Gouvernance de l’internet en Afrique Francophone : Les obstacles à l’émergence numérique identifiés
Gouvernance de l’internet en Afrique Francophone : Les obstacles à l’émergence numérique identifiés Ouagadougou a abrité du 27 Juillet au 1er Aout 2015 la première édition de la formation des formateurs sur la gouvernance de l’internet en Afrique francophone. Ouverte par le ministre Burkinabé de l’Economie Numérique et des Postes M. Nébila Amadou YARO au nom du Premier ministre, les professionnels africains francophones de la gouvernance de l’internet ont passé en revue divers sujets relevant d’internet et qui impactent sur la vie économique et sociale des africains.
Les défis qu’Internet pose au monde contemporain justifient largement cette rencontre qui a vu les sommités de la gouvernance de l’internet en Afrique francophone débattre de questions essentielles comme la transition des fonctions IANA, la cyber sécurité, les infrastructures internet en Afrique, les mégadonnées, le cadre juridique et réglementaire, etc. Conscients des défis qui interpellent le monde francophone devant l’évolution fulgurante d’internet, le comité de pilotage dirigé par M. Pierre OUEDRAOGO a pu concevoir un programme prenant en compte l’essentiel des questions qui interpellent l’Afrique dans la gouvernance actuelle d’internet qui connait un tournant décisif avec la question de la transition des fonctions de l’IANA. Au demeurant, la complexité des questions actuelles comme la cybercriminalité, la gestion des données, l’internet des objets suscite des interrogations qui nécessitent une prompte prise en charge coordonnée afin de tirer un maximum de profits d’internet dont les défis d’aujourd’hui font partie des problématiques le plus délicats du monde contemporain. Le sujet est d’autant plus intéressant que la participation de l’Afrique francophone au débat sur l’internet reste faible ; mais aussi, les francophones sont loin d’être au même niveau d’informations que le monde anglophone sur les questions relevant de la gouvernance de l’internet.
C’est au vu de ces enjeux, que le comité de pilotage a organisé cette formation qui a regroupé plus de vingt professionnels venus du secteur des technologies de l’information, du monde juridique, de la communication, de l’enseignement pendant une semaine à Ouagadougou. Le programme de formation a tourné autour de trois rubriques fondamentales à savoir la gouvernance de l’internet, les innovations numériques et questions émergentes et la problématique du développement de l’économie numérique en Afrique. La diversité des interventions et des intervenants couplée à l’expérience des participants ont rehaussé le niveau des débats de ce qui semble être à plus des égards le début d’une formation annuelle sur la gouvernance de l’internet en Afrique francophone. En effet, des sujets délicats comme le fonctionnement de l’écosystème de la gouvernance de l’internet mondiale par le biais d’institutions comme la Société pour l’Attribution des Noms de domaine et des Numéros sur Internet (ICANN), de l’Internet Engineering Task Force (IETF) ont été expliqués aux participants de même que les processus d’allocation par IANA aux Registres Internet Régionaux (RIRs) des adresses IPv4 et IPv6. De même, des sujets relevant des infrastructures d’internet en Afrique comme les points d’échange, de l’actualité d’internet comme la problématique des mégadonnées, les paiements électroniques, la protection des données à caractère personnelles, la cybercriminalité ont tous été abordés sans oublier les questions relevant du cadre juridique et réglementaire d’internet.
La formation s’est terminée par une table ronde intitulée « s’organiser pour être les champions de demain ». Introduite par M. Pierre OUEDRAOGO, président du comité de pilotage, la table ronde a revisité les questions abordées durant la formation pour relever les défis afin d’être demain des champions de la gouvernance de l’internet. Ainsi, il s’est agi de voir comment maitriser et appréhender la problématique de la gouvernance de l’internet dans son ensemble, de la sécurité sur internet, la gestion des ressources critiques d’internet, les mégadonnées, les points d’échanges internet, les infrastructures TICs, les objets connectés, les paiements électroniques, la veille informationnelle, la communication au sein de la communauté et la participation des femmes. Il est ressorti des débats que l’Afrique francophone doit s’engager et aller vers l’appréhension et la maitrise de ces questions pour bénéficier pleinement d’internet et assurer son développement numérique. La maitrise de ces questions constitue un préalable à la mise en place d’une industrie des noms de domaine, d’une économie numérique véritable catalyseur du développement. En outre, il convient de trouver une passerelle entre les acteurs de la gouvernance de l’internet et le monde des affaires par le biais des chambres de commerce, pour faire mieux comprendre les opportunités, avantages et atouts de l’industrie de l’internet.
A la cérémonie de clôture, M. Pierre OUEDRAOGO a encouragé les participants à être des relais de cette formation dans leurs pays respectifs. Il a affirmé le souhait de faire de Ouagadougou un centre d’excellence dans la gouvernance d’internet en Afrique francophone afin de former une masse critique d’experts pouvant prendre en charge les sujets relevant de la gouvernance d’internet. Le ministre Burkinabé de l’Economie Numérique et des Postes M. Nébila Amadou YARO, venu présider la cérémonie de clôture a témoigné du soutien du gouvernement burkinabé à cet initiative qui va dans le sens du développement du numérique en Afrique.
Mamadou LO
Membre du groupe multipartite
sur la gouvernance internet en Afrique
alfamamadou@hotmail.com