Trois questions à Saloua Karkri BELKEZIZ, Présidente de l’APEBI : « L’Afrique ne saurait asseoir une croissance durable, sans le numérique »
ITmag : L’APEBI organise du 21 au 24 septembre 2016 à Casablanca, la 1ère édition du salon international de l’innovation et de la transformation digitale « AITEX AFRICA IT EXPO », quelle est la particularité de cet évènement à l’échelle continentale ?
Saloua Karkri BELKEZIZ : C’est d’abord une première au Maroc que le secteur des technologies de l’information et de la communication se dote d’un salon qui de plus, est une plateforme d’excellence au regard de la qualité des nombreux acteurs, entreprises et institutions qui ont manifesté un grand engouement et répondront présents ; A commencer par le gage de confiance que nous témoignent les plus hautes instances du Royaume en nous donnant le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi.
Le salon AITEX a aussi la particularité d’être lancé à une période de contexte exceptionnel. Je fais allusion d’une part à la dynamique d’émergence dans laquelle le Maroc et un certain nombre de pays africains se sont engagés depuis quelques années, et d’autre part à la nécessité de nos pays d’engager sinon de parachever le virage numérique.
Avec 150 exposants, principalement des entreprises référencées dans le domaine, 200 donneurs d’ordre, mais aussi des experts et des utilisateurs en provenance de 3 continents, le salon a toutes les prédispositions pour s’imposer comme la 1ère plateforme de l’innovation et de la transformation digitale en Afrique.
Voici avez choisi comme thème du salon « la transformation digitale, levier de développement en Afrique », quel est l’apport du numérique dans la croissance économique des pays africains ?
Inscrit sous le thème « La transformation digitale, levier de développement en Afrique », le salon AITEX s’inscrit dans une logique d’intégration régionale. L’objectif est de favoriser les synergies et l’échange des « best practices » avec les confrères et homologues des autres pays africains, et de réussir une émergence transversale et soutenue du continent à l’horizon 2020. L’Afrique est primordiale et nous avons tenu à inscrire le Sénégal et la Côte d’Ivoire en pays d’honneur pour la 1ère édition de l’AITEX. L’Afrique ne saurait asseoir une croissance durable, sans le numérique. Bien que l’épine dorsale de l’économie africaine reste la richesse de son sol et sous-sol c’est-à-dire les matières première, le continent doit s’appuyer sur les technologies pour leur exploitation, leur transformation et leur commercialisation. Le continent africain est le continent le plus en retard en infrastructures dans le domaine du numérique. Il y a beaucoup à faire à ce niveau. Le taux de pénétration reste le plus bas dans le monde mais celui de la croissance est le plus élevé. Et on se s’aurait réussir le challenge numérique de manière efficiente sans une coopération dynamique.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les pays invités d’honneur pour cette première édition, qu’est-ce qui a motivé le choix pour ces deux pays et quelle est l’importance de la coopération sud sud dans le domaine de la transformation numérique ?
L’APEBI met à l’honneur le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux pays amis avec lesquels le Royaume entretient des relations de longue date, qui constituent un modèle de coopération exemplaire, et qui jouent par ailleurs un rôle de locomotive en Afrique de l’Ouest dans le domaine des TIC. Le Sénégal, quatrième économie de la sous-région ouest africaine après le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Ghana, et deuxième économie en Afrique de l’Ouest francophone derrière la Côte d’Ivoire s’est largement distingué dans l’évolution de l’économie numérique, premier levier de la transformation digitale. Là où l’Afrique a atteint un taux de pénétration moyen autour de 100%, le Sénégal lui signe un taux de 113,66% en mars 2016. Le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou le Maroc font partie des premiers pays africains à initier des projets de gouvernance électronique (e-Gouv). Ils ont réalisé au fil des années des progrès importants dans les domaines tels que l’économie numérique, la monétique, le courrier hybride, ou encore le taux de connectivité internet, etc