Afrique: Quand les opérateurs mobiles font la loi… Ou se cache le régulateur?
Depuis le 8 novembre 2012, Africell, la société de téléphonie cellulaire n’est plus interconnectée aux autres opérateurs de téléphonie mobile opérant en République démocratique du Congo. Vodacom-Congo, Tigo et Airtel ont rompu ce lien pourtant exigé par la loi en matière de communication dans le pays. En son article 41, elle dit : « Tout réseau de télécommunications établi ou utilisé pour les besoins du public est obligé de s’interconnecter au réseau de l’exploitant public à travers lequel tous les réseaux nationaux sont interconnectés. Le ministre fixe les règles particulières relatives à l’interconnexion des réseaux ».
Pour Me Mbayo Lufunga Pelesa, le président du conseil d’administration d’Africell, qui a dénoncé l’acte des trois opérateurs lors d’une conférence de presse le 11 novembre 2012, il s’agit d’une concurrence déloyale et d’une violation de la loi sur les télécommunications.
Avis que ne partagent pas du tout Vodacom, Tigo et Airtel qui accusent Africell de violation de la règlementation sur la fixation des prix des appels et des SMS. En effet, Africell qui a débuté ses activités en juin 2012, est entrée sur le marché avec des appels gratuits entre ses abonnés. Vodacom et Airtel estiment que cette stratégie cause un gros manque à gagner et pourrait ramener à une guerre des tarifs de communication pourtant résolue entre les opérateurs.
Kin-Key Mulumba, le ministre des Postes, Téléphones, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, a appelé les quatre entreprises à la collaboration. Il a d’ailleurs annoncé une rencontre pour promouvoir le dialogue entre elles et résoudre le problème. Cependant, le ministre a menacé de punir l’entreprise qui refuserait de se conformer à la réglementation en vigueur en matière des télécommunications dans le pays.
Au Libéria, LTA, l’autorité de régulation a pénalisé le comportement de MTN/Lonestar (la suspension de l’interconnexion avec Comium) en lui infligeant une suspension de sa licence pendant deux semaines. A ce jour la sanction n’a toujours pas été appliquée.
Source: balancing-act Africa