Selon Internet World Stats, l’Afrique ne compte que 86 millions d’internautes pour plus de 991 millions d’habitants, soit un taux de pénétration global inférieur à 9%. D’ailleurs, les pays les plus connectés de l’Afrique sont le Maroc et la Tunisie avec 33,4% de pénétration puis l’île Maurice où 29,6% de la population a accès à Internet. Toutefois, il y a lieu de souligner que des initiatives sont engagées en Afrique de l’Ouest, de l’Est et Australe pour développer les réseaux internationaux et mieux raccorder l’Afrique au reste du monde. C’est ainsi que SEACOM (South East Asian Telecommunication Cable) qui est un câble sous-marin de fibre optique de 17 000 km de long, qui a coûté 650 milliards de dollars, relie désormais l’Afrique du Sud notamment à Bombay, Marseille et Londres, via le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique et Madagascar, avec une capacité de 1,28 Tb/s. En outre, Alcatel-Lucent a posé 4 500 kms de fibre optique qui est destinée au système sous-marin de l’Afrique de l’Est TEAMS (The East African Marine System). D’ailleurs, TEAMS est maintenant opérationnel au Kenya avec une capacité de 40 Gb/s, pouvant être accrue à 640 Gb/s. Par ailleurs, le site “Perspectives Economiques en Afrique” compile des données économiques issues de la Banque africaine de développement, du Centre de développement de l’OCDE, de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, ainsi que celles d’un réseau de Think tanks et de centres de recherche africains. Selon les données qu’il publie, l’Afrique affiche le plus faible taux de pénétration d’Internet dans le monde. En effet, en Afrique subsaharienne, le taux de pénétration d’Internet est de 7% et celui du haut débit est de 1%, alors qu’en Amérique latine et aux Caraïbes, comme en Asie de l’Est et dans le Pacifique, le taux de pénétration d’Internet avoisine les 20%. Par contre, les pays d’Afrique du Nord s’en sortent relativement mieux que leurs voisins subsahariens, avec un taux de 40%. Pourtant, même en Afrique du Nord, le taux de pénétration du haut débit n’atteint que 2%. Le faible taux de pénétration d’Internet et le coût élevé de la connexion tiennent essentiellement à l’absence de réseaux internationaux haute capacité. Pour ce qui est de l’accès à Internet en Afrique, il se fait essentiellement par lignes téléphoniques commutées et donc à bas débit, concentrées en Afrique du Sud, en Égypte et au Kenya. On trouve des connexions haut débit en ADSL en Afrique du Sud, en Algérie, en Égypte et au Maroc. En terme d’accès aux services des TIC (Technologies de l’information et de la communication), la plupart des pays affichent un taux extrêmement faible en comparaison avec les autres pays du monde.
Ainsi, si l’on considère l’indice NRI (Networked Readiness Index) qui a été élaboré par le Forum économique mondial et l’INSEAD et qui mesure le degré de préparation d’un pays à tirer parti des TIC efficacement, les pays d’Afrique se classent mal. En effet, selon l’édition 2009-2010 de ce rapport, la Tunisie est en tête de la trentaine de pays africains pris en compte puisqu’elle se classe au 39ème rang mondial et devance ainsi l’île Maurice qui est à la 53e place mondial, tandis que l’Afrique du Sud se classe en 62ème place devançant l’Egypte de huit places. Bien que l’Afrique du Sud se trouve sur le podium, il reste quand même étonnant de voir que l’Algérie, à la différence des autres pays d’Afrique du Nord, moins bien classée que certains pays d’Afrique subsaharienne qui sont pourtant moins riches, à savoir à la 113ème place.
D’autre part, les tarifs de l’accès à Internet en Afrique subsaharienne sont les plus coûteux au monde. En effet, le coût d’une connexion haut débit, selon l’UIT, y est en moyenne d’environ 100 $ pour 110 kilobits par seconde contre moins de 30 $ en Afrique du Nord et moins de 20$ dans le reste du monde. Pour autant, le potentiel de développement est immense, à savoir en Éthiopie, au Burkina Faso, au Mozambique, en Ouganda et en Tanzanie, puisque au moins de 10% des personnes interrogées connaissaient Internet, et ce taux passe à 30%, notamment au Bénin, au Botswana, en Côte d’Ivoire, au Ghana et en Namibie. Cependant, un membre de la commission NTIC du Nepad à Dakar, M. Abdoul Aziz Ndoye, explique que rien ne peut se faire sans le rapport des nouvelles technologies (NTIC). Selon son point de vue, “quels que soient les projets que l’Afrique veut enclencher cela passe par les NTIC. Et cela va pour tous les secteurs de l’économie”.