L’Afrique est le laboratoire mondial du Mobile Banking
280 millions d’Africains sur près d’un milliard sont aujourd’hui abonnés à un opérateur de téléphonie mobile. Ce nombre devrait quasiment doubler à l’horizon 2013. Parallèlement, l’Afrique enregistre des taux de bancarisation extrêmement faibles. Selon la Banque mondiale, moins de 20 % des ménages ont accès aux services bancaires.
L’expansion du mobile conjuguée à la faible bancarisation conduit de nombreux opérateurs de téléphonie à développer le Mobile Banking. Ce système consiste à utiliser le portable comme une carte de paiement. Le détenteur d’une carte SIM peut, via un SMS, envoyer et recevoir de l’argent, payer une facture, détenir un compte, mais aussi accéder à des dispositifs d’émancipation économique, notamment via le microcrédit
M-?Pesa a déjà conquis 5 millions de clients au Kenya
Le système M-?Pesa, lancé par Safaricom, le leader des opérateurs mobiles au Kenya, fait figure de pionnier dans ce domaine. Lancé en 2007, son offre permet aux abonnés d’envoyer des fonds qui peuvent ensuite être retirés dans les magasins de téléphonie sur tout le territoire. M-?Pesa a déjà conquis 5 millions de clients – soit environ 13% de la population kenyane. Il a fait des émules en Afrique mais selon des technologies variables. Les téléphones mobiles standard, largement disponibles en Afrique, permettent en effet l’utilisation, non seulement des cartes SIM nouvelle génération, mais aussi des systèmes de réponse vocale interactifs IVR (Interactive Voice Response) et de la technologie des données de services supplémentaires non structurées USSD (Unstructured Supplementary Services Data).
Congo, Zambie, Mali…le Mobile Banking se développe dans toute l’Afrique
M-?Pesa fonctionne avec les cartes SIM nouvelle génération tandis que Wizzit, banque mobile sud-?africaine, fait appel aux IVR et USSD. La NedBank et la FNB, également sud-?africaines, utilisent quant à elles des technologies plus sophistiquées tel que le protocole d’application sans fil WAP, qui n’est cependant accessible qu’aux personnes disposant d’appareils téléphoniques adaptés. Le NSDT (Near Sound Data Transfers) n’a pas ce défaut. Compatible avec tous les appareils mobiles, il utilise le canal audio d’un téléphone pour transmettre un code crypté et servir ainsi aux paiements. Testé en Afrique du Sud, en république du Congo et en Zambie, le NSDT sera bientôt lancé au Ghana, au Mali et au Nigeria.
Des modèles commerciaux variés
Les modèles commerciaux varient également d’un opérateur à l’autre. M-?Pesa, propriété de Safaricom, ne bénéficie de l’appui d’aucune banque, alors que Wizzit, détenu par la Bank of Athens, peut être utilisé par n’importe quel opérateur de téléphonie mobile. C’est aussi le cas de MTN Banking en Afrique du Sud, née d’un accord entre l’opérateur MTN et la Standard Bank, ou du service bancaire lancé par Orange en Côte d’Ivoire. Ce système permet aux clients de régler des achats ou de vérifier le solde de leurs comptes par SMS. Il sera bientôt développé au Sénégal et au Mali en partenariat avec l’organisation de microcrédit PlaNet Finance.
[readon1 url=”http://www.afriqueavenir.org”]Source : afriqueavenir.org[/readon1]