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vimpelcom_orascomLa Tunisie n’est pas enchantée de l’arrivée de l’opérateur russo-norvégien VimpleCom dans Tunisiana, détenue en partie par Orascom Telecom. Elle l’exprime de manière subliminale pour ne pas brouiller l’image d’une Tunisie, terre d’accueil des investissements étrangers.  La petite musique tunisienne pour ne pas ressembler au voisin algérien en plein tournant vers le «patriotisme économique »

Alors que deux actionnaires importants de VimpelCom, le norvégien Telenor et le groupe Russe Alfa du milliardaire Mikhaïl Fridman multiplient des déclarations dubitatives sur l’opportunité de réaliser la transaction de 6,6 milliards de dollars avec Naguib Sawiris en raison de la décision de l’Algérie de prendre le contrôle de sa filiale algérienne, Djezzy, la Tunisie a fait parler sa petite musique sur la question. Mohamed Naceur Ammar a envoyé, la semaine dernière, une lettre à la direction de Tunisiana, dans laquelle Orascom Telecom Holding (OTH) détient 50%, lui rappelant les règles tunisiennes en la matière. La lettre rappelle que conformément à la concession accordée à Tunisiana en 2002, tout changement dans la participation directe ou indirecte dans l’actionnariat de l’opérateur de téléphonie mobile, doit obtenir l’aval préalable du gouvernement tunisien pour tout changement. Quelques journaux algériens en ont en conclu que l’Etat tunisien entendait exercer un droit de préemption sur Tunisiana. Le capital de Tunisiana est détenu à 50% par le Qatari Qtel qui avait racheté le koweitien Wataniya et qui avait hérité de sa participation dans Tunisiana. Il semblerait que l’Etat tunisien soit réservé à l’égard de l’arrivée du géant russo-norvégien dans l’actionnariat d’Orascom mais qu’il est contraint dans l’expression.

Préemption et démenti

Certains analystes lui ont prêté la démarche d’inciter en sous-main Qtel à faire valoir son droit de préemption. Selon le site spécialisé Tustex, l’affaire Orascom aurait eu une place de choix lors de la visite à Tunis, le 8 octobre dernier, de l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani. Tustex rappelle que selon la presse officielle tunisienne les entretiens entre l’émir du Qatar et le Ben Ali ont porté sur « les relations bilatérales, les perspectives de renforcement de la coopération, l’impulsion de l’investissement et particulièrement les mégaprojets d’investissement, la promotion du partenariat et le développement des échanges commerciaux » entre les deux pays. La formulation est vague. Elle correspond au fait qu’au niveau public, les responsables tunisiens, même s’ils n’apprécient pas le débarquement d’un ours russe, restent soucieux de ne pas brouiller l’image de la Tunisie comme pays accueillant pour les investissements et respectueux des règles du marché. Le ministère des Technologies de la communication, Mohamed Naceur Ammar, a souligné qu’il n’a jamais dit qu’il s’opposait à l’entrée du russe Vimpelcom dans le capital de Tunisiana. Lors d’une conférence de presse consacrée au rapport de la Cnuced sur « l’économie de l’information 2010 », le ministre tunisien a souligné qu’il n’a fait que rappeler à Tunisiana lui rappelant les termes de la licence qui lui avait été accordée. De manière plus précise, le ministre tunisien a nié les informations selon lesquelles « il aurait demandé à Qatar Telecom d’exercer son droit de préemption et de racheter les 50% détenus par Orascom Telecom dans Tunisiana ».

[readon1 url=”http://www.maghrebemergent.info”]Source :maghrebemergent.info [/readon1]

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