La réelle difficulté n’est pas de créer le réseau. Verizon Communications en exploite déjà un de 2,5 gigabits par seconde, avec une offre combinant télévision, Internet et téléphone. Le groupe propose un débit Internet maximal de 50 mégaoctets par seconde, qu’il pourrait aisément augmenter. Verizon dépensera 23 milliards de dollars sur plusieurs années pour atteindre 18 millions de foyers dans des zones d’habitation densément peuplées.
Le vrai problème relève plutôt du financement des réseaux de fibre optique pour les zones rurales ou faiblement peuplées, dont le coût peut atteindre 4.000 dollars par foyer raccordé, contre 1.400 dollars en zone résidentielle, estime Mark Horinko, président de N4Group.com.
Evidemment, Google n’envisage pas le déploiement d’une couverture totale, mais plutôt un déploiement expérimental qui lui coûtera entre 70 millions et 2 milliards de dollars, selon les calculs de N4Group. Un réseau à très haut débit pourrait servir les objectifs politiques du groupe à Washington, concernant notamment l’ouverture des accès aux réseaux, puisqu’il prévoit d’ouvrir le sien aux différents fournisseurs d’accès à Internet.
Sur ce point, la réaction de la Federal Communications Commission sera attentivement surveillée. Certains acteurs du secteur des télécommunications craignent déjà que la FCC, dans un élan égalitariste, exige des opérateurs qu’ils ouvrent leurs réseaux aux fournisseurs concurrents, comme le ferait Google.
Ce serait une erreur. Quelle que soit la somme que consacre Google à ce réseau expérimental, elle n’avoisinera pas les dizaines de milliards de dollars dépensés par les groupes de téléphonie et les câblo-opérateurs sur leurs propres réseaux. Google, en réalité, doit son succès à ces réseaux Internet. Il est compréhensible, d’un point de vue commercial, que le groupe veuille dynamiser le marché du haut débit. Le risque est qu’en s’efforçant d’atteindre cet objectif, Google accélère l’avénement d’une réglementation plus contraignante qui finisse par décourager les investissements.
Martin Peers, The Wall Street Journal
[readon1 url=”http://www.investir.fr”]Source :investir.fr[/readon1]