Facebook se met aux langues africaines
Une version du réseau social en swahili est disponible.
Après une version en afrikaans et en arabe, le réseau social Facebook a été traduit en Swahili, la plus importante langue bantoue, parlée en Afrique de l’est et du centre par environ 110 millions de personnes. Le lancement officiel de cette nouvelle version s’est déroule le 14 juin dernier à Nairobi. Les modifications ont essentiellement été effectuées via internet, grâce à des forums et surtout l’application de traduction du réseau social. 196 personnes basées au Kenya, en Tanzanie, en Europe ou aux États-Unis aident au projet. Certains sont des experts, d’autres de simples usagers du site. Depuis sa création en 2004, Facebook a déjà été traduit en une cinquantaine de langues par les internautes eux-mêmes. Actuellement, 740 personnes utilisent le réseau en Swahili. Un chiffre qui augmente constamment.C’est la société Wondersoft qui a parrainé le projet en organisant, entre autres, des workshops sur la linguistique et le marketing. Il s’agit d’une petite entreprise basée à Mombasa, au Kenya, qui adapte des logiciels en Swahili. Ces dernières années, plusieurs programmes ou sites internet ont été traduits dans cette langue. C’est le cas du navigateur web Mozilla Firefox et de la suite bureautique OpenOffice. A terme, un système d’exploitation complet dans la langue bantoue devrait voir le jour. « Le Swahili se développe de plus en plus, explique Simon Wanda, fondateur et chef de la direction de Wondersoft. L’anglais est très parlé en Afrique de l’est, mais plutôt par l’élite, par des gens éduqués. Le swahili est populaire partout dans le monde : en Afrique de l’est, aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Allemagne… ».
Adapter les logiciels au langues africaines : un travail de longue haleine
Simon Wanda collabore également à d’autres projets, comme le site Kamusi qui héberge un dictionnaire en Swahili ainsi qu’une méthode d’apprentissage. Certains contributeurs de la version swahilie de Facebook participent aussi au projet PALDO, un dictionnaire en ligne panafricain, soutenu notamment par la société ghanéenne Kasahorow, éditrice de logiciels. Celui-ci propose des applications traduites et explique comment régler son ordinateur et utiliser un clavier dans plusieurs langues africaines.
Outre des problèmes techniques liés au fonctionnement des programmes de traduction, la difficulté majeure pour adapter les logiciels est la langue elle-même. « Il existe plusieurs dialectes swahilis et nous devons établir une forme standard qui peut être utilisée par la majorité de nos clients, confie Simon Wanda. Nous devons aussi créer de nouveaux mots en utilisant les théories linguistiques et sémantiques ».
Après l’Afrique de l’est, l’Afrique australe et l’Afrique de l’ouest pourraient aussi être concernées par l’expansion de Facebook : le bruit court que des versions en zoulou et en haoussa sont en préparation.
[readon1 url=”http://www.afrik.com”]Source : afrik.com[/readon1]