Le régime utilise du matériel installé par Nokia et Siemens pour son contrôle…
L’utilisation d’Internet a explosé en Iran (près de 3000% entre 2000 et 2005). Les moyens de contrôle aussi. Le pays a développé «l’un des système de filtrage les plus étendus du monde, avec la Chine», selon l’OpenNet Initiative.

Si cela est possible, Téhéran peut dire merci aux entreprises occidentales. Plus précisément à une joint-venture entre le Finlandais Nokia et l’Allemand Siemens, selon le Wall Street Journal de lundi «Le centre de contrôle installé par l’entreprise de Télécom gouvernementale était une partie d’un large contrat avec l’Iran», confirme au quotidien un porte-parole de la coentreprise.

>> La carte de la blogosphère iranienne, c’est ici

Bloquer des réseaux sociaux, censurer des contenus, cela possible grâce à la technique de DPI (deep packets inspection, ou inspection en profondeur et systématique du trafic). L’information échangée sur le net est découpée en paquets, qui comprennent notamment une partie entête et une partie donnée. Avec une DPI, même la partie donnée peut être analysée. La technologie est plutôt employée dans les entreprises à des fins de sécurité, afin de repérer d’éventuelles menaces comme des virus.

Selon les experts cités par le journal, à la différence de la Chine, qui officie plutôt du côté des fournisseurs d’accès, l’Iran possède donc un organe central de contrôle. Le système permet «d’ouvrir chaque paquet, de l’examiner à la recherche de mots clés, et d’éventuellement le modifier avant de le reconstruire en quelques millisecondes». Quelques millisecondes qui n’empêchent pas, vu la quantité des données, l’engorgement du trafic au niveau du centre de contrôle

«Si vous vendez de l’équipement réseau, vous vendez intrinsèquement également des capacité de contrôle», justifie le porte-parole de la joint-venture.

Philippe Berry

Réactions

«Les informations selon lesquelles l’Iran utilise ces technologies pour débusquer des opposants sur internet sont très inquiétantes», a réagi Ed Black, le président de la Computer and Communications Industry Association, un groupe de pression qui fédère de très nombreuses entreprises informatiques, dont Microsoft, Google ou encore Fujitsu.

«Internet peut être un outil permettant d’améliorer la communication politique et la participation à un processus démocratique» ou «il peut être un moyen pour un gouvernement de contrôler l’accès à l’information, d’espionner ses citoyens et de détecter ses adversaires politique», ajoute Ed Black. Qui conclut: «L’Iran est une raison de plus pour laquelle l’usage de certaines technologies comme la deep packet inspection doit être limitée».

(avec AFP)

[readon1 url=”http://www.20minutes.fr”]Source : 20minutes.fr[/readon1]

Laisser un commentaire