantes, des acteurs et des organismes évoluant dans la gouvernance aboutissent à la décision de la NTIA de confier la supervision des fonctions IANA à la communauté Internet et l’organisation au Brésil de la conférence Netmundial. 2015 sera forcément une année charnière dans l’évolution de la vie d’internet avec le projet controversé de mise en place d’un « Conseil de sécurité de l’internet » et le dépôt des conclusions sur la transition IANA le 30 Septembre 2015.
Mamadou LO
Membre du groupe multipartite
sur la gouvernance internet en Afrique
alfamamadou@hotmail.com
Je suis le net depuis son lancement au Sénégal dans les années 90 et je me rappelle de ma première adresse email et de mon premier abonnement internet souscrit auprès du provider pionnier : METISSACANA.
Plus de 20 ans sont déjà passés et Internet au Sénégal n’est plus une affaire d’élite mais est devenu depuis l’apparition de Facebook et Youtube un outil populaire où presque tout le monde sans un autre intermédiaire peut émettre ses idées, opinions, humeurs et humours et on parle maintenant de SOCIAL MEDIA.
Evidemment comme toute activité humaine Internet comporte ses codes,sa terminologie, et ses astuces pas toujours faciles à appréhender par le grand public.
Mais c’est surtout son impact financier et commercial dans un nouvel ordre de l’information qui représente ses grands enjeux.Et pour renforcer mes capacités dans le domaine de la communication j’ai suivi et conclu récemment un master en social média et web marketing à Milan. Et dans le cadre de cette formation j’ai étudié des cas pratiques et je vous présente ici le cas de: YOUTUBE au Sénégal. Et pour ne pas trop vous ennuyer avec des termes anglo-saxons, je vous propose d’une manière synthétique : LE CLASSEMENT SENEGAL (VIDEO ET CANAUX) EN 2014.
J’ai choisi Youtube en ce sens qu’il ne fait pas d’obstacle à la langue et offre ainsi plus d’accès à toute la population sénégalaise et surtout aux jeunes. J’aime autant souligner qu’on assiste aussi à un début de révolution linguistique sur les SOCIAL MEDIA: l’usage du wolof et des autres langues nationales se fait de plus en plus fréquent sur les réseaux sociaux.
YOUTUBE SENEGAL: PREMIER CANAL TV AU SENEGAL:
Youtube est une plateforme de diffusion video rachetée par Google et qui offre à tous et d’une manière gratuite la possibilité de créer un où plusieurs canaux de téléchargement et de diffusion de documents respectant des règles de droit d’auteur, de privacy et de nature. Les video diffusés sur Youtube sont visibles dans tous les pays du monde et les statistiques sur les canaux fournies gratuitement par la plateforme et selon le type de partenariat conclu par le canal et du nombre de visualisations permettent aux propriétaires de canaux de se faire rémunérer par la plateforme et on parle de monétisation.
Ce nouvel outil de communication d’information et de formation bouleverse le paysage médiatique sénégalais en peu d’années d’existence.Et est devenu aujourd’hui le premier canal tv de musique, de théâtre et je dirai même social. La plateforme elle même fournit des données détaillées sur chaque canal et offre un canal spécial sur le classement des vidéo plus populaires pour chaque pays: link pour Sénégal.
L’analyse des différents canaux nés et visualisés au Sénégal permet de fournir les classements et observations suivants. Plusieurs facteurs rentrent dans la détérmination du classement Youtube et parmi ceux-ci, le nombre di visualisations et le nombre d’inscrits sur le canal. D’autres éléments relatifs surtout à la rapidité de l’expansion virale des documents sur le net rentrent aussi dans l’élaboration du classement.
YOUSSOU NDOUR RAFFLE LA MISE DES VISUALISATIONS
Le roi du mbalax et sa famille trônent en tête du classement avec 3 canaux (Prince Arts, TFM et Youssou Ndour Officiel) avec au total plus de 124.000.000 de visualisations qui représentent plus de 60% des visualisations du top10 Sénégal de Youtube. Ces 3 canaux font partie des 10 premiers canaux du Sénégal selon le classement suivant:
Prince Arts Music est le premier canal Youtube du Sénégal. Label musical, le canal est devenu la vidéothèque des musiciens et artistes directement produits par la société gérée par la sœur et le frère de YOU.
TFM la télé du groupe a aussi son canal sur Youtube et même si elle totalise le plus grand nombre de visualisations du pays avec plus de 64.000.000 n’occupe que la quatrième place nationale,d’autre facteurs interviennent dans la classification comme déjà souligné en haut du texte.
YOUSSOU NDOUR OFFICIEL le canal dédié au musicien et chanteur occupe paradoxalement la 9° place nationale avec plus de 10.000.000 visualisations.
L’analyse des canaux Youtube liés à Youssou Ndour font ressortir les points suivants
- une grande confusion et une absence de stratégie globale pour fructifier commercialement la capacité de frappe de la marque Youssou durant ces années passées.
- la prise de conscience récente du groupe au vu des dernières informations de restructuration de GFM, visible aussi à travers les félicitations de l’artiste adressées aux fondateurs des sites Seneweb et Leral et le document video publié récemment en couple sur Youtube et Facebook et oú il déclare être marqué et inspiré par l’initiative “mon année” de Facebook. Et fort de tout celà il faut-il s’attendre à un grand redéploiement de GFM dans le SOCIAL MEDIA?
LE TOP10 DE YOUTUBE-SENEGAL au 01/01/2015
Canaux Nombre d’inscrits Numero de visualisations
- PRINCE ARTS MUSIC 91.855 48.902.465
- SENEPEOPLE ( JOREAL) 77.061 54.389.301
- GELONGAL VIDEO 36.871 19.957.389
- TFM 116.891 64.854.039
- HUBERT LABA NDAO 3.912 5.487.535
- AFRICAFILMStv 11.293 8.650.654
- LAYEPROSTUDIO 21.334 13.703.690
- YOUSSOU NDOUR OFFICIEL 19.441 10.854.060
- ARTBIMANAGEMAN 1 6.292 12.659.577
- SENEGALtv 17.982 10.049.277
Excluant l’analyse déjà faite pour Youssou Ndour, l’observation du top10 Sénégal de Youtube fait ressortir les points suivants.
- L’absence sur le classement des autres grands groupe de presse (GFM exclu).
- L’émergence de nouveaux types de promoteurs dans le social media (video makers, cinéaste, site people) et la prééminence des éléments musique, people et entertainment,série tv (“Un café avec” et “Dynama Nekh”)
- La place du cineaste Hubert Laba Ndao qui avec 1 seul document video, la bande annonce de son film DAKAR TROTTOIRS totalise plus de 5.000.000 de visualisations devenant ainsi la video la plus visualisée au Sénégal et lui permet de rentrer dans le classement top10 avec ce produit single.
BETHIO THIOUNE LE “BUZZER” YOUTUBE
Le chef religieux Cheikh Bethio Thioune dispose d’un canal Youtube “SANTATI SERIGNE SALIOU” très dynamique et populaire ( Plus de 2.800.000 visualisations).
Mais le fait le plus marquant sur Youtube en 2014 ne s’est pas produit sur le canal du cheikh mais provient de sa personne elle-même. Et on pourrait facilement affirmer que Bethiou Thioune est le premier “Buzzer” de Youtube.
La video plus populaire au Sénégal depuis le 15 Décembre 2014 est sa fameuse “humiliation publique à l’artiste Amy Colle Dieng”. Initialement publiée par le canal de Abdoulatyr Diop (reporter video d’événements religieux) avec 505.233 visualisations et puis reprise par d’autres canaux Mbour Evens 266.706 visualisations et Voicidakar 146.077 visualisations, d’autres sites et canaux ont répliqué l’élément video qui obtient en peu de jours plus d’un million de visualisations.
La figure de Béthio Thioune provoque par nature une explosion des audiences sur Youtube.
WADE INNOVE ET RENTRE SUR YOUTUBE
L’autre fait marquant de 2014 sur YOUTUBE est le “débarquement communicatif” de l’ancien Président qui envoie son discours de vœux d’année via Youtube et par le lancement d’un canal dénommé en premier lieu “Awade wade” et changé a “Cabinet Abdoulaye” (après probablement mes observations notées sur la page).
Mais comme je l’ai déjà signalé sur la même page , le produit rate son objectif à cause de sa mauvaise préparation et réalisation. Ce qui pouvait devenir l’événement médiatique de l’année est devenu un banal produit et présentant son auteur dans un cadre très obscur.
En conclusion ce que l’on note surtout est que Youtube est devenu le premier média au Sénégal mais un peu trop banalisé par les opérateurs et peu inclus dans un cadre de stratégie de communication sérieuse et efficace. Son audience est peu exploitée par les entreprises et les pouvoirs publics et les autres aspects de ses énormes possibilités occultés et c’est dommage.
BAYE DIOUF
Consultant en communication sociale
Master Social Media et Web Marketing
email:bayediouf@gmail.com
Introduction
Le Larousse définit le mot régulation comme le fait « d’assurer le fonctionnement correct, le rythme régulier d’un mécanisme, le développement d’un processus ».
Cette définition repose sur trois termes essentiels : la normalité, la régularité et le développement dans le fonctionnement d’un mécanisme, d’un procédé ou d’un processus. Mais on peut aussi le définir comme un processus complexe par lequel un système parvient, par la transformation de ressources internes grâce à un ensemble de moyens et de techniques, à assurer son fonctionnement correct, à se maintenir en équilibre, et à se reproduire dans le temps tout en gardant intact ses caractéristiques essentielles et ses propriétés.
Dans le domaine économique, la régulation adresse l’ensemble des moyens juridiques dont dispose un Etat, une instance internationale ou leur délégataire de service pour assurer, garantir et pérenniser l’équilibre d’un marché de biens et de services. L’activité de régulation apparait nécessaire, voire même indispensable chaque fois que dans un secteur d’activités le marché est caractérisé par une situation de monopole ou d’oligopole. Elle s’attèle alors, par le biais d’une autorité indépendante de l’Etat et des acteurs concernés, à instaurer des règles et leviers tendant à créer les conditions d’une concurrence effective, saine, loyale et durable tout en sauvegardant dans la neutralité les intérêts intrinsèques de chaque acteur.
Comme on le voit, la régulation d’un marché nécessite une bonne connaissance des principes de fonctionnement et règles économiques de celui-ci ainsi que de leurs évolutions. Elle doit se fonder sur une analyse rigoureuse et approfondie des coûts de revient des produits et services y offerts et reposer sur des outils juridiques (règlements des litiges, approbation des conditions financières, arbitrage des contentieux entre acteurs, sanctions des infractions, etc.) permettant d’asseoir et d’encadrer une concurrence saine et loyale. Elle doit s’inscrire dans une dynamique prospective et de veille qui lui permet, sinon d’anticiper, du moins de s’adapter aux rapides mutations technologiques.
« Les mutations technologiques induisent une réflexion sur la régulation »
Aujourd’hui l’apparition dans le secteur des télécommunications de nouveaux paradigmes comme le cloud computing, les big data, les réseaux sociaux, le web 3.0, etc. ont provoqué une révolution vertigineuse des technologies, des applications et donc des besoins. Ces paradigmes boostent le trafic Internet et de télécommunications dans le monde, rendant ainsi nos infrastructures sous-dimensionnées et instaurant de fait une course effrénée vers le très haut débit. Cette nouvelle donne remet en cause les principes fondamentaux de la régulation et oblige les régulateurs que nous sommes à repenser la régulation du secteur afin de prendre en compte cette dimension de type nouveau.
Evolution des réseaux
En effet d’une relation bijective consacrant un réseau unique pour chaque service, nous passons aujourd’hui aux réseaux multiservices où une infrastructure donnée est le réceptacle d’une foultitude de services poussant la régulation à quitter sa base native de sustentation que constituent les réseaux pour évoluer vers une régulation basée sur les services.
L’intelligence auparavant implémentée sur les switch est déportée au niveau des serveurs et le routage statique cède la place à un routage dynamique de plus en plus utilisée grâce au haut débit. Les méthodes de résolution des noms de domaines reposent de plus en plus sur des algorithmes récursifs en lieu et place d’approches itératives.
La téléphonie classique cède le pas de plus en plus à la voix sur IP (VoIP), alors que les données sont traitées, échangées, et stockées via Internet ; le téléfax est remplacé par le mail et les réseaux privés d’antan abandonnés au profit des Intranet/Extranet.
Qualité de service/Qualité d’expérience
Les standards jusque-là utilisés dans la détermination des indicateurs de mesure de la qualité de service (QdS) sur les réseaux ont fini d’atteindre leur limite puisque ne constituant plus des instruments de mesure de la satisfaction des utilisateurs. La QdS est dès lors appréhendée sous cette nouvelle dimension empirique de la satisfaction des utilisateurs pour devenir la qualité d’expérience (QdE) qui est une qualité de service vue des utilisateurs.
Chaine de valeurs
La chaine de valeurs a subit une évolution notoire consacrant la disparition quasi-totale des opérateurs en position de monopoles et remettant en cause la prédominance des équipementiers dans le marché des télécoms. Elle s’articule aujourd’hui vers les utilisateurs, repositionnés comme maillon essentiel dans la chaine, les opérateurs alternatifs et d’infrastructures, les fournisseurs de services à valeur ajoutée, les opérateurs virtuels (MVNO), les fournisseurs d’applicatifs et de données à valeur ajoutée, et enfin les éditeurs et intégrateurs de contenus. Comme on le voit la concurrence a migré du terrain des accès vers celui des services à forte valeur ajoutée dont le nombre et les différents types s’arrêtent là où s’arrêtent l’imagination et le génie des hommes, à la grande satisfaction des utilisateurs.
L’externalisation de la gestion des infrastructures
Dans le souci toujours plus accru de maîtriser et réduire leurs charges d’exploitation (Opex) et ainsi améliorer leur rentabilité les opérateurs tendent vers la mutualisation de leurs infrastructures passives au sein de leur groupe d’appartenance. Cette pratique permet ainsi à plusieurs entités d’une même multinationale de fusionner leurs infrastructures (Pylônes, Energie, Bâtiments, Gardiennage, etc.) dans un ensemble intégré confié à une entité tierce qui sera chargée de son exploitation. Mais elle n’est pas sans poser un problème de légalité puisque cette nouvelle entité devient ainsi, de fait, un opérateur d’infrastructures sans passer par la procédure qui sied en la matière et disposer d’une autorisation. Il s’y ajoute que l’accès à l’information est rendu universel grâce au cyberspace qui dispose de ses propres règles consensuelles établies par ses acteurs et qui se joue des frontières en faisant totalement abstraction du type d’activité concernée.
La coordination aux frontières des Etats voisins abritant des sociétés partageant la même infrastructure ne serait-elle rendue plus difficile ?
Vers de nouveaux paradigmes réglementaires
L’information et ses différents types de traitement transcendent les frontières territoriales et remettent en cause les régimes juridiques. Les paradigmes classiques de la réglementation aux frontières souveraines et la classification des activités par la loi deviennent ainsi caducs. Il se pose dès lors la question de savoir si les outils juridiques dont dispose le régulateur suffisent encore pour permettre la mise en place effective d’un véritable environnement concurrentiel et garantir les intérêts de chacun des acteurs du marché. Le régulateur risque d’être confronter à un vide juridique pour mettre en œuvre ses leviers régulatoires comme le partage d’infrastructures et le dégroupage de la boucle locale, éléments déterminants dans l’ouverture du marché et l’instauration d’une concurrence puisque ne disposant légalement d’aucune emprise légale sur ce nouvel espace.
Tarification des SVA
La croissance de plus en plus accrue des services à valeurs ajoutées devrait induire une réflexion sur une redéfinition de la structure tarifaire afin de la rendre plus conforme aux types de services fournis et partant, aux revenus générés. Dans des pays comme la France il ne s’agit plus de facturer les SVA sur la seule base du temps de communication. Une différenciation est faite entre le prix de la communication « C » et celui du service « S » fourni par le numéro SVA ; la tarification devient ainsi « C+S » et est plus équitable pour tenir compte du coût de la communication qui diffère d’un opérateur à un autre et garantir un prix uniforme pour le service. Cette structure de prix est aussi adoptée pour facturer les SMS surtaxés, ce qui permet de distinguer le coût du SMS de base de sa partie surtaxée et donne plus de visibilité au consommateur.
Conclusion
Les mutations technologiques dans le monde des télécommunications doivent être perçues comme des opportunités de progrès et de transformation positive. Le cadre législatif et réglementaire doit être sans cesse réadapté pour assurer une meilleure régulation du marché dans l’adhésion non exclusive des différents acteurs qui doivent tous être impliqués dans la réflexion et la mise en œuvre dans un cadre formalisé. Ne devrait-on pas aller vers la disparition des législations nationales au profit de dispositions communautaires supra nationales plus conformes aux évolutions technologiques ?
Mor Ndiaye Mbaye
Source : Leral.net
Le multilinguisme est au cœur du débat sur la gouvernance d’internet. Le sujet a été évoqué lors de la 9ème édition du Forum sur la Gouvernance d’Internet qui a eu lieu à Istanbul du 1er au 5 Septembre 2014 sous le thème « Languages on the Move : Deploying Multilingualism in the Net »
La diversité des populations au niveau mondiale se traduit par une diversité linguistique rendant complexe et sensible toute communication en direction des peuples. La compréhension et la maitrise d’une discipline ou d’une activité se font à travers le médium de la langue. La prédominance de l’anglais sur les autres langues dans la communication d’internet reste une préoccupation au niveau de la communauté internet mondiale. En dépit des progrès réalisés dans la traduction simultanée des grandes réunions Internet dans les six langues des Nations Unies et l’introduction des Noms de Domaine Internationalisés par la Société pour l’Attribution des Noms de Domaine et des Numéros sur Internet (ICANN), la préoccupation reste entière du fait d’une faible participation des autres langues autre que l’anglais au débat sur la gouvernance d’internet. Les enjeux sont énormes et Internet ne connaitra un véritable essor que si un maximum de peuples le comprend et interagit pour sa bonne gouvernance. Ceci passe par une documentation disponible, exploitable et compréhensible par un maximum de populations et une communication diversifiée accessible au grand nombre. Fonctionnant suivant un système multipartite, les concertations et débats sur la gouvernance d’internet se font essentiellement en anglais laissant sur le carreau une bonne partie de la population mondiale. Il n’est pas maladroit de dire, qu’une bonne partie de la population mondiale est exclue de la conception des politiques relatives à la gouvernance internet en ce sens que l’essentiel des documents et acteurs sont anglophones. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les enjeux et le débat sur la gouvernance internet sont sans précédents. En effet, depuis l’annonce par le Département du Commerce Américain le 14 Mars 2014 de son intention de transférer la supervision des fonctions IANA à la communauté internet internationale, le débat sur la gouvernance internet monte en puissance et les acteurs, de partout élaborent et transmettent leurs commentaires aux structures en charge de la coordination du programme de transfert. L’initiative netmundial, gérée par un secrétariat conjoint constitué par le Comité directeur sur l’Internet brésilien (CGI.br), le Forum Economique Mondial (WEF) et la Société pour l’Attribution des Noms de Domaine et des Numéros sur Internet (ICANN) est venue accentuer le débat sur la problématique du modèle de gouvernance surtout dans un contexte de projet de création d’un « conseil de sécurité » de l’internet. Dès lors, les acteurs non anglophones sont interpellés ; les débats et propositions continuent et Internet vit un tournant décisif qu’aucun acteur ne devrait rater. Le modèle multipartite de gouvernance d’internet n’aura réellement de sens que si tous les peuples participent aux fora sur la construction d’internet. Traduire plus et mieux, sensibiliser les professionnels pour une meilleure adhésion aux débats me semblent être la seule voie de salut pour un Internet construit par toute la communauté mondiale.
Néanmoins, le dernier rapport de « Internet World Stat » indique des progrès intéressants des langues comme l’arabe et le chinois entre 2000 et 2013. Cette tendance devrait se maintenir au fil des années et toucher les langues nationales locales codifiées pour un meilleur développement d’Internet.
Mamadou LO
Membre du Groupe Multipartipe
sur la Gouvernance Internet en Afrique
alfamamadou@hotmail.com