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microsoft-1L’essor des té­lé­com­mu­ni­ca­tions et de la fi­nance en Afrique ac­croît consi­dé­ra­ble­ment les be­soins en in­for­ma­tique du conti­nent. Eva­lué à 4,5 mil­liards de dol­lars en 2010, le mar­ché in­for­ma­tique afri­cain ai­guise do­ré­na­vant l’ap­pé­tit des géants in­ter­na­tio­naux du sec­teur. Pour ces mul­ti­na­tio­nales, l’Afrique re­pré­sente au­jourd’hui un mar­ché in­con­tour­nable.

Té­lé­coms et banques: des sec­teurs mo­teurs pour l’in­dus­trie in­for­ma­tique en Afrique

Pour se po­si­tion­ner sur ce mar­ché émergent, les grands groupes in­ter­na­tio­naux du sec­teur dé­ve­loppent de nou­velles ap­proches stra­té­giques d’im­plan­ta­tion adap­tées aux réa­li­tés du conti­nent. L’an­cien mo­dèle géo­gra­phique consis­tant à rat­ta­cher les ac­ti­vi­tés afri­caines du groupe à un ma­na­ge­ment eu­ro­péen char­gé de la zone est aban­don­né au pro­fit d’une ap­proche lo­cale de ges­tion.

Par exemple, pour s’en­ra­ci­ner en Afrique, le groupe amé­ri­cain Cisco, lea­der mon­dial des so­lu­tions ré­seaux pour In­ter­net, a fixé ses cri­tères de choix en fonc­tion du po­ten­tiel et du ni­veau de ma­tu­ri­té de chaque pays. L’Afrique du Sud, le Sé­né­gal et le Kenya servent ainsi de hubs ré­gio­naux res­pec­tifs pour l’Afrique aus­trale, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est.

De son côté, IBM a choi­si de gérer ses ac­ti­vi­tés en Afrique sub-?sa­ha­rienne de­puis l’Afrique du Sud. L’Afrique du Nord en re­vanche est cou­verte de­puis Dubaï. Le tout est cha­peau­té par le hub de Shan­gai en Chine, char­gé de su­per­vi­ser les ac­ti­vi­tés du groupe dans les pays émer­gents.

Quant à Sage, le nu­mé­ro 3 mon­dial de l’in­for­ma­tique de ges­tion, il a créé en 2007 une fi­liale au Maroc, qui gère tout le Magh­reb. Le groupe en­vi­sage éga­le­ment de créer 2 hubs ré­gio­naux en Afrique de l’Ouest et en Afrique Cen­trale pour suivre lo­ca­le­ment le dé­ve­lop­pe­ment des ac­ti­vi­tés dans ces zones.

Nou­velle stra­té­gie de dis­tri­bu­tion

La dy­na­mique afri­caine pousse éga­le­ment les grands groupes à re­con­si­dé­rer leur plan de dis­tri­bu­tion sur le conti­nent. Pour vendre leurs pro­duits aux opé­ra­teurs de té­lé­pho­nie, aux ad­mi­nis­tra­tions et aux en­tre­prises, la plu­part des groupes s’ap­puient sur des par­te­naires lo­caux. L’ob­jec­tif est ici d’ac­com­pa­gner le dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique des pays afri­cains en s’ap­puyant sur des dis­tri­bu­teurs lo­caux for­més aux nou­velles tech­no­lo­gies.

Hew­lett-?Pa­ckard (HP) a en­tre­pris une vaste ex­pan­sion géo­gra­phique en mul­ti­pliant les fi­liales et les bu­reaux ré­gio­naux. La so­cié­té s’est of­fert une large cou­ver­ture com­mer­ciale en s’ap­puyant sur un maillage de 14?000 par­te­naires dis­tri­bu­teurs, ap­pe­lée à s’élar­gir da­van­tage pour ac­com­pa­gner sa crois­sance.
Cisco, quant à lui, a ré­orien­té vers ses dis­tri­bu­teurs lo­caux tous les comptes clients qu’il trai­tait en di­rect. Un par­te­na­riat avec la so­cié­té CFAO Tech­no­lo­gie a été passé. Do­ré­na­vant c’est ce groupe de dis­tri­bu­tion, pré­sent dans plus de 22 pays afri­cains, qui gère l’ins­tal­la­tion, la for­ma­tion et le ser­vice après-?vente des pro­duits com­mer­cia­li­sés par le groupe.

Les géants mon­diaux de l’in­for­ma­tique se livrent ma­ni­fes­te­ment à une course ef­fré­née à l’en­ra­ci­ne­ment sur le conti­nent afri­cain. La ba­taille touche éga­le­ment les fa­bri­cants de lo­gi­ciels d’ex­ploi­ta­tion.

Lo­gi­ciels libres contre lo­gi­ciels construc­teurs tra­di­tion­nels

En Afrique, une ma­jo­ri­té d’uti­li­sa­teurs in­for­ma­tiques, en­tre­prises et par­ti­cu­liers em­ploie en­core mas­si­ve­ment les lo­gi­ciels tra­di­tion­nels des construc­teurs au dé­tri­ment des lo­gi­ciels libres. C’est pour concur­ren­cer l’offre payante de son rival Mi­cro­soft qu’IBM a lancé le 24 sep­tembre der­nier un “pa­quet” de lo­gi­ciels ac­ces­sibles sur In­ter­net pour le mar­ché afri­cain afin d’aider les en­tre­prises à com­bler le fossé nu­mé­rique. On y trouve une mes­sa­ge­rie élec­tro­nique, un trai­te­ment de texte, un ta­bleur et di­vers ou­tils de com­mu­ni­ca­tion. Toutes ces ap­pli­ca­tions uti­lisent le sys­tème d’ex­ploi­ta­tion Ubun­tu de la so­cié­té sud-?afri­caine Ca­no­ni­cal, dé­ri­vé du lo­gi­ciel libre Linux. Ces lo­gi­ciels libres offrent l’avan­tage d’être beau­coup moins chers que les lo­gi­ciels tra­di­tion­nels. L’offre d’IBM re­vient en effet moi­tié moins cher que celle pro­po­sée par Mi­cro­soft.

Mal­gré l’in­té­rêt qu’ils re­pré­sentent pour le dé­ve­lop­pe­ment de l’in­for­ma­tique en Afrique, les lo­gi­ciels libres sont ce­pen­dant en perte de vi­tesse. La concur­rence qu’ils font aux lo­gi­ciels construc­teurs reste li­mi­tée en rai­son d’une pé­nu­rie de com­pé­tences et de pro­fils tech­niques spé­ci­fiques.

[readon1 url=”http://www.afriqueavenir.org”]Source : afriqueavenir.org[/readon1]

 

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