Les opérateurs européens à la traîne
Au cours des cinq dernières années, les ventes de Huawei ont bondi de 179% alors que celles d’Ericsson ont progressé de 13%. Les analystes sont formels : la fulgurante croissance du géant chinois, qui après s’être imposé dans les équipements réseaux accélère sa diversification dans les services et les terminaux mobiles, devrait se poursuivre au cours des prochaines années. Chez Daiwa Capital Markets, Joseph Ho note que les revenus des équipementiers européens enregistrent « des croissances à un chiffre » tandis que ceux des deux plus importantes sociétés chinoises du secteur, Huawei et ZTE, « croissent de plus de 20% ».
Un marché américain difficile à percer
Huawei, qui a remporté son premier contrat international en 1997, a réalisé 65% de son chiffre d’affaires à l’étranger l’an dernier, contre 60% en 2009. En 2010, les revenus internationaux du groupe ont augmenté de 34%, en dépit de difficultés à percer le lucratif marché américain. L’été dernier, Huawei a été contraint de renoncer à se porter candidat à un appel d’offres lancé par l’opérateur Sprint Nextel. Une telle alliance aurait « fragilisé la sécurité nationale des Etats-Unis », avaient alors affirmé des membres du Congrès. Des obstacles réglementaires l’ont aussi empêché de reprendre les actifs du spécialiste des serveurs 3Leaf Technologies et d’entrer au capital de l’équipementier réseaux 3Com.
Une coopérative jugée opaque
Pour la première fois de son histoire, Huawei a révélé lundi dans son rapport annuel l’identité des membres de son conseil d’administration. Une opération visant à faire taire les critiques sur son opacité. Le groupe non coté qu’a fondé en 1987 Ren Zhengfei, un ancien colonel de l’armée du peuple, se voit régulièrement reprocher aux Etats-Unis et en Europe sa proximité avec le gouvernement chinois. Huawei récuse ce lien et rétorque que le gouvernement central n’est pas présent dans son capital détenu par ses employés.
[readon1 url=”http://www.latribune.fr”]Source :latribune.fr[/readon1]