Les sages de la Rue de l’Echelle sont favorables au croisement des fichiers clients de mobile et de fixe de France Télécom. Ils préconisent un encadrement des nouvelles offres « quadruple play ». France Télécom va enfin pouvoir proposer à ses clients haut débit fixe de prendre un abonnement mobile Orange – et vice versa. Jusqu’à présent, sa position dominante lui interdisait de recouper ces informations commerciales, contrairement à SFR et Bouygues Telecom. Mais l’Autorité de la concurrence, qui s’est autosaisie, a rendu hier un avis favorable à cette revendication ancienne de l’opérateur historique. L’utilisation croisée des bases « ne paraît pas de prime abord pouvoir distordre la concurrence à elle seule », juge-t-elle.
Chez Bouygues Telecom, soulignent les sages de la Rue de l’Echelle, l’utilisation des fichiers clients mobiles pour recruter dans l’ADSL n’a pas été très efficace : « Le taux de transformation de la dernière campagne de marketing direct organisée par courrier, courriels et contacts téléphoniques a été inférieur à 1 %. La courbe d’acquisition des clients de mobile Bouygues Telecom suit celle des non-clients. » Le croisement des bases de données est plus concluant pour SFR : « Le volume de clients de mobile ayant souscrit à une offre ADSL via une opération d’utilisation croisée de bases de clientèle entre juillet 2008 et janvier 2010 représenterait moins de 10 % des ventes brutes », écrit l’autorité. Pas de quoi faire craindre un grand bond des recrutements chez France Télécom. Certes, sa part nette de recrutements ADSL n’a été que de 14 % entre janvier et mars, mais la faute en incombe plutôt à l’agressivité des concurrents. En ouvrant de nombreuses boutiques, ils ont débauché des clients chez Orange. Surveillance
Faire converger les bases de clientèle est une chose, mais offrir des offres « quadruple play » (Internet, télévision, téléphone fixe plus mobile) en est une autre, insiste toutefois l’Autorité de la concurrence. France Télécom « détient en effet des positions nettement plus fortes que Bouygues Telecom sur chacun des marchés concernés et l’instruction a permis d’établir que l’offre de couplage Ideo de ce dernier produisait des effets significatifs sur le marché du haut débit. » En mars, le parc de box du nouvel entrant représentait déjà 2,3 % du marché, conquis en un an et demi. L’autorité estime que cette forme de convergence fixe-mobile, sur le point de se généraliser, risque d’accroître le coût de changement d’opérateur et de verrouiller la concurrence à l’intérieur des foyers – comme aux Etats-Unis, où règnent les forfaits familiaux. Il renvoie donc la balle au régulateur des télécoms pour encadrer le « quadruple play » : synchroniser le terme des abonnements, organiser la portabilité des services convergents… Orange, qui veut faire du « quadruple play » à la rentrée, sera donc sous surveillance.
Les sages de la Rue de l’Echelle sont favorables au croisement des fichiers clients de mobile et de fixe de France Télécom. Ils préconisent un encadrement des nouvelles offres « quadruple play ». France Télécom va enfin pouvoir proposer à ses clients haut débit fixe de prendre un abonnement mobile Orange – et vice versa. Jusqu’à présent, sa position dominante lui interdisait de recouper ces informations commerciales, contrairement à SFR et Bouygues Telecom. Mais l’Autorité de la concurrence, qui s’est autosaisie, a rendu hier un avis favorable à cette revendication ancienne de l’opérateur historique. L’utilisation croisée des bases « ne paraît pas de prime abord pouvoir distordre la concurrence à elle seule », juge-t-elle.
