“L?Etat algérien va prendre la majorité du capital (51%) de l?opérateur de téléphonie Djezzy”, a déclaré le ministre des Postes et Télécommunication algérien, Moussa Benhamadi, lors d’une conférence de presse avec des journalistes algériens à El-Tarf, près de la frontière tunisienne.
“Un accord a été passé dans ce sens conformément à la loi de finances”, a-t-il ajouté sans autre précision, selon l’agence APS.
“La date et le montant n’ont pas encore été déterminés”, a précisé à l’AFP le porte-parole du ministre, Zouheir Meziane, qui n’a pas voulu non plus préciser à quel moment cette décision avait été prise.
Des négociations dans le plus grand secret s’étaient tenues à Alger à l’automne, confirmée par la suite de source officielle, sur Djezzy que les Algériens s’étaient déclarés déterminés à acquérir pour faire valoir leur droit de préemption.
Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait annoncé en décembre que l?acquisition d?OTA, filiale de l?opérateur égyptien OTH (Orascom telecom holding) serait conclue après la signature, probablement avant la fin de l?année, d?un accord de confidentialité entre les deux parties avant qu?un protocole d?intention ne soit signé.
Les titres de Vimpelcom et d?OTH, dont ceux d?OTA, constituant l?essentiel du portefeuille, sont cotés dans de nombreuses places boursières, a souligné l’APS. La confidentialité concernera les cotations de ces titres.
Vimpelcom avait racheté en mars l’italien Wind Telecom qui détenait 51% d?OTH, propriétaire de 97% du capital d?OTA.
Une fois l’accord conclu, les deux parties devaient signer un protocole d?intention pour définir les modalités et conditions de la vente d?OTA.
Une bataille faisait rage depuis près de deux ans entre OTH et le gouvernement algérien concernant ce fleuron de la téléphonie mobile en Algérie –qui comptait en août 2011 plus de 16 millions d’abonnés, contre quelque 10 millions pour le groupe public Mobilis et huit millions pour le qatari Nedjma– que l’Etat voulait racheter à un prix contesté par le groupe égyptien.
Ce dernier avait même évoqué en novembre 2010 la possibilité d’un recours à un arbitrage international en cas de désaccord persistant.
En octobre 2010, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, avait confirmé que son pays était déterminé à racheter Djezzy à OTH, même après le rachat de ce dernier par Vimpelcom, qui avait évalué l’entreprise à plus de 8 milliards de dollars, ce que contestait Alger.
Djezzy a commencé à opérer en Algérie en 2002.
Source: AFP