Le journalisme connu comme un métier noble perd de son allure au Sénégal. La communication est devenue le moyen le plus rapide de porter l’information utile à la société, à une longue portée. Néanmoins, les médias sont devenus un nouvel eldorado pris d’assaut par bon nombre de jeunes Sénégalais. La plupart du temps la pratique précède la formation pour certains qui n’ont peut être pas les moyens de trouver une école de formation. Pourtant Baldé, un jeune journaliste de la radio communautaire AFIA FM pense qu’il n’y pas un très grand faussé entre la pratique et la formation. «Nous avons vu au Sénégal et ailleurs de très grands journalistes qui ont fait les beaux jours du métier et les plus belles pages des médias sans être passés par une école de formation», soutient notre interlocuteur.
Pourtant, ces jeunes journalistes éprouvent le besoin d’aller faire une formation qui leur permette d’acquérir les connaissances de base qu’ils ne peuvent pas trouver dans les rédactions actuelles. Dans ce cas de figure Baldé répondra que c’est notre système qui est conçue ainsi et d’ajouter qu’au Sénégal, c’est malheureux, on ne donne l’emploi que sur diplôme et non la compétence ou l’opérationnalité de l’individu. Une réflexion que ne partage pas du tout Sirandou Fall, jeune fille, journaliste au Quotidien l’Observateur.
Pour elle, les dérives du métier qui sont hélas très nombreux doivent inquiéter plus d’un. Et nous seront responsables demain si la presse est au rabais pour ne plus constituer un outil indispensable d’information et de formation. Il est évident et tout à fait normal que certaines personnes ont pu percer dans la profession sans pour autant passer par le cycle normal de formation. Il faut noter que les premiers journalistes ont été formés sur le tas, comme on dit. Combien y a-t-il d’enseignants qui se sont retrouvés journalistes ou reporters ou même patron de presse. Pour preuve presque tous les correspondants régionaux des organes de presse se sont formés eux-mêmes.
Les jeunes doivent penser à mieux se former pour devenir un bon journaliste. Il est à souligner aussi que la formation se complète dans les rédactions, dans la pratique. Malheureusement, selon Chimère Lopy de Reewmi quotidien, les rédactions, selon leur composition, ne peuvent pas compléter la formation, ni même former les jeunes. La responsabilité ne pouvant être amputée aux jeunes qui sont ambitieux, le problème qui se pose c’est qu’ils trouvent le plus souvent dans les rédactions des personnes qui ont presque la même génération qu’eux et ne sont pas nantis de l’expérience nécessaire pour leur venir en appui.
Il y a un fait aussi qui est très notable, c’est la dure concurrence que se mènent les organes de presse. Un fait qui tend à dénaturer l’information au profit du sensationnel pour mieux vendre et acquérir des gains substantiels. Le directeur de la radio AFIA Fm Souleymane BA estime malhonnête que certains mettent de gros titres alors que le contenu n’y est pas. Les jeunes doivent comprendre qu’entre amour d’un métier et recherche de gain pour bien travailler et faire honnêtement leur métier. Notre métier ne produit pas de milliards.
Ceux qui veulent s’enrichir peuvent aller voir ailleurs. Basile Niane, journaliste à la radio Océan FM, croit que les jeunes doivent être protégés dans les rédactions pour leur permettre un bon épanouissement. Dans les médias on remarque, pour le regretter, beaucoup de coups bas. Les gens ont beau parler de solidarité, mais c’est un vain mot puisqu’intérieurement chaque organe cherche à faire mal à l’autre.
Pour exemple : les Tv se mènent une guerre sans merci et se lancent des quolibets que rien ne justifie. Le journalisme est devenu un métier pour les jeunes. Les patrons de presse doivent y mettre de leur sien pour que le métier retrouve ces marques. Sirandou Fall croie que si les tentations sont nombreuses. Le jeune journaliste, s’il n’est pas protégé et mis dans de meilleures conditions, est ouvert à toutes les tentations. Surtout avec nos politiques qui véhiculent toujours des informations en leur faveur. Certains journalistes sont à la solde de ces hommes politiques. En amont la corruption est souvent décriée dans la presse. Et on constate désolé que certains journalistes soient quotidiennement à la recherche de perdiems, synonyme de papier avec toutes les grâces. Les patrons de presse, on ne cesse de le dire doivent mettre les jeunes journalistes dans les conditions maximales pour avoir un produit qui recèle la vraie information.
Les jeunes ne perdent pas ainsi espoir et demeurent déterminés à porter haut l’avenir de la communication.
Mandiaye Petty BADJI
senmedias.com et senegalmedias.blogspot.com