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lte_ericssonL’équipementier suédois est le seul au monde à avoir déployé un réseau commercial LTE (« long-term evolution », ou 4G). Tablant sur une explosion d’objets communicants via le réseau mobile, il cherche à augmenter les débits le plus rapidement possible, en commençant par la 3G+. Son modèle économique évolue vers les services et les applications.

Heureux Suédois. Depuis décembre, les habitants de Stockholm peuvent s’abonner au très haut débit mobile. Teliasonera commercialise des abonnements avec des clefs 4G ou LTE, qui multiplient par 10 les débits réels observés sur les réseaux de données existants (3G) : la vitesse de transmission atteint quelques dizaines de mégabits par seconde. De quoi échanger de gros fichiers, faire de la vidéoconférence ou se connecter sur l’intranet de son entreprise en toute fluidité, comme si on était au bureau. Certes, avec un millier d’abonnés, essentiellement des hommes d’affaires, cela ne concerne pas beaucoup plus de monde qu’une expérience dans un grand centre de recherche. De plus, ces privilégiés ne peuvent pas encore téléphoner… puisqu’il n’existe pas encore de combinés LTE. Mais Teliasonera, qui s’était fait souffler les licences 3G dans son propre pays, a lavé l’affront grâce à cette première mondiale.

Stockholm est également une vitrine pour l’équipementier national Ericsson, qui a déployé ces 200 antennes. Le leader mondial des réseaux mobiles, avec 35 % de part de marché, a déjà signé 6 contrats commerciaux LTE : trois aux Etats-Unis, avec Verizon, ATT, MetroPCS, en Suède et en Norvège avec Teliasonera, et au Japon avec NTTDocomo. Il participe également à une quarantaine de pilotes dans le monde, face à Alcatel-Lucent, Nokia Siemens Networks ou Huawei. « Nous sommes bien placés sur ce marché, car nous détenons plus de 25.000 brevets actifs dans le mobile et nous sommes très influents dans les organismes de normalisation », estime Viktor Arvidsson, directeur de la stratégie et des affaires réglementaires chez Ericsson France.
Changement d’échelle

A Barcelone, en février, le PDG du groupe suédois, Hans Vestberg, a impressionné le monde des télécoms en prévoyant qu’il y aurait 50 milliards d’appareils connectés à Internet via les réseaux mobiles dans dix ans. « Aux Etats-Unis, les opérateurs parlent d’un taux de pénétration du mobile de 400 %. Le modèle de l’industrie est en train de changer d’échelle », témoigne Viktor Arvidsson. Outre le téléphone, le PC, l’appareil photo ou la tablette, d’autres machines vont se mettre à communiquer, pour gérer les consommations énergétiques du foyer. « Les technologies de l’information peuvent contribuer à hauteur du tiers aux objectifs de réduction des émissions de CO2 que s’est fixés la France pour 2020 », souligne Viktor Arvidsson, tout en rappelant qu’Ericsson est un pionnier des stations mobiles « vertes » depuis plus de quinze ans. Certaines industries vont être bouleversées, de la santé à l’éducation. Les voitures connectées, par exemple, devraient arriver plus vite qu’on ne l’imagine, car elles serviront à gérer le trafic : elles signaleront à celles qui les suivent les embouteillages, les freinages brutaux, les nids de poule dans la chaussée…

Le trafic Internet mobile a dépassé la voix

C’est pourquoi Ericsson n’attend pas le LTE, qui sera balbutiant jusque vers 2012, pour augmenter les débits. En Suède, avec l’opérateur 3, le groupe va pousser la 3G+ à des débits inédits de 84 Mbits.

Par ailleurs, le groupe se prépare à l’arrivée de nouveaux modèles économiques liés à l’Internet mobile. D’une part, il va falloir aider les opérateurs à réduire leurs coûts galopants en raison de l’explosion du trafic de données, en produisant des équipements économes. D’autre part, alors que les concurrents chinois mais aussi les spécialistes d’Internet (Cisco, Juniper) assaillent le marché d’Ericsson, ce dernier se renforce dans les services et se diversifie depuis trois ans dans le multimédia : en rachetant des sociétés comme Tandberg TV, pour la gestion des flux vidéo, ou bien en développant des plates-formes de gestion des transactions, d’intermédiation entre opérateurs et fournisseurs de services… Dans cinq ans, a annoncé Hans Vestberg, Ericsson sera un éditeur de logiciels.

SOLVEIG GODELUCK

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source :lesechos.fr[/readon1]

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