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east_africaDix millions d’euros pour venir en aide aux victimes de la famine au Kenya, c’est la somme amassée en quelques jours seulement par des blogueurs kenyans. Véritable caisse de résonance des aspirations démocratiques pendant les révolutions arabes, les réseaux sociaux servent aujourd’hui les grandes causes humanitaires.

Contrairement aux grandes organisations non-gouvernementales (ONG) internationales qui communiquent sur tous les terrains pour attirer l’attention des donateurs, les responsables de Kenyans4kenya (des Kenyans pour le Kenya) n’ont pas de frais administratifs, pas de budget de communication et ont pourtant réussi sans grand moyen à mobiliser les Africains.

Les TIC au service des causes humanitaires

A Nairobi, l’initiative de Kenyans4kenya est partie des cercles de blogueurs du pays. Avec la nouvelle phase de sécheresse qui traverse le pays et la famine qui rôde, l’idée est venue de lancer un appel à la solidarité nationale en offrant de faire des donations par l’intermédiaire de systèmes de transferts de fonds par téléphone mobile. Les sommes collectées devraient être versées sur un compte ouvert pour la Croix-Rouge kényane, faisant l’objet de vérifications scrupuleuses. Les achats se feraient sur place d’autant que les aliments ne font pas défaut dans le pays.

Une initiative qui fonctionne grâce à la générosité africaine

Que ceux qui ont suffisamment donnent à ceux qui ont besoin, voilà l’une des bases de la générosité. Ce n’est pas la seule dans ce cas précis. Pour que le mouvement prospère, il fallait aussi l’un des éléments du génie national, le harambee. A l’occasion de tous les grands événements de la vie, des naissances aux décès, une assemblée se réunit pour une collecte dont le nom signifie “tirer ensemble”.

On organise un harambee pour qu’une fête de mariage puisse avoir lieu, pour qu’un enfant puisse aller à l’hôpital ou à l’université. Certains harambee sont tout petits, d’autres réunissent des centaines de personnes. Cette fois, l’appel à la solidarité s’est autotransmis au niveau national.

Le puissant relais des réseaux sociaux sur internet

Sur Facebook et Twitter, d’abord, le message s’est répandu comme un feu de brousse. Il a ensuite été relayé par les journaux puis par les télévisions et les radios du pays. L’argent a donc commencé à affluer. Le succès de l’usage des réseaux sociaux pour porter ce message à caractère humanitaire montre bien à quel point l’internet est aujourd’hui une réalité sur le continent africain.

Le Kenya a montré depuis plus de dix ans son avance en matière de transferts de fonds et de services divers par téléphone mobile. L’objectif était de réunir un peu plus de 200 millions de shillings (environ 2 millions d’euros). Il y a une semaine, on frôlait les 500 millions. Objectif à présent : le milliard ! Un élément de réflexion au moment où convergent vers la Corne de l’Afrique les célébrités qui courent les catastrophes de la planète. Au Kenya, nul besoin de “people” à côté d’enfants souffrant de disette pour mobiliser la générosité des Africains.

L’appel du collectif Kenyans4kenyans est une initiative issue de la société civile et non politique. Grâce aux nouvelles technologies que constituent l’internet et la téléphonie mobile, l’Afrique prouve qu’elle peut se mobiliser efficacement, et sans l’aide de personne, pour venir en aide aux victimes de la famine qui guette dans la Corne d’Or. Une initiative qui risque fort de devenir un exemple sur le continent.

[readon1 url=”http://www.afriqueavenir.org”]Source :afriqueavenir.org[/readon1]

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