Simplifier l’approche du M-Commerce – (par Rajiv Bhatia)
Transférer de l’argent en utilisant un téléphone mobile devrait être aussi facile, aussi simple et abordable que l’envoi d’un SMS. Toutefois, cela est possible uniquement si les services financiers mobiles sont construits sur un écosystème ouvert, et lorsque les abonnés ont la liberté de choisir parmi une gamme de services financiers et d’opérateurs.
La meilleure approche à l’opportunité que représente le M-commerce est simple : mobilisez les milliards de transactions effectuées chaque jour dans le monde entier, connectez le circuit fermé et l’environnement contrôlé du secteur des services financiers, et encouragez les opérateurs mobiles et d’autres acteurs de l’industrie à tirer parti de leurs actifs existants en offrant des services d’argent mobile convaincants à leurs abonnés.
La finance mobile est une grande priorité pour de nombreux opérateurs mobiles, institutions financières, entreprises technologiques et gouvernements. Dans des régions comme l’Afrique subsaharienne, où l’inclusion financière est limitée, l’argent mobile promet une alternative plus pratique et moins coûteuse à la banque traditionnelle.
De l’achat d’une tasse de café aux paiements des factures ou le transfert d’argent à la famille, les trois-quarts des paiements dans le monde sont encore effectués en espèces. Pourquoi ? Parce que les services financiers actuels sont soit trop complexes, chronophages ou coûteux pour les petites transactions que nous faisons tous les jours. Le M-commerce permet aux banques et aux opérateurs d’offrir des services de la meilleure façon possible, en faisant des paiements plus simples, plus abordables, et facilement accessibles pour l’ensemble de la chaîne de valeurs.
Lorsque les banques et les opérateurs s’associent, ils peuvent faire de ces petites sources de revenus de grandes affaires en utilisant la mobilité comme un moyen d’offrir à chaque consommateur les avantages dont bénéficie un client bancarisé : la commodité, la sécurité, l’inclusion et l’autonomisation. A titre d’exemple, M-Pesa au Kenya est une véritable success story de l’argent mobile.
Le dernier rapport de la Banque Mondiale montre qu’à l’échelle mondiale, environ 2 milliards de personnes, ne sont pas bancarisées. La majorité de ces personnes vivent dans les marchés émergents et dans les pays en développement. Beaucoup de gens dans les pays en développement, et en particulier dans les zones rurales, vivent à une distance importante de la banque la plus proche. Les économies en dehors de toute régulation gouvernementale, qui échappent à la fiscalité ou aux études, représentent actuellement plus de la moitié des emplois au niveau mondial et jusqu’à 90 % de l’emploi dans les pays en développement les plus pauvres.
Il y a une double opportunité pour améliorer la vie des 2 milliards de personnes non bancarisées. D’une part en leur donnant accès aux services financiers formels, et d’autre part, en convertissant cette économie informelle en un contributeur formel du PIB dans de nombreux pays. L’initiative ASBANC au Pérou[1], la plus grande initiative privée du pays pour l’inclusion financière, est un exemple patent. En 2014, ASBANC, Association des Banques Nationales du Pérou, a choisi Ericsson pour concevoir et mettre en œuvre son projet d’argent mobile à l’échelle du pays, la plus grande initiative privée du pays pour l’inclusion financière. ASBANC estime que 2,1 millions de Péruviens seront propriétaires et bénéficieront d’un portefeuille mobile d’ici 2019. Nous allons voir des initiatives similaires dans d’autres parties du monde à l’avenir, visant l’inclusion financière pour les non- bancarisés.
L’Afrique subsaharienne est une des régions ayant un nombre élevé de personnes qui ne disposent pas d’un compte bancaire, mais qui a aussi la plus forte croissance du marché de l’argent mobile. Cette tendance suggère que les téléphones mobiles sont peut être le seul moyen viable pour accéder à des services financiers.
Les téléphones mobiles agissent comme des terminaux de paiement avec les numéros de téléphone agissant comme des identificateurs. Les actifs sont déjà là – il suffit de connecter un portefeuille qui communique avec ces systèmes, et vous êtes prêts.
La sécurité est l’une des préoccupations majeures pour les utilisateurs d’argent mobile. Les institutions financières et les opérateurs doivent être équipés avec des niveaux de sécurité élevés pour minimiser les pertes financières dues à des fraudes et des défaillances dans la sécurité. La sécurité a besoin d’être traitée à différents niveaux, comme le contrôle d’accès, la sécurité du réseau, et l’analyse de la vulnérabilité et de cryptage de données pour gagner la confiance des consommateurs. Des solutions telles que la plate-forme de portefeuille Ericsson peuvent résoudre ce problème. Il s’agit d’une solution qui fournit aux institutions financières et aux opérateurs les meilleures performances sécuritaires dans leur catégorie pour les services d’argent mobile, et rend plus facile et moins coûteux la certification des offres par carte.
La liberté d’envoyer, de dépenser et de recevoir de l’argent avec un téléphone mobile est rapidement devenue une partie essentielle de la vie de milliards de personnes à travers le monde. C’est une pierre angulaire de la Société en Réseaux, appelant à un changement où les réseaux de paiement existants sont connectés et interopérables, ce qui rend le M-commerce tout aussi facile que l’utilisation d’argent en espèces.
Les technologies mobiles devraient être utilisées pour transformer la façon dont l’argent est envoyé, reçu et dépensé, et cela signifie réunir les banques et les opérateurs autour de solutions qui sont intrinsèquement simples, économiques, sécurisée et très évolutives.
Rajiv Bhatia
Chef des Ventes Commerce Mobile Europe-Moyen Orient-Afrique, Ericsson
[1] Rapport Développement durable et Responsabilité d’entreprise d’Ericsson 2014