Gouvernance des télécom et des TIC : Les professionnels réclament son institutionnalisation
Les acteurs des Télécom et des Tic se sont planché hier jeudi, à Dakar sur le « cadre juridique du secteur des Télécom/Tic ». Au menu de cette rencontre, une mise à niveau des différents acteurs sur les nouvelles dispositions du nouveau code des Télécom d’une part et d’autre part des échanges sur les projets de décrets d’application.
Si depuis février 2011, le Sénégal dispose d’un nouveau code des Télécommunications issu d’une concertation publique/privé, sa législation tarde à s’effectuée, faute de décrets d’application adaptés aux réalités économiques prenant en compte les préoccupations de ceux qui créent la richesse et des emplois productifs.
Cette absence de cadre juridique légal a fait, hier jeudi 18 septembre, à Dakar, l’objet d’une journée d’échanges et de concertation entre professionnels et partenaires autour du thème « cadre juridique du secteur des Télécom/Tic ».
Cette journée de réflexion se veut d’une part une mise à niveau des différents acteurs, notamment les Petites et moyennes entreprises (Pme), sur les nouvelles dispositions que leur confère le nouveau code des Télécom et d’autres part l’opportunité d’échanger sur les projets de décrets d’application.
De l’avis d’Antoine Ngom, président de l’organisation des professionnels des tics du Sénégal (Optic) « le Sénégal est sans lettre de politique sectorielle et stratégique depuis plusieurs années. Cela n’est pas acceptable ! », a-t-il regretté.
« La feuille de route actuelle du gouvernement s’articule autour du Plan Sénégal émergent (Pse) qui, pour nous, ne donne pas la place que devrait avoir le numérique dans le pays comme le Sénégal qui aspire à l’émergence », a-t-il indiqué.
Par conséquent, dira-t-il « le gouvernement se doit de travailler à la redynamisation du secteur des télécommunications ». Toujours selon lui « la gouvernance du numérique pose problème tant du point de vue de l’instabilité institutionnelle que du dispositif institutionnel inefficient ».
Ainsi, a-t-il dit, « nous misons beaucoup sur le conseil national du numérique que nous appelons de tous nos vœux, lequel est pris en charge dans le Pse à travers la réforme du It Board ».
Selon Ameth Amar, vice président du conseil national du patronat (Cnp), « un privé ne peut investir que dans un cadre juridique et judiciaire ». Pour nous investisseurs privés, souligne-t-il « l’insécurité juridique s’explique par l’inadaptation des textes et des procédures à l’environnement de nos jours.
Et cette insécurité judiciaire découle de la façon dans laquelle la justice elle-même est rendue, tant en droit qu’en matière de déontologie », a-t-il relevé.
Pour redynamiser ce secteur stratégique, il urge de mettre en place souligne-t-il « un cadre réglementaire et légal régissant l’activité Télécom/Tic aux niveaux national et régional (Uemoa ».
Intervenant, Yaya Abdoul Kane, ministre des Postes et des télécommunications avance que « l’Etat s’est engagé à concourir à la redynamisation du secteur des tics, afin que l’économie numérique puisse booster la croissance économique ».
Jean-Pierre Malou
Source : Sud Quotidien