Lancement de la politique de “Dot Africa” concernant la réservation de noms gouvernementaux et nomination de points focaux
Le processus de mise en place des nouveaux gTLDs (Noms de Domaine Génériques de Premier Niveau) arrivera à son terme dans quelques mois. Internet est entrain de vivre une des périodes les plus cruciales de son avènement, notamment quant à la gestion des ressources critiques. ICANN (le régulateur technique de l’Internet) a commencé à déléguer dans la racine de nouveaux domaines de premier niveau. Comme l’ICANN opère sur la base d’une structure de gouvernance multi-acteurs, il est extrêmement important que les gouvernements africains francophones prennent part au processus sous la houlette du projet du dotAfrica (.Africa) pour lequel votre soutien a été déterminant. Il est vital que la communauté francophone plus précisément africaine soit informée des différents développements afin de mettre en place la structure de veille adéquate par rapport aux ressources nationales qui sont en jeu.
Le nom de domaine régional dotAfrica (.Africa) est sujet actuellement à la négociation de contrat préalable à la délégation de l’extension continentale pour un lancement programmé au mois de mai 2014. Afin de permettre un lancement efficient, qui tienne compte des intérêts des gouvernements, des communautés locales et de toutes les parties prenantes africaines en rapport avec les noms géographiques, ZACR (l’opérateur technique de dotAfrica (.Africa)) a mis en place une politique de « Réservation de noms » et indications géographiques. Cette politique vise à donner l’opportunité à chaque gouvernement africain de réserver des noms à dimension culturelle, touristique, régionale (provinces, département…) dans le but de préserver le patrimoine national en ligne, sans oublier les noms des différentes initiatives nationales.
Comment anticiper contre le hameçonnage, la piraterie en ligne et fournir des mécanismes pour la protection de l’intérêt national en relation avec les noms et indications géographiques, culturels, linguistiques. En tout état de cause, il est crucial que si les pays africains ne réservent pas le plus rapidement possible certains noms stratégiques nationaux en rapport avec les dimensions citées plus haut, ces noms pourraient pris par des personnes privées ou publiques, nationales ou étrangères pour des intérêts dont on ne saurait mesurer la portée.
Quelques exemples : http://www.dakar.com/ enregistré par ceux qui gèrent le Rallye Paris-Dakar (le contenu sur ce site n’a aucun rapport avec la ville de Dakar, capital du Sénégal). Pensons à la communauté Touareg (Vs le modèle du constructeur Volkswagen), la ville Tata au Maroc (Vs le constructeur automobile Tata), Toumai au Tchad, … Le « faso dan fani » au Burkina-Faso, le « bogolan » au Mali ont des résonances culturelles si fortes qu’on imagine difficilement les populations accepter que ces références soient prises en charge et exploitées par des étrangers ou manipuler à des fins éloignées de leurs buts premiers.
La politique de « Réservation de noms » de dotAfrica a pour objectif de protéger différentes catégories de noms associés aux Etats africains pris individuellement. Les gouvernements, à cet effet, auront la priorité, le moment venu, d’obtenir le contrôle ou seront concertés pour l’enregistrement de ces noms ou lors de la procédure de rachat.
Appel pour action : Sur la base de ce qui est dit plus haut, au mois de septembre 2013, la Commission de l’Union Africaine a envoyé une lettre pour que chaque pays africain désigne un point focal qui sera responsable de la compilation de la liste nationale sur le portail du RNL (Liste de Noms Réservés), une interface en ligne à cet effet. Certains pays l’ont déjà fait. Qu’ils en soient félicités ! A travers cette plateforme, je voudrais fortement encourager les pays francophones africains qui n’ont pas encore répondu, à désigner le plus rapidement leur point focal, en vue de la réservation des noms et indications géographiques et culturelles, dans la perspective de protéger leurs patrimoines en ligne. La date limite étant décalée jusqu’au 15 Mars 2014.