KT Corp., le deuxième opérateur télécoms de Corée du Sud, a écrit le 17 décembre à Vivendi pour lui déclarer son intérêt. La lettre d’intention reçue à Paris «n’est pas une offre ferme», a précisé un porte-parole du groupe sud-coréen. Cette proposition s’inscrit dans la stratégie «d’investissements à l’étranger, en particulier dans les pays émergents » du groupe coréen KT.
À ce propos, Maroc Telecom est une cible idéale pour un investisseur dans les télécoms au Maghreb et en Afrique de l’Ouest. Il occupe la place de premier opérateur de téléphonie mobile au Maroc, où il contrôle 47,07 % du nombre de clients en septembre 2012, loin devant ses concurrents Meditélécom (29,93 %) et Wana Corporate (23 %), selon les données de l’ANRT, le gendarme marocain du secteur. Le groupe contrôle Casanet, premier fournisseur d’accès Internet du pays. De plus, Maroc Telecom détient des parts majoritaires dans les opérateurs historiques du téléphone au Burkina Faso (Onatel), au Gabon (Gabon Télécom), au Mali (Sotelma) et en Mauritanie (Mauritel). Même si le marché marocain des services mobiles est proche de la saturation, avec un taux d’équipement de 118 %, ses filiales sont très dynamiques. «En 2011, le parc mobile des filiales a atteint près de 10 millions de clients, en hausse de près de 39 % par rapport à 2010, après avoir presque doublé au Mali», rappelle le groupe marocain.
L’acquéreur devra obtenir l’aval du gouvernement marocain, et in fine du roi Mohammed VI, qui détient 30 % du capital de Maroc Telecom.
D’autres candidats sont intéressés. Les noms de QTel, le groupe de télécoms du Qatar, et Etisalat, situé aux Émirats Arabes Unis, sont régulièrement évoqués. Ils ont les moyens de payer le montant de 5,5 milliards d’euros espéré par Vivendi, soit une prime de 17 % sur le dernier cours coté de Maroc Telecom. La déclaration d’intention de KT va lancer les enchères informelles sur l’opérateur marocain.
France Télécom encombré par sa part dans Méditel
Par ailleurs, France Télécom regarde le dossier. Mais le groupe est encombré par sa prise de participation dans le deuxième opérateur du Maroc, décidée en 2010, par Stéphane Richard, le PDG de France Télécom. «FT-Orange a manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour le Maroc, où nous détenons 40 % de Méditel, et plus largement pour le continent africain. Néanmoins, à ce stade et compte tenu des niveaux de valorisation de Maroc Telecom, nous n’avons pas remis d’offre formelle», déclare le groupe français.
Trois ans après avoir mis le pied au Maroc, en déboursant 640 millions d’euros, France Télécom devrait céder sa part dans Méditel, en cas de victoire, pour ne pas se trouver en position dominante dans le pays. Le groupe français avait regretté d’avoir laissé filer la privatisation de l’opérateur du royaume chérifien, trop préoccupé, à l’époque, par sa dette abyssale.
De son côté, Vivendi ne fait pas de commentaire
Source: lefigaro.fr