Selon toute vraisemblance, le groupe Etisalat basé aux émirats arabes unis (UAE), une compagnie de téléphonie et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, pourrait faire son entrée sur le marché camerounais. Aucune information ne permet de le confirmer avec certitude, mais de nombreux indices guident la réflexion. Tout d’abord, dans les grandes villes camerounaises de Yaoundé et de Douala, les curieux ont prêté attention à cette affiche qui se distingue des autres. Sur un fond bleu-ciel, Il est inscrit en blanc, le slogan «No Limit». La forme et les couleurs pourraient d’emblée faire croire, que l’opérateur Camtel prépare une nouvelle offensive commerciale. De ce côté-là pourtant on s’est refusé à commenter l’observation. Même si c’était le cas, la forme de la publicité montre bien qu’on veut faire durer le suspense, indique-t-on au service marketing de cette entreprise. Un petit recoupement de données permet aujourd’hui d’apporter une éventuelle réponse à cette mystérieuse annonce publicitaire. Le slogan «No Limit» est utilisé par l’entreprise panafricaine de téléphonie mobile MOOV. Cette compagnie est déjà présente dans deux pays de la sous-région Afrique Centrale, le Gabon et la République centrafricaine. Cette compagnie est une création de groupe Atlantique Telecom, dont l’ambition était de construire une entreprise de télécommunication à la dimension de l’Afrique. Depuis le mois de Mars 2010, Atlantique Telecom a été racheté en totalité par le puissant groupe Etisalat. Ce groupe couvre une centaine de millions de clients à travers l’Asie, l’Afrique et le Moyen orient, et est soutenu par la puissance financière des Emirats, dont la ville Dubaï est le symbole. Or on se souvient, qu’en 2009, sur une perspective officielle, le ministre Biyiti Bi Essam des postes et télécommunications avait annoncé au mois de juin 2010, l’arrivée très prochaine d’au moins un nouvel opérateur de téléphonie mobile sur le marché camerounais.
Une bataille des prix sur fond de positionnement
Le dernier indice qu’on peut relever est celui du comportement des gros opérateurs présents sur le marché camerounais, les groupes MTN-Cameroon et Orange-Cameroun. Durant les derniers mois, chacune de ces deux entreprises a rivalisé d’offres promotionnelles. Dans les call-box, certains appels chez l’opérateur MTN coûtaient jusqu’à 25 francs la minute au mois de juin dernier. L’offre a ensuite été retirée sans qu’aucune explication ne soit fournie. Aujourd’hui, Orange semble avoir remporté la bataille des prix. L’appel vers les opérateurs Orange revient à 50 francs aux consommateurs. Orange a recommencé à attirer beaucoup de clients. Et même nous les callboxistes, nous gagnons beaucoup en écoulant les produits «Orange», nous a affirmé une gérante de call box. La solution Orange, ce serait une puce spéciale qui impose un quota de communication par mois, et qui réduit les prix de communication jusqu’à 40 francs la minute. Pour de nombreux «grossistes» de crédit, l’opération est une catastrophe pour eux. Le volume de crédit vendu a baissé, car leurs principaux clients des call-box jouissent de l’astuce qui leur assure des réductions de coût. C’est en tenant compte de cette considération que MTN aurait suspendu le service équivalent, et l’aurait remplacé par l’illimité à la facturation, pour deux numéros MTN. L’emballement des deux gros opérateurs se comprend mieux, lorsqu’on prend connaissance des prix et des services de MOOV dans les différents pays où il intervient. Si l’entreprise s’implantait effectivement au Cameroun, les communications risqueraient de connaitre de nouvelles baisses des prix. En plus des prix de communication à la baisse, MOOV grâce à Etisalat pourrait offrir à ses clients la possibilité de posséder des téléphones haut de gamme en pack, et moins cher. Une perspective réjouissante pour les huit millions de consommateurs potentiels du Cameroun.