google_vs_facebookk
google_vs_facebookkConfronté à l’influence grandissante du réseau social, le moteur de recherche dévoile une série d’outils pour personnaliser internet. Pour réagir face à l’encombrant Facebook, qui accapare une part grandissante de l’Internet à ses dépens, Google a dévoilé mardi un service baptisé « Google + ». Il ne s’agit pas vraiment d’un site spécialisé à consulter spécifiquement, mais plutôt d’un ensemble de nouveaux outils permettant de personnaliser la toile, de « socialiser Google ». Ils apparaîtront sur les principaux sites du groupe, comme sa page de lancement de recherches, sa messagerie Gmail et son site de géolocalisation Maps.

Pour se démarquer de Facebook, Google tient notamment compte des nombreuses critiques pour atteinte à la vie privée formulées contre la star des réseaux sociaux. Des critiques qu’il connaît bien, puisqu’il en a lui aussi fait l’objet lors du lancement de son service de microblogging Google Buzz en février 2010. « Nous avons beaucoup appris avec Buzz et l’une des choses que nous avons apprises c’est qu’il y a une réelle opportunité sur le marché pour un produit destiné à ceux qui s’inquiètent du respect de leur données personnelles et de la façon dont leurs informations sont partagées », promet aujourd’hui Bradley Horowitz, vice-président chargé du Product Management chez Google, rapporte l’agence Reuters.

Concrètement, la page d’accueil de Google+ ressemble beaucoup à celle de Facebook, avec un fil actualisé en continu de commentaires, photos et liens partagés par des amis et contacts. Mais les contacts sont regroupés dans des « cercles » d’amis organisés par l’utilisateur. Cet outil permet de choisir à qui sont adressées les informations qu’on met en ligne. « Déclics » permet de repérer et faire partager des informations par thème.
Difficile migration vers Google+

Google+ propose aussi un service de chat vidéo (« Vidéo-bulles »), qui pourra regrouper jusqu’à dix personnes en téléconférence, et une messagerie instantanée collective (« Clique »). « Mobile » permet d’exploiter les fonctions appareil photo et géolocalisation d’un téléphone portable. Google stockera automatiquement les photos prises sur des téléphones mobiles sur ses serveurs pour permettre à l’utilisateur d’y accéder depuis n’importe quel ordinateur et de les partager. L’idée, résumée sur le blog de groupe par une responsable de Google, Vic Gundotra, c’est de « faire évoluer le partage en ligne pour qu’il soit aussi naturel, riche et nuancé que nos interactions dans la vie réelle ».

En fait, comme l’ont rapidement relevé plusieurs commentateurs, Facebook permet déjà la plupart de ces fonctionnalités, et si Google est susceptible d’apporter des améliorations, par exemple pour segmenter un réseau « d’amis » ou raffiner les réglages de confidentialité, il n’est pas certain que cela suffise à convaincre suffisamment d’utilisateurs de Facebook de migrer vers Google+.

Avec 700 millions d’utilisateurs, Facebook est déjà le champion mondial du temps passé sur internet, ses recettes sont en hausse, sa valorisation augmente de semaine en semaine avant même qu’il soit coté, et il fait désormais figure de groupe internet le plus en pointe pour sa capacité d’innovation. Google reste certes leader en nombre de visiteurs uniques, après avoir dépassé le seuil du milliard en mai, mais sa progression sur un an (+8,4%) est bien plus lente que celle de Facebook (+30,2%, troisième du monde avec 713 millions de visiteurs uniques), selon des chiffres du cabinet ComScore.

« Je me suis planté »

Google, conscient que les internautes d’aujourd’hui ne se contentent plus d’une navigation régie par les seuls algorithmes, affiche depuis plusieurs mois son virage vers l’internet personnalisé, ce qui dans le milieu high-tech s’appelle « l’internet social ». « Si on pense à ce que les cinq prochaines années seront pour la vie en ligne, d’un point de vue social, et au genre d’outils qu’on pourra créer, nous n’en sommes vraiment qu’au tout début », avait déclaré le co-fondateur du groupe de Mountain View, Larry Page, à l’annonce en janvier de son retour au poste de directeur général.

Fin mai, l’ex-PDG et actuel président exécutif Eric Schmidt avait assumé la responsabilité du retard accusé par Google pour basculer vers une consultation d’internet plus personnalisée, c’est-à-dire reposant sur les circonstances de chacun et les recommandations d’amis. « Je me suis planté », avait dit Eric Schmidt, assurant pourtant avoir perçu cette évolution dès 2007-2008.

Actuellement en phase de test sur invitation, Google+ a été présenté à une poignée de journalistes, le grand public devant se contenter des annonces sur le blog habituel du groupe.

[readon1 url=”http://www.lesechos.fr”]Source :lesechos.fr[/readon1]

Laisser un commentaire