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onatel_burkinaLe 30 avril 2009 est dorénavant une date historique au Burkina Faso. Pour la première fois, une société nationale est introduite en bourse. L’Office National de Téléphonie (ONATEL) poursuit ainsi son expansion entamée depuis sa privatisation en 2006. Et pour cette première, le cours de l’action de la société a connu une hausse de 6,44%.
L’ambiance était donc à la fête et les premiers dirigeants de la Bourse Régionale des Valeurs(BRVM) et de la Société Burkinabè d’Intermédiation Financière (SBIF) se sont joints au Directeur Général de l’ONATEL pour exprimer leur satisfecit.

Ils sont au nombre de 3000, les Burkinabè qui ont des actions au sein de la société ONATEL. Et déjà aujourd’hui, ceux d’entre eux qui voulaient vendre leurs actions ont pût empocher environ 2.500 FCFA d’intérêt par action. Le cours de l’action ce jeudi 30 avril était de 47.900 FCFA, alors que les actions ont été vendues à 42.000 l’unité pour les Burkinabè et 45.000FCFA pour les étrangers et les institutions. Et 1200 titres ont été vendus sur la place boursière de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

Selon le Directeur Général de la BRVM, le secteur de la télécommunication, est le plus prolifique au sein de la bourse. Il se dit confiant quant à l’avenir de l’ONATEL car soulignera t-il, la société sénégalaise de télécommunication qui a fait son entrée à la bourse avec l’action à 11.000FCFA, est cotée aujourd’hui à plus de 120 000 FCFA par action. Jean Paul Guillet, souhaite donc le même destin pour la société burkinabè. Toujours selon le DG de la BRVM, cette entrée en bourse marque le dynamisme de la place financière burkinabè. Il souhaite par conséquent que d’autres sociétés suivent le pas au Burkina comme à l’étranger.

Baptême de feu également pour la Société Burkinabè d’Intermédiation Financière (SBIF). C’est la première société que nous introduisons en bourse, avouera le Directeur Général de la SBIF, Alexis Lourgo. Après 19 ans d’accompagnement des sociétés burkinabè dans la réussite de leurs entreprises, c’est avec fierté que la SBIF aura accompagné l’ONATEL pour cette première.

23% du capital de l’ONATEL, c’est ce qui a été introduit en bourse précisera Alexis Lourgo. Cela a permis de vendre 680 000 actions en tout et de faire naître un actionnariat populaire tant au niveau national qu’international. Des Burkinabè de l’étranger venant du Maroc, de la Côte d’Ivoire, de la France de la Suisse et de bien plus loin encore ont souscrit à ces actions. Du coup, l’ONATEL est devenu la société qui compte le plus grand nombre d’actionnaires burkinabè.

« Ce n’est qu’un début » avait l’air de dire le DG de l’ONATEL, Mohamed Morchid. Il a tenu à réaffirmer que l’ONATEL est le leader des sociétés de télécommunication au Burkina et de rappeler toutes les actions entreprises depuis la privatisation de la société en 2006 ; des actions allant des baisses tarifaires à l’expansion géographique en passant par les différentes offres promotionnelles.

Mohamed Morchid n’a pas manqué de rappeler que l’ONATEL est un grand contribuable au budget de l’Etat burkinabè, soit pour l’exercice passé, 18 milliards de FCFA. 2009 selon lui sera marqué par le sceau de la qualité de service. L’ONATEL, détenu à 51% par Maroc Télécom et faisant partie du groupe français “Vivendi“ entend poursuivre son expansion à tout le territoire national. Le groupe est déjà présent dans environ 1000 localités au Burkina.

11 milliards de résultat consolidé et 82 milliards de chiffre d’affaires, les chiffres de l’ONATEL donne le tournis en cette période de crise financière globalisée. C’est d’ailleurs cette crise financière qui ralentit quelque peu l’expansion de la société soulignera son DG Mohamed Morchid. Toutefois tous les indicateurs sont à la hausse depuis la privatisation de l’entreprise. L’entrée en bourse s’est donc faîte avec beaucoup de sérénité et de confiance, sous l’œil approbateur des autorités burkinabè.

Placée sous le parrainage du président du Faso, ce dernier a été représenté par le ministre d’Etat, ministre des affaires Etrangères et de la Coopération régionale, Alain Bedouma Yoda. Il était accompagné par ses homologues en charge du commerce et des postes et technologies de l’information et de la communication.

La fête de l’entrée en bourse de la première société burkinabè a été embellie par les prestations musicales du meilleur artiste burkinabè de l’année. Hamed Smani, auréolé de son tout nouveau Kundé d’or. Lui qui, son chapeau melon sur la tête et sa pipe au coin de la bouche a interprété quatre belles chansons qui si elles étaient cotées en bourse auraient assurément pris beaucoup de valeur marchande.

Hermann Nazé

[readon1 url=”http://www.lefaso.net”]Source : Lefaso.net[/readon1]

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