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Le fabricant français a annoncé hier le rachat, pour 163 millions d’euros, de l’allemand Cinterion, spécialisé dans la fabrication de modules pour les applications de « machine to machine ». Gemalto sera désormais présent sur l’ensemble de la chaîne de ce marché prometteur et diversifie ainsi son activité.

Le leader mondial des puces s’invite sur un marché en pleine croissance

L’opération, d’un montant de 163 millions d’euros, est la plus grosse acquisition de l’histoire de Gemalto. Hier, le leader mondial de la fabrication de puces et de la sécurité numérique a annoncé le rachat de la société allemande Cinterion. Cette entreprise compte 335 collaborateurs et a généré en 2009 un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros, soit 10 % du chiffre d’affaires annuel de Gemalto en 2009. Elle est spécialisée dans la fabrication de modules pour les applications « machine to machine » ou « M2M ». En clair, elle fournit des terminaux permettant aux machines (ascenseurs, compteurs électriques, système d’alarme…) de communiquer entre elles.

Si cette acquisition n’a pas semblé enthousiasmer les investisseurs -le titre Gemalto a baissé de 2,95 %, à 30,94 euros, dans un marché baissier -la nouvelle est néanmoins porteuse de promesses pour le Français. « Elle nous apporte un relais de croissance essentiel et très dynamique », explique Olivier Piou, le directeur général de Gemalto. De fait, le marché « M2M » est en pleine croissance (lire ci-dessous). Gemalto était déjà présent dans cette activité en proposant des cartes SIM spécifiques, les Machine Identification Modules (MIM), qui représentent 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels.

Une petite revanche

Désormais, le groupe sera présent d’un bout à l’autre de la chaîne. « Nous nous positionnons comme un pont entre les entreprises et les opérateurs, en proposant l’ensemble du service. Cela pourra permettre au marché de véritablement décoller, alors qu’il était encore bloqué jusqu’ici », poursuit Olivier Piou. Bien souvent, nombre d’entreprises qui souhaitaient se doter de solutions M2M devaient se fournir d’un côté de modules et service d’installation auprès de spécialistes et de l’autre de cartes SIM avec abonnement auprès d’un opérateur.

Cette opération est aussi une petite revanche pour le groupe. En 2008, il avait tenté d’entrer sur le marché en lançant une OPA sur le concurrent de Cinterion, la société Wavecom. Une opération qui avait finalement capoté devant le refus de l’équipe dirigeante. Le canadien Sierra Wireless avait emporté le morceau. « Le rachat d’aujourd’hui montre que nous avions raison. C’est le bon timing pour entrer sur le marché », estime Olivier Piou.

Signe de l’ambition de Gemalto, une division dédiée au marché « machine to machine » sera créée au sein du groupe, au côté des activités de téléphonie, bancaire, et sécurité du groupe. De quoi permettre à celui-ci de diversifier ses sources de revenus et de faire notamment face à la stagnation de son activité téléphonie mobile, qui pèse pour 50 % de son chiffre d’affaires. « Sur cette activité, Gemalto souffre de la baisse des prix de vente des cartes SIM. Les pays émergents, dont les produits sont à moindre valeur ajoutée, tirent le marché vers le bas », souligne Jean-Baptiste Sergeant, analyste de la valeur chez Gilbert Dupont. Sur ce point, les cartes SIM et modules dédiés au « M to M » sont à plus forte valeur ajoutée et pourraient permettre à Gemalto de retrouver de la valeur. L’acquisition de Cinterion devrait d’ailleurs contribuer à hauteur de 20 millions d’euros à l’objectif de 300 millions d’euros de profit opérationnel que s’est fixé le groupe pour 2013…

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source : lesechos.fr[/readon1]

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