Deux documents importants viennent donc d’être signés dans la salle de réunion du SETIC (Secrétariat Exécutif des Technologies de l’Information et de la Communication). Il s’agit d’un contrat de Partenariat Public-Privé (contrat PPP), et d’une Convention de Concession.
Selon David Easum, le contrat PPP engage le BBS à construire et à exploiter le réseau, et le Gouvernement du Burundi à verser une subvention à hauteur de 10.5 millions de dollars américains provenant d’un don octroyé par la Banque Mondiale à travers le Projet Régional d’Infrastructure de Communication, RCIP2. Le BBS utilisera ses propres fonds et des financements externes pour compléter les besoins en investissement pour la réalisation de l’infrastructure.
La convention de concession engage pour une période de 20 ans, renouvelable, le BBS et le Gouvernement à travers l’ARCT (le régulateur des télécoms au Burundi) à tout mettre en œuvre pour permettre l’accès des Burundais aux services de connexion à large bande.
Mis à part la signature de ces deux contrats, le tour de force de BBS a été de recueillir l’adhésion à ce projet des principaux acteurs du secteur des télécoms. La liste ci-dessous démontre que le partage des infrastructures n’est pas seulement une idée dans le vent.
Le BBS, dont l’actionnariat est composé des principaux acteurs dans les TIC au Burundi, était représenté par son conseil d’administration, à savoir :
• Monsieur George Akoury, Président (Directeur Général d’Africell),
• Monsieur Salvator Nizigiyimana, Vice-président (Directeur Général de l’ONATEL),
• Monsieur Raymond Laforce, Administrateur (Directeur Général de U-Com),
• Monsieur Darlington T. Mandivenga, Administrateur (Directeur Général d’Econet Wireless),
• Monsieur Victor Ciza, Administrateur (Administrateur du CBINET).
Le Gouvernement était représenté par :
• Monsieur Salvator Niyibizi, Secrétaire Exécutif du SETIC,
• Monsieur Révérien Ntagaye, Directeur Général de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications.
La construction du réseau devrait se terminer avant le premier juillet 2012. Cependant, la population du Burundi pourra commencer à bénéficier du BBS au fur et à mesure que les divers tronçons du réseau seront mis en place. En particulier, l’Internet à haut débit devrait être disponible à Bujumbura vers le début de l’année prochaine.
Ces accords constituent une étape importante vers le désenclavement du pays, surtout en ce qui concerne l’Internet. Actuellement, l’Internet au Burundi doit nécessairement recourir à des circuits satellite. Du coup, le débit est relativement lent et les coûts très élevés.
Le Ministre des Transports, Poste et Télécommunications, Monsieur Philippe Njoni, a expliqué : « Comme les pays de la sous-région délaissent progressivement le satellite en faveur des câbles à fibre optique en raison des prix qui restent extrêmement élevés pour un faible débit, il était alors urgent pour le Burundi aussi d’agir dans le même sens, ce qui a été fait grâce à une bonne collaboration entre les opérateurs des TIC, le Gouvernement et la Banque Mondiale. »
Le projet actuel ne concerne que l’intérieur du pays, y compris l’accès aux frontières des pays limitrophes, en particulier le Rwanda, la Tanzanie, et la République Démocratique du Congo. Cependant, des actions intensives sont actuellement en cours pour raccorder le BBS à l’Europe et au reste du monde. En particulier, il s’agit : 1) d’acquérir de la capacité sur les câbles à fibre optique sous-marins existants ou en cours de réalisation,
2) de relier le Burundi aux points d’atterrissage de ces câbles.
David Easum explique que « le problème de la capacité sur les câbles à fibre optique sous-marins est déjà résolu. D’immenses progrès ont déjà été réalisés en ce qui concerne le deuxième problème, à savoir relier les points frontaliers du Burundi aux points d’atterrissage des câbles à fibre optique sous-marins. »
Le 1er juillet 2010, le câble sous-marin à fibre optique Eassy entrera en service. Pour des raisons de diversification et de sécurité, le Burundi devra se connecter respectivement aux points d’atterrissage situés à Mombasa vers le nord et à Dar es-Salaam vers le sud. Deux opérateurs burundais ont déjà souscrit à Eassy via WIOCC, un consortium d’opérateurs de télécommunication africains. Pour faire avancer le projet, ces deux opérateurs acceptent de permettre au BBS et à ses membres d’avoir accès à Eassy à des conditions très favorables. Ainsi, tous les opérateurs GSM et de services Internet pourront, grâce à BBS, offrir des services à haut débit, via Eassy.
Le BBS permettra également aux opérateurs de se connecter à d’autres câbles sous-marins tels que SEACOM et TEAMS aboutissant par exemple à Mombasa ou à Dar es-Salaam. Cela est d’autant plus important depuis l’octroi de fréquences 3G à tous les opérateurs GSM. Ils pourront donc offrir des services data mais aussi améliorer la qualité des communications voix.
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