France : Prix du dégroupage total : France Télécom fait un geste
En mars dernier, Vivendi, la maison mère de SFR et donc de Neuf Telecom poursuit France Télécom au niveau européen pour abus de position dominante. “Nous estimons qu’il y a une position dominante de France Télécom avec les prix pratiqués en matière d’abonnement et de tarifs d’accès à la boucle locale” (dégroupage), expliquait Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi.
Rabais de 29 centimes HT
Quelques mois auparavant, le même Jean-Bernard Lévy jugeait “préoccupant” le bilan de la situation dans les télécommunications fixes, toujours dominées dans l’Hexagone par France Télécom. “France Télécom accapare 85% de la marge générée, ne laissant que 15% à ses deux concurrents. Comment peuvent-ils investir dans ces conditions ?”, déclarait-il
Il est vrai que le tarif mensuel du dégroupage total (qui permet à un abonné de s’affranchir complètement de France Télécom) est inchangé depuis 2006. Suite à la baisse annoncée par l’opérateur, il passe de 9,29 euros HT par abonné à 9 euros hors taxes. Rappelons qu’en 2000, ce tarif était de 17,1 euros HT ! Mais selon les comptes publiés début janvier par France Télécom, une ligne en dégroupage total lui coûterait 6,77 euros par mois en 2007…
Cette baisse semble donc insuffisante pour les opérateurs alternatifs qui commencent à perdre patience. Interrogé par l’AFP, le directeur délégué de l’Aforst, qui regroupe les fournisseurs d’accès à internet concurrents de France Télécom, Dorian Lamarre, a estimé que ces baisses “allaient dans le bon sens”. “Néanmoins, cela reste très inférieur à la baisse que l’on demandait et que les coûts réels permettraient d’effectuer”, a-t-il ajouté. Pour l’association, le juste prix se situe autour des 7 euros.
Séparation fonctionnelle
De son côté, l’Arcep, le régulateur des télécoms qui plaidait jusqu’à aujourd’hui pour une orientation des tarifs vers les coûts se contente de prendre acte des baisses des tarifs des offres d’accès à la boucle locale communiquées par France Télécom. Pour l’Autorité cette baisse semble suffisante. Pour la concurrence, le chemin à parcourir reste encore long.
Les alternatifs réclament donc avec encore plus de force une séparation des activités du groupe avec d’un côté les réseaux et de l’autre les services grand public, une solution combattue par l’opérateur historique mais soutenue par Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la Société de l’Information.
[readon1 url=”http://www.zdnet.fr”]Source : ZDNet.fr[/readon1]